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Nr.1821

An Herrn Amadeus Chanuet

Tours 27 août 1866

Cher Monsieur Amédée,

Je vous écris du chemin de fer d'Angers où je vais donner la retraite à nos Pères.

J'ai vu hier au soir Madame de Couchies. Je vous assure qu'elle va mieux et j'espère que le Bon Dieu vous la laissera encore. Elle m'a parlé la première; ainsi que Mr de Couchies qu'ils ne voulaient pas que Madame Blanche vînt à Paris, et même on n'a pas accepté mon offre de Sr Philomène. Je comprends qu'étant très bien soignée, Madame ne veut pas d'un secours qui pourrait durer longtemps et déranger.

Nous allons la voir tous les jours. Votre frère s'en fera un devoir pour vous remplacer auprès de cette chère mère.

Nous prions bien pour tous vos malades, cher ami. Tout vous sera rendu en bonne santé.

C'est la croix du moment, mais.........de la bénédiction de Dieu.

Adieu. Tout à vous en N.S.

Eymard Sup.


Nr.1822

An Frau Gourd

Paris, 27 Août 1866.

Madame et chère fille en N.-S.,

Merci de votre lettre du 25. J'ai été bien effrayé de celle de Mlle St... De suite nous avons commencé une neuvaine pour M...

Oh! je comprends bien votre peine et votre anxiété! Vous avez fait tout ce qu'il fallait faire. C'est bien quand même cela paraissait fort. Priez maintenant et attendez le moment favorable et naturel.

Oh! oui, j'en ai la confiance: elle ne périra pas cette chère âme! Dieu en aura miséricorde; la Très Sainte Vierge la sauvera.

Je vais à Angers pour une quinzaine de jours. Je pense passer par Lyon vers le 15 septembre; j'espère que le bon Maître me donnera la consolation de vous y voir en descendant ou en remontant.

Tenez-vous bien unie à Notre-Seigneur, Sauveur des pauvres pécheurs, bon Pasteur des âmes.

Ne laissez pas l'inquiétude entrer dans votre âme.

Je vous bénis bien en N.-S.

EYMARD, S.


Nr.1823

An P. Chanuet

Angers, 2 Septembre 1866.

Bien cher Père,

Le P. Carrié vous donnera de nos nouvelles en détail.

J'ai commencé hier soir la retraite des Soeurs; elle sera terminée samedi seulement à cause de la fête et de leur cérémonie; je voulais finir plus tôt, pas moyen! Je ne serai donc à Paris que dimanche soir ou lundi.

La Mère Guillot a écrit à votre bonne mère de bien suivre son traitement.

J'ai parlé de Nemours pour votre si bonne mère, la chose est bien faisable.

Ayez soin du fr. Jean, on a trop attendu.

J'ai ici Mr le Curé de Verneuil, il va bien.

Mr Crépon a toutes ses permissions, il est heureux de sa résolution. Priez bien pour nous.

Tout à vous en N.-S.

EYMARD, Sup.


Nr.1824

An Frau Eulal. Tenaillon

Angers, 2 Novembre 1866.

BONNE DAME EN N.-S.,

Je vous manque de parole (ce n'est pas extraordinaire), j'ai été obligé de donner une retraite aux Soeurs adoratrices, elle ne finira que samedi. Je ne pourrai donc être à Paris que samedi soir, ou mieux dimanche soir. Mais je pense que l'horloge du service du bon Maître marche toujours bien et que l'aiguille du coeur marque toujours l'heure de l'amour de Dieu, n'importe le temps ou les circonstances.

Je suis privé de voir vos chers enfants que j'aime beaucoup; j'espère qu'ils seront allés à la maison du Bon Dieu comme à leur maison propre.

Adieu, bonne dame, je vous bénis bien et tous les vôtres en N.-S.

EYMARD, Sup.


Nr.1825

An P. de Cuers

Angers, 4 Septembre 1866

Bien cher Père,

C'est d'Angers, où je suis venu donner la retraite à notre maison que je vous écris.

Je vous remercie bien de votre lettre dernière, vous avez bien fait de renvoyer de suite ce paysan.

J'apprends du P. Audibert que Mr l'abbé Devèze est entré en retraite dans votre maison; examinez-le bien: je crains qu'il ait un esprit d'imagination et d'action, au lieu de cet esprit simple et calme requis pour un vrai adorateur.

J'espère aller à Marseille vers le 22 septembre vous donner la retraite, comme je l'ai fait ici. Je renvoie à cette époque, afin de voir achever avant la réparation nécessaire qu'il a fallu faire à cette maison de campagne (St Maurice) comme chapelle et cellules.

A mon retour de Marseille, je veux y transporter le noviciat; car c'est temps et cela allégera la maison-mère.

On nous assure qu'au 1er octobre on nous donnera notre avertissement officiel d'expropriation, il faut que je sois à Paris vers cette époque.

A bientôt, cher Père, il y a bien longtemps que je ne vous ai vu, ainsi que cette chère maison de Marseillle.

Mes affectueux souvenirs en N.-S. à toute la famille.

Tout à vous en N.-S.

EYMARD,

S. S.


Nr.1826

An Marg. Guillot

[Angers, Vendredi, Septembre 1866.]

Chère fille,

Le Père Chanuet me demande si sa mère doit commencer le traitement d'hydrothérapie, que le médecin le trouve nécessaire. Que faut-il répondre?

2· Je reçois une lettre du beau-frère de soeur Emilienne, qui dit que sa mère est très dangereusement malade et conseille que sa fille vienne la voir. Qu'en pensez-vous?

3· Je vous envoie l'adresse et la note de l'assurance. Répondez qu'ayant acquis la propriété de Mlle Sterlingue, votre intention n'est pas de continuer l'assurance, et que vous renoncez à son bénéfice.

4· Je reçois encore une pauvre lettre de Mlle Sterlingue; je vais y répondre.

5· Dimanche, on ira vous dire la sainte Messe.

Priez bien pour notre retraite.

EYMARD.


Nr.1827

An Marg. Guillot

[Angers, Septembre 1866.]

Chère fille,

Je ne puis aller vous voir, je prêche ce soir. Envoyez-moi un exemplaire de votre Règle.

Demain, j'irai vous dire la sainte Messe.

Je travaille beaucoup et n'ai pas fini. Madame d'Andigné arrive.

Je vous bénis.

EYMARD.


Nr.1828

An Marg. Guillot

[Angers, Septembre 1866.]

Excusez-moi mais je ne puis aller vous dire la sainte Messe. Monseigneur ignore mon arrivée, ne lui dites rien.

Je n'ai pas permission pour les grands voeux.

Oui, on ira dimanche vous dire la sainte Messe.

Tout à vous.

EYMARD.


Nr.1829

An Frau Camille Jordan

Paris, 11 Septembre 1866.

BONNE DAME,

J'arrive de prêcher deux retraites à Angers. Je reçois votre lettre. J'avais reçu la première, je voulais y répondre; mais le temps m'a manqué, puis j'ai fini par croire que je l'avais fait. Votre lettre ma dit le contraire; je le fais donc aujourd'hui. Je vous félicite de votre bonheur; j'ai bien prié pour ce cher petit du Bon Dieu, et pour sa bonne et chère mère.

Je le bénis tous les jours, car c'est un enfant de bénédiction; il est le fruit de la prière, de la joie des saints: qu'il soit grand devant Dieu, saint devant les hommes, puissant en oeuvres et en paroles.

Je voudrais écrire à votre bonne fille, je n'ai pas le temps. Que ma lettre soit pour toutes deux.

J'espère partir pour Marseille dimanche de Paris ou lundi; je ne sais encore comment, si ce sera le jour ou la nuit. Mon désir serait de passer par Grenoble, d'être à la Salette le 19 et de descendre par Gap à Marseille. Si je ne vous vois pas en descendant, ce sera en montant.

Croyez-moi en N.-S.

Tout à vous.

EYMARD.


Nr.1830

An Frau Mathilde Giraud-Jordan

Paris, 11 Septembre 1866.

HEUREUSE MERE!

Je ne puis m'empêcher de vous dire un mot de félicitation et de bénédiction.

Voilà donc vos désirs accomplis, vos prières si longues et si multipliées exaucées! Reste maintenant la bénédiction continuée du Ciel: elle ne vous manquera pas.

Offrez-le souvent au Bon Dieu et à la Très Sainte Vierge, ce cher petit, et regardez-vous comme la nourrice d'un saint.

Je vous bénis, et ce cher ange et son heureux père.

Tout à vous en N.-S.

EYMARD, S. S.


Nr.1831

An P. de Cuers

Paris, 20 Septembre 1866

Bien cher Père,

Ne m'attendez pas à Marseille pour le 22, nous avons deux retraitants de vocation et je veux en voir et juger l'issue.

Puis comme Monseigneur Place n'est pas à Marseille et que je désire le voir, j'aime mieux attendre quelques jours de plus. Je viens d'apprendre que Sa Grandeur est à Paris et qu'elle fera son entrée épiscopale à Marseille le 30 du mois.

Je ne serai donc à Marseille que les derniers jours de la semaine prochaine. Je désire bien vous voir tous, car il y a longtemps que je n'ai vu Marseille, mais surtout vous-même, le P. Leroyer nous dit que vous souffrez souvent. Que je voudrais bien vous voir mieux! mais le Bon Maître veut que tous les mystères de sa vie soient représentés et continués; et vous, cher Père, avez la part la plus sainte et la plus glorieuse, quoique si pénible à la nature.

En attendant la consolation de vous voir, cher Père,

Tout à vous en N.-S.

EYMARD,

S. S.


Nr.1832

An Frau Eulalie Tenaillon

La Salette, 26 Septembre 1866.

MADAME EN N.-S.,

Je vous écris deux mots de Notre-Dame de la Salette pour vous dire que je vous ai bien présentée à cette bonne Mère ainsi que Monsieur et vos quatre chers enfants.

J'ai tâché de vous demander les grâces que vous y auriez tous demandées si vous y étiez venus, et pour vous en particulier cet amour fort et tendre, simple et grand, paisible et dévoué de notre bon Seigneur en son adorable Sacrement; c'est tout demander.

Qui aime donne tout, qui est aimé possède tout. Combien vous êtes heureuse d'être remplie de cette divine flamme! Le feu se suffit à lui-même, il ne demande qu'un aliment toujours croissant; cet aliment est l'amour même, car c'est Dieu tout charité, tout bonté.

Je serai samedi à Marseille (7, rue Nau). Mes respects bien affectueux à Mr T..., mes cordiales amitiés à vos chers enfants.

Je vous bénis bien en N.-S.

EYMARD, S.


Nr.1833

An Fräul. Thomas

La Salette, 26 Septembre 1866.

MADEMOISELLE EN N.-S.,

Je vous écris deux mots de Notre-Dame de la Salette pour vous dire que j'y ai bien prié pour vous personnellement et selon toutes vos intentions; et aussi pour tous les saints désirs que je forme pour votre âme et le règne de Dieu en vous et par vous.

Je le bénis ce bon Maître de vous rendre si dévoué à son service d'amour et à son culte eucharistique. Vous vous êtes donnée tout entière à Lui, corps, âme et biens, vous ne pouviez lui donner davantage.

Gardez-lui bien toujours ce don absolu et perpétuel. Travaillez sans cesse sur ce don; qu'il soit la loi unique de votre vie, comme il en fait le mérite.

Je pars pour Marseille et saluerai en passant le pèlerinage de grâce et d'amour de mon enfance, Notre-Dame du Laus. Je serai à Marseille samedi matin, rue Nau, 7.

J'ai bien prié notre bonne Mère de guérir cette chère et pauvre malade; m'aura-t-elle exaucé? Que sa meilleure volonté soit faite !

Je vous bénis en N.-S.

EYMARD, S.S.S.


Nr.1834

An Marg. Guillot

Marseille, rue Nau, 7, le 29 Septembre 1866.

Chère fille en Notre-Seigneur,

Me voici depuis ce matin à Marseille. J'ai vu à St-Seine la soeur Camille. Cela lui a fait grand plaisir, ainsi qu'à sa famille et à Mlle Zénaïde.

Elle souffrait d'un furoncle, ce qui peut amener un meilleur résultat. Je l'ai trouvée mieux qu'à Paris, quoique faible cependant.

A Lyon, j'ai vu vos bonnes et excellentes soeurs. Mlle Jenny est bien sage toujours; c'est une âme si droite et si pure! Elle voit venir la mort comme une grâce. Celle-là est bien préparée pour le Ciel; cependant j'espère qu'elle vivra encore un peu.

Votre soeur Mariette est toujours là comme une mère près de sa fille. J'ai été content de la voir toujours toute à Dieu et à sa société.

Madame Gourd y est venue, nous avons pu causer un peu de son intérieur. Qu'elle est donc une bonne servante, humble et dévouée du T. S. Sacrement! Sa grande croix, c'est le retard de Mr G. à se donner à Dieu. Il faut bien prier pour lui, afin que cette pauvre âme réponde à tant de grâces qui l'environnent.

A la Salette, j'ai bien prié pour vous personnellement; car vos besoins me sont personnels. Vos joies, je vous les laisse; mais je voudrais bien vous ôter toutes vos croix et vos peines, afin que vous jouissiez un peu plus, calme et recueillie aux pieds du bon Maître.

Ce n'est pas que la croix ne soit une bonne grâce en elle-même; mais quand on a tant de soucis, tant de travaux, et tant d'enfants à soigner, une mère a besoin plutôt de se nourrir de Dieu, en repos à ses pieds.

J'ai visité, en passant, Notre-Dame du Laus. Ma soeur et Nanette m'y ont accompagné, et là, nous avons passé presque deux jours. Nous pensions et parlions de cette réunion, il y a bien longtemps, qui nous y réunissait tous aux pieds de la Bonne Mère, avec votre soeur Claudine. Quels beaux moments!

Enfin, au Laus, hier 28, j'ai permis à ma soeur et à Nanette de quitter la Mure, d'aller vous rejoindre; elles sont heureuses de cette grâce, elles vont s'y préparer.

La famille Ravanat les accompagnera.

Bien des bonnes Demoiselles de la Mure voudraient les suivre, mais il faut choisir et attendre.

Me voici à Marseille. Lundi, je commence la retraite, priez et faites prier pour cela.

Je vous bénis bien, chère fille; soyez toujours heureuse de pouvoir travailler si grandement au service et à la gloire du bon Maître, en qui je suis

Tout à vous.

EYMARD.


Nr.1835

An P. Chanuet

Marseille, 29 Septembre 1866.

Bien cher Père,

C'est aujourd'hui votre bonne fête; je vous l'ai souhaitée au saint Autel et aux pieds du grand prince de la cour céleste et du grand capitaine de la gloire de Dieu Quis ut Deus.

A son exemple, disons souvent: quis ut Jesus? qui mérite plus d'honneur, d'amour et gloire que le Dieu de l'Eucharistie? Soyez aussi le capitaine du bon service du Grand Roi et toujours heureux de le faire aimer et servir de tous les vôtres. C'est une grande marque de confiance de Notre-Seigneur de vous confier ainsi sa famille, sa personne et sa gloire. Soyez tout à cette grâce et gloire.

Me voici à Marseille; lundi, ou plutôt demain soir, je vais commencer notre retraite: je vous la recommande bien.

Faites une neuvaine à St Michel pour Saint-Maurice et pour la maison de Paris. Tout va bien ici; le P. de Cuers n'est pas fort: il a une mission de souffrances. Mais Dieu doit être content de sa bonne volonté, car il fait tout ce qu'il peut; puis il va si droit à Dieu et à sa gloire.

Je vous bénis en ce saint jour; j'ai bien prié pour vous à Notre-Dame de la Salette et du Laus. Je ne cesse de le faire partout, car vous êtes la mère-nourrice des enfants de la Société.

Tout à vous en Notre-Seigneur.

EYMARD.

P. S. J'ai été bien content de voir votre bonne mère, votre soeur Mlle Zénaïde et surtout la bonne dame Blanche, avec laquelle j'ai eu un long entretien spirituel; à Lyon, j'ai eu la bonne providence de voir votre cher frère Amédée. Comme le Bon Dieu est bon de mettre sur mon chemin ceux qui me sont si chers en Lui!


Nr.1836

An Edmond Tenaillon

Marseille, 3 Octobre 1866.

CHER AMI EN N.-S.,

Je vois bien que je ne pourrai être à Paris pour votre départ. Je l'avais un peu espéré. Je vous accompagnerai de toutes mes bénédictions et de tous mes voeux pour vous et vos deux frères. Ne me remerciez pas de ce peu que j'ai fait: vous m'avez été ami le premier jour. Pourquoi et comment? cela ne se définit pas: il paraît qu'il y a une parenté des âmes! Puis tous les enfants et les amis du Très Saint Sacrement sont nos frères.

En voyant votre départ si rapproché, je me disais: J'irai leur dire, non adieu, mais bonjour à Montmorillon. J'aime cette pensée, je la dis au bon Maître.

Je suis bien content que Saint-Maurice vous ait plu. Si j'avais été à Paris, j'aurais été heureux de vous y conduire moi-même.

Vous me consultez, cher ami, sur les pénitences corporelles; je vous dirai: En règle, non: votre règlement, vos études, les devoirs sont une continuelle pénitence. Cependant, comme la vertu prise en général n'est rien ou peu, il faut faire quelques pénitences à certains jours, comme le vendredi, et aussi quand on a manqué à une promesse faite à Dieu sous une peine de pénitence.

Eh bien, chers amis, je vous bénis tous et de tout mon coeur, afin que cette année soit bien sainte et bien fructueuse ((1)).

Gardez la sainte joie de la conscience, la liberté du coeur, l'action de grâces perpétuelle à la vue de si bonnes grâces de famille dont Dieu vous comble.

Vous avez un si bon père et une si tendre mère!

Adieu, chers amis,

Que Dieu vous garde toujours.

En lui tout à vous.

EYMARD, Sup.

Mr l'abbé Edmond Tenaillon, chez ses parents,

25, rue Humboldt, Paris.


Nr.1837

An P. Chanuet

Marseille, 3 Octobre 1866.

Bien cher Père,

Je viens répondre à vos lettres. J'ai voulu prendre quelques jours pour prier, avant de me décider.

Renvoyez impitoyablement le Père Vancastel: c'est encore une bonne leçon qu'un religieux renvoyé ou sortant d'une bonne congrégation ne vaut rien pour nous. Si vous ne savez comment vous y prendre, voici une lettre pour lui; profitez d'un jour de promenade pour le renvoyer; faites avant tout préparer sa malle, car il importe qu'il ne voie personne en sortant.

Renvoyez de même et de suite ce jeune homme de Rodez, tout cela est peu franc: ce sont des rebuts des autres.

Soignez le fr. Henri; dites-lui nettement ce qu'on lui reproche; mais il faut aussi se tenir en garde contre ceux qui font des plaintes personnelles: je crains ceux qui accusent, qui se plaignent. Sans doute il faut en profiter, mais prenons garde à ce genre de délation de certains esprits.

Je regretterais bien le fr. Jean; ce pauvre frère se portera peut-être mieux à St-Maurice; aidez-le à combattre cette tentation. Je sais bien que, quand on souffre, c'est une terrible épreuve; mais il faut prier pour lui.

La retraite marche; samedi fr. François et fr. Marie feront leurs voeux perpétuels: priez pour eux.

Adieu, cher Père; il paraît que la ville nous laisse encore jusqu'au premier janvier: que Dieu en soit béni!

Tous à vous en N.-S.

EYMARD, S. S.


Nr.1838

An Frau Eulal. Tenaillon

Marseille, 5 Octobre 1866.

CHERE MERE,

Je ne veux pas envoyer la lettre de vos enfants sans vous dire un petit bonjour de Notre-Seigneur et vous mettre en tête et dans le coeur de la bénédiction que je leur envoie.

La lettre de Mr Edmond m'a fait grand plaisir; le voilà en très bon chemin et avec une vertu et une science de plus.

Je ne sais pas encore le jour de mon retour, dans la semaine prochaine.

La retraite finira demain. J'espère que le bon Maître la bénira.

Je vous remercie de votre lettre, car le coeur lit une lettre, il ne la trouve jamais trop longue et tout l'intéresse.

Je vois que le bon Maître y a gagné dans votre voyage et vous aussi.

Je vous bénis.

EYMARD.

A Madame T...


Nr.1839

Monseigneur Charles Philippe PLACE, Evêque de Marseille. B-d-R.

Marseille 9 octobre 1866

Monseigneur,

Avant de repartir pour Paris, j'ose recommander à votre piété si grande et si tendre pour le Très-Saint-Sacrement, notre petite famille de Marseille. Vos deux vénérés Prédécesseurs l'ont aimée et ont favorisé sa jeunesse en lui donnant quelques-uns de ses membres.

Nous avons en ce moment deux religieux profès de Marseille, Frédéric Stafford et Marius Billon, tous deux en théologie.-

J'ose solliciter pour le second (à Bruxelles) une lettre dimissoriale pour la Tonsure et autres Ordres; le 1er en résidence à Marseille aurait le bonheur d'être ordonné par son Evêque.

Nous nous associons au bonheur et à la joie de votre bon peuple, Monseigneur, nous ne cesserons aux pieds du Pasteur divin de prier pour un Episcopat déjà si beau et si béni à son soleil levant.

C'est avec la plus profonde et la plus cordiale vénération que j'aime à me dire en N. Seigneur,

De Votre Grandeur,

Monseigneur,

le très humble et tout dévoué

Eymard

Sup. Soc. S.S.


Nr.1840

An Frau Lepage

Angers, 16 Octobre 1866.

MADAME EN N.-S.,

Je vous dois une réponse depuis longtemps; c'est que je suis resté 3 semaines à Marseille, et me voici à Angers, mais en chemin de fer pour retourner à Paris où je serai fixé jusqu'au 20 novembre.

J'ai été très heureux de la bonne nouvelle de l'union de famille. Que Dieu la conserve! Mais soyez-en heureuse sans trop en faire dépendre votre paix.

Recevez avec reconnaissance cette grâce de famille, alimentez-la avec l'ordinaire de la bonté; gardez toujours votre liberté personnelle.

Vous faites très bien d'agir avec la légalité et la fermeté d'une affaire envers ce capitaine de Bordeaux. Quand on a affaire avec les roués du monde, il faut y mettre la prudence du serpent et la vertu de la justice.

Agissez sans crainte, ni trouble. Je vous enverrai vos christs en arrivant.

Mes sentiments bien religieux et dévoués à cette bonne et chère demoiselle Antonia.

Tout à vous deux en N.-S.

EYMARD.

(1) (3) L'abbé Edm. Tenaillon et ses deux frères devaient rentrer quelques jours plus tard au Séminaire de Montmorillon.


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