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Nr.1561

An Fräul. de Meeûs

ADVENIAT REGNUM TUUM

Paris, 2 juin 1865

Mademoiselle,

Il ne m'est pas possible d'être à Bruxelles pour la semaine prochaine, étant obligé d'aller à Angers jeudi pour une profession et samedi pour une ordination.

Nous attendrons donc votre retour de la Hollande; en attendant, Son Eminence arrivera de Rome et nous trouverons bien le moyen de la voir même en ses tournées.

Je prie Dieu de bénir votre voyage et vos saintes entreprises et suis en union eucharistique,

Mademoiselle,

Votre respectueux et dévoué serviteur.

Eymard Sup.


Nr.1562

An Marianne Eymard

Paris, 2 Juin 1865.

CHERES SOEURS,

Je viens de mettre au chemin de fer par grande vitesse, et port payé absolument, une caisse à votre adresse renfermant des objets pour votre loterie, que j'ai choisis moi-même et Mlle Guillot les a payés, sauf le port de 6 à 15 sous, et la caisse que je vous ai payée. Vous ferez attention au petit rat: il se monte comme une montre, il y a la clef pendue; puis, quand vous l'aurez monté, vous le mettrez par terre: c'est très amusant, il court, cela égayera un peu votre monde. Vous trouverez au milieu de la caisse un petit paquet renfermant deux petites boîtes: dans l'une est le joli médaillon en or représentant l'église et la place de Saint-Pierre à Rome, en belle mosaïque; l'autre représente la figure de Notre-Seigneur que je vous conseille de garder, car elle est très belle.

Je vais bien, toujours surchargé de travail; mais Dieu aidant, tout arrive à sa fin.

Voici le beau temps de nos montagnes, le pèlerinage de La Salette qui s'ouvre. Je désire bien refaire celui de Notre-Dame du Laus, car vous savez qu'il fût toujours la grâce et le bonheur de ma vie. Oh! que de fois mon coeur y va saluer cette bonne Mère placée derrière l'autel et dont le visage est si céleste !

Adieu, bonnes soeurs, ne vous en donnez pas trop pour votre loterie.

Je suis, en notre bon Maître,

Tout vôtre.

EYMARD, S.


Nr.1563

An P. Leroyer

Paris, 3 Juin 1865.

Bien cher Père,

Ne comptez pas sur moi pour le Jeudi de la Fête-Dieu. Je suis pris à Paris pour l'adoration des hommes, à qui je vais donner la retraite que vous avez donnée vous-même l'an passé.

Je serai chez vous jeudi soir de la semaine prochaine, pour les voeux du frère Chave, vendredi matin.

Règlez et dirigez vous-même leur retraite d'ordination: il est juste qu'ils vous doivent tout.

Comme préparation à la Congrégation générale, nous ferons le mois du T.S.Sacrement le matin, de suite après l'Exposition, en lisant un jour des Visites au T.S.Sacrement de Saint Liguori; et récitant après le Veni Creator et les litanies de la T.Ste Vierge avec les invocations de nos trois Protecteurs: Saint Michel, Saint Joseph et Saint Jean. - Tâchez d'en faire autant.

Tout va à l'ordinaire.

Je suis en N.S., à vous et à tous nos chers Pères et frères,

Tout vôtre.

Eymard.


Nr.1564

An Marg. Guillot

A. R. T.

Paris, 5 Juin 1865.

Chère fille en Notre-Seigneur,

Merci de vos lettres, de votre argent et de vos prières.

J'espère que le Bon Dieu tirera sa gloire de cette Congrégation. Il était de mon devoir de la convoquer, afin d'ôter tout prétexte, et de donner à chacun l'usage du droit qu'il a de se choisir un Supérieur.

Ce serait assurément une grande grâce pour moi de n'être pas nommé Supérieur; car entrant dans la vie simple du religieux, j'y servirais mieux le bon Maître; aussi je lui demande cette grâce, comme je l'ai demandée dans ma lettre de convocation à chacun des Prêtres de la Congrégation.

Quand on a le Saint Sacrement à soi, on a tout; et puis ne serait-il pas temps de m'ensevelir un peu, ou mieux entièrement avec Notre-Seigneur, mort au monde?

Mais encore que je sois ainsi, ne craignez pas, chère fille, que je vous abandonne jamais: non, non. Je vous serai dévoué à la vie et à la mort.

Je vous envoie ci-jointe la facture de l'encensoir.

Je ne serai à Angers que jeudi soir.

Je vous bénis toutes en Notre-Seigneur.

Tout à vous.

EYMARD.

P. S. - Je suis content que pauvre soeur Benoîte se traîne un peu mieux. J'espère que ma bénédiction lui fera du bien.


Nr.1565

An Marg. Guillot

A. R. T.

Paris, 6 juin 1865.

Chère fille en Notre-Seigneur,

J'ai oublié de vous dire hier de mettre en retraite vos filles qui doivent recevoir le saint habit et faire profession pour dimanche, fête de la Sainte Trinité, si vous désirez que je fasse cette cérémonie; sinon un autre la fera plus tard; car je ne pourrai rester pour la Fête-Dieu à Angers, étant obligé de prêcher la retraite des adorateurs de Paris qui commencera le jeudi. Vous avez assez de matières pour les mettre en retraite; l'essentiel est qu'elles gardent le silence, soient tout entières à la retraite et dispensées de tout emploi.

Je suis en Notre-Seigneur, chère fille,

Tout à vous.

EYMARD.

A la T. Honorée Mère Supérieure

des Servantes du Saint Sacrement,

14 bis Rue de l'Hôpital,

Angers (Maine et Loire).


Nr.1566

An Herrn Amadeus Chanuet

(Angers) 11 juin 1865

Cher Monsieur Amédée,

Je vous envoie un petit bonjour d'Angers. Votre bonne Mère va très bien, elle est toujours bonne et fervente religieuse.

Sr Benoîte est fatiguée, j'espère que les eaux de Clermont lui feront du bien; elle doit y aller dans quelques jours. La chapelle de votre piété doit marcher et déjà s'élever de terre. Je suis heureux de votre inspiration qui vous vaudra tant de grâces.

Adieu, cher Monsieur Amédée, mes bien religieux et dévoués hommages à Madame Blanche.

Tout à vous en N.S.

Eymard.


Nr.1567

An Gräfin v. Andigné

Angers, 11 Juin 1865.

Madame,

Veuillez m'excuser si je ne puis aller jusqu'à l'Isle; demain, je donne la retraite de ces Dames et je désire partir mardi pour Paris. C'est un sacrifice, mais le devoir m'appelle ailleurs. J'ai été bien touché de la bonté de Mr le Comte... Daignez lui faire agréer mes vifs regrets et me croire dans les sentiments les plus religieux, Madame la Comtesse, votre respectueux et dévoué serviteur.


Nr.1568

An Frau v. Grandville

Angers, 11 Juin 1865.

BONNE DAME,

Je suis à Angers jusqu'à mardi à neuf heures. Je vous salue de loin et vous bénis. Je suis venu pour une ordination samedi, où nous avons eu un sous-diacre et un diacre.

Je vous renvoie votre portrait; on persiste à dire la même chose. Sans assurer, on la dit grande, ayant des yeux plus grands; on dit donc le bonheur. Mais si elle n'était pas grande - c'est une qui lui ressemble. Nous verrons s'il y a quelque chose de nouveau, lundi, jour de visite.

Adieu en N.-S. Je n'ai que le temps de vous bénir toutes.

EYMARD, P S.


Nr.1569

An Marg. Guillot

A. R. T.

Paris, 16 juin 1865.

Chère fille en Notre-Seigneur,

Vos bonnes filles sont arrivées à bon port. Je viens de les embarquer pour Nemours, et demain soir B. partira pour Riom, où elle arrivera le matin à cinq heures et demie.

La ceinture a été essayée par Mme Genoir, (rue Monthion 10), fabricante de corsets. Elle en a éprouvé du soulagement.

Cette bonne dame G. et donc fatiguée! Mon Dieu! qu'est-ce qui va en résulter? Elles sont, il est vrai, les filles bien-aimées de la divine Providence, et elle ne leur fera pas défaut.

Je vous en conjure, reposez-vous; retrouvez le sommeil; ne faites pas au-dessus de vos forces.

Sachez vous décharger sur une des petites professes pour les permissions ordinaires; et pour les directions, faites l'essentiel; mais souvenez-vous que le bon Dieu fera le reste encore mieux.

Rien de nouveau ici. Je prêche tous les soirs à Saint-Thomas d'Aquin.

Ma santé va assez bien.

Je vous bénis et toutes vos filles.

Tout à vous en Notre-Seigneur.

EYMARD.


Nr.1570

An Gräfin v. Andigné

Paris, 21 Juin 1865.

Madame en N.-S.,

C'est bien Notre-Seigneur qui a voulu ce sacrifice, car tout a été providentiel: la charité qui vous retenait chez vous, le devoir qui me liait à Angers, et enfin, mardi, malgré le jour promis passé, M. d'Ambray venait me chercher à 7 heures du matin pour me déposer à votre grille; mais je fus obligé de laisser partir la voiture et de rester pour un travail pressé, et de repartir le mercredi. Ainsi, vous le voyez, c'est bien le Bon Dieu qui a contrarié tous les projets afin que l'on se soumît à sa sainte Volonté; c'est ce que vous avez bien fait, et je serais presque fier de cet acte de vertu pour vous.

Il faut jouir du présent: vous avez le bon Maître qui ne vous quitte plus; et ne le quittez pas non plus. Souvenez-vous qu'un acte d'abandon vaut mille actes libres de vertu.

Tout est arrangé pour ces Dames; vous y serez reçue toujours comme avant; mais par vos craintes et vos frayeurs ne mettez pas la question sur le tapis, elle est réglée.

Priez pour moi - le 3 juillet a lieu la Congrégation générale de tous nos Pères pour l'élection du Supérieur - afin que l'on nomme bien celui qui sera agréable à Dieu. J'espère par là avoir ma liberté de cette grande charge et avoir le bonheur d'être simple religieux avec ma seule responsabilité, car voilà huit ans que je bataille. Un coin aux pieds de Notre-Seigneur et une bonne grâce de Madeleine feraient du bien à cette pauvre âme si agitée par tant d'affaires.

Croyez-moi toujours en N.-S.

Madame,

Votre respectueux et tout dévoué serviteur.

EYMARD.


Nr.1571

An Marg. Guillot

Paris, 23 Juin 1865,

fête du Sacré-Coeur.

Chère fille en Notre-Seigneur,

Je viens de recevoir cette lettre, je vous l'envoie dans la crainte que l'on ne vous ait pas écrit. Ce séjour l'aura un peu disposé aux eaux et il y aura fait un peu de bien.

Je crains que vous soyez fatiguée. Tâchez de vous reposer la tête en vivant aux pieds du Maître sans autre préoccupation que celle de l'aimer et de le servir du jour au jour, comme le veut sa sainte Volonté et que vos forces vous le permettent. Souvenez-vous que l'on n'est pas tenu en supériorité au plus parfait gouvernement, mais à la simple vertu de la bonne volonté.

Faites-moi commencer une neuvaine au Sacré-Coeur par toutes vos filles à partir de dimanche pour notre Chapitre Général et ceux qui doivent y être comme les disciples au Cénacle avant la Pentecôte.

Rien de nouveau ici, sinon une attente pénible aux uns; mais Dieu viendra à son heure, et il ne veut pas abandonner cette petite Société, malgré mes misères et mes défauts. D'ailleurs, quand on ne cherche que Dieu, on s'abandonne à sa divine Providence toujours si sage et si paternelle.

Je vous bénis et toutes vos chères filles.

Tout à vous en Notre-Seigneur.

EYMARD.


Nr.1572

An Fräulein Stéphanie Gourd

Paris, fête du Sacré-Coeur 1865.

Chère fille en N.-S.,

Merci de m'avoir écrit et donné des nouvelles de votre famille à laquelle je suis tout dévoué et affectionné en Notre-Seigneur.

Je loue bien votre sagesse de toutes deux qui, pour garder votre liberté de service de Dieu et la paix, souffrez en présence de Dieu seul; c'est bien pour lui que vous agissiez ainsi. Oh! qu'il vous en récompense et qu'il vous guérisse par sa pure bonté, c'est ma prière et mon désir!

Cependant, à Lyon, vous feriez bien de consulter, si vous le trouver bon et utile, afin que si Dieu veut votre concours de soins, vous soyez ainsi dans l'ordre de sa Providence.

Soyez, bonnes filles en Notre-Seigneur, une âme en deux corps en une seule vie, dans un seul service de Notre-Seigneur.

Aimez bien une telle mère; et vous, mère, aimez bien votre chère fille en Notre-Seigneur, l'épouse de notre bon Maître.

C'est aujourd'hui la fête du Sacré-Coeur, je vous donne bien à lui et vous mets bien profond dans cet océan de grâce et d'amour.

Je vous prie de commencer une neuvaine au Sacré-Coeur de Jésus dimanche 25 pour que Dieu bénisse notre Chapitre général qui a lieu le 3 juillet, afin que Notre-Seigneur le préside et le gouverne en son Saint-Esprit. Je vous bénis en N.-S.

Tout à vous.

EYMARD.

Mademoiselle Stéphanie.


Nr.1573

An Frau v. Grandville

Paris, 23 Juin 1865.

MADAME EN N.-S.,

Je viens vous écrire un mot sur mon voyage d'Angers.

On a su que la personne déjà au Ciel était une autre qui avait beaucoup de rapport: Mlle de Genest, de Riom.

Elle vit, le 12 juin, une personne qui a un sourire si doux comme celui d'un enfant; elle lui dit: "Puisqu'on a bien voulu vous parler de moi, priez pour moi; je suis la personne dont on vous a montré le portrait." Elle ne souffre pas beaucoup, elle est au cinquième ou sixième rang pour sortir. Voilà ce qu'on m'a dit. J'avais prié de prier pour cela.

Donc, d'après cela, il faut prier encore. J'étais étonné de la savoir si tôt au Ciel. D'ailleurs, elle m'avait toujours dit la même chose.

Que faites-vous? Il y a bien longtemps que je n'ai reçu de vos nouvelles!

C'est aujourd'hui la fête du Sacré-Coeur; vous devez bien vous plonger bien profondément en cette source de grâce et d'amour, en cette grâce du temps, puisque Notre-Seigneur nous donne son Coeur pour être adoré, aimé et glorifié, qu'il se plaint de l'indifférence et de l'ingratitude, c'est preuve qu'il veut nous donner toutes les richesses et toutes les tendresses de ce Coeur.

Soyez tendre comme ce Coeur, soyez douce et humble comme lui, recevez-en bien toute la flamme.

Je vous prie bien de prier et de faire prier pour notre Société; le 3 juillet, nous allons avoir notre Chapitre général pour les élections, je vous demanderai à cette fin une neuvaine au Sacré-Coeur de Jésus.

Je vous bénis et suis, en ce divin Coeur,

Tout à vous.

EYMARD, S.


Nr.1574

An Frau v. Grandville

Paris, 29 Juin 1865.

MADAME,

Etes-vous malade? Cette pensée me poursuit. Ou bien avez-vous quelque chagrin et tristesse? Pour m'en débarrasser, je viens vous l'écrire.

C'est le jeudi de la semaine prochaine qu'auront lieu nos élections; je vous les recommande bien en Notre-Seigneur et sa sainte Mère.

Je suis accablé d'ouvrage pour préparer cette congrégation générale. Mais Dieu est si bon pour moi, qu'il fait tout!

Je vous bénis en N.-S. en qui je suis

Tout à vous.

EYMARD, P S.


Nr.1575

An Marg. Guillot

Paris, 30 Juin 1865.

Chère fille en Notre-Seigneur,

J'avais un pressentiment que vous étiez fatiguée, ne recevant pas de lettre de vous. Votre lettre m'a appris que je ne me trompais pas.

Pour toutes vos permissions personnelles, prenez celles que vous accorderiez aux autres, et dans vos doutes, vous avez le bon Mr Crépon. Il est bien évident que, quand on est fatigué et dans le doute même, on n'est pas tenu à l'Office ni aux Pater.

Vous étiez plus généreuse que forte. Soyez donc un peu plus indulgente et prudente pour vos pauvres misères corporelles; car ce pauvre corps est la monture du voyage.

Merci de vos prières, mais non de vos désirs et de vos espérances, car persuadé que ce serait un très grand bien pour mon âme, je regarderais comme la meilleure part celle qui me mettrait plus aux pieds du Bon Dieu pour me préparer mieux à la mort.

Je m'abandonne à tout ce que le bon Maître ordonnera et voudra, quoi qu'il doive m'en coûter! Ce n'est ni le 3, ni le 4, mais le jeudi matin que se fera l'élection. Je pense la faire précéder de deux ou trois jours de retraite.

Je vous bénis bien amplement en Notre-Seigneur, en qui je suis

Tout à vous.

EYMARD.


Nr.1576

An Marg. Guillot

A. R. T.

Paris, 7 Juillet 1865.

Chère fille,

Vous avez ma première lettre et ma première bénédiction.

Je ne vous parle pas de cette réélection: que Dieu soit ma lumière et ma force! Je désirais un peu trop le repos et d'être déchargé de quelques croix! Qu'il en soit béni!

Soeur B. est ici comme vous le savez; j'ai eu à peine le temps de la voir.

Oui, le dernier religieux est préférable, vous avez bien fait de réclamer. Je le ferai si vous le voulez, et s'il y a un bien à espérer.

Ce bon Evêque a des idées fixes, mais devant vos bonnes raisons il se rendra, car enfin n'est-ce pas mettre la lutte entre son Supérieur et nous?

Puisque c'est lui qui nommera un de nos religieux, ce religieux nommé par lui et sous notre obéissance ne peut lui être désagréable.

Je ferai toutes vos commissions chez Mr Le Clère.

Je n'ai que le temps de vous bénir toutes. Je vais dire la sainte Messe au Bon-Pasteur.

Tout à vous en Notre-Seigneur.

EYMARD.

P. S. - Mlle Sterlingue est partie de suite de Paris vers son père malade.


Nr.1577

An Gräfin v. Andigné

A.R.T.

Paris, 7 Juillet 1865.

Madame en N.-S.,

C'est hier que Dieu m'a imposé de nouveau ce fardeau de la supériorité perpétuelle. Priez pour moi! Il m'en a bien coûté, car j'aspirais au repos et à l'isolement de tout le monde pour être plus à Dieu seul dans la solitude que j'aimais à rêver et à orner.(quatre lignes effacées).............................................................................................

..................................................................................................

Je vous trouve bien heureuse d'être la petite servante de Jésus, son adoratrice, son hôtesse et sa maison. Estimez bien ce bonheur, il est grand et aimable.

Oubliez vos misères, vos péchés mêmes, pour vivre un peu comme au Ciel, où l'on bénit, remercie; où l'on aime toujours plus parfaitement et à nouveau la très sainte Trinité; où l'on ne voit ses péchés que dans la miséricorde de Dieu, ses oeuvres que dans sa grâce, son bonheur qu'un rayon du bonheur divin.

Je vous laisse en Notre-Seigneur et vais célébrer et prier pour vous, et pour tous les vôtres.

Croyez-moi en ce bon Maître.

Votre respectueux et tout dévoué serviteur.

EYMARD.


Nr.1578

An Marg. Guillot

Paris, 15 Juillet 1865.

Chère fille en Notre-Seigneur,

Voici la lettre à... merci des vôtres, ne vous découragez pas... (deux lignes effacées)... ainsi pas de craintes à ce sujet.

Ecoutez tout et jugez tout en Dieu, ne vous découragez pas ainsi. Il y aurait vingt ans que vous travailleriez à l'Oeuvre, votre amour devrait vous rendre toujours jeune.

Je m'y dévoue bien, moi, quoique avec moins d'aptitude que vous à une vie intérieure.

Lundi, j'irai chez Mr False: vous comprenez que je suis encore accablé d'ouvrage.

Le P. de Cuers est encore ici. Soeur Benoîte part demain soir pour deux à trois jours pour les Thorins chez les Dames Gourd, en attendant que les affaires de Nemours se déclarent; j'écris aujourd'hui au père pour lui proposer une rente viagère.

Soignez-vous, il faut travailler et longtemps.

Je n'ai pas de nouvelles fraîches de ma soeur. J'espère que le Bon Maître me la gardera encore un peu.

Je vous bénis.

EYMARD.


Nr.1579

An Sr. Antoinette sss

Adveniat Regnum tuum.

Paris, 15 Juillet 1865.

CHERE SOEUR MARIE,

Oublions le passé!

Le Pape disait à Fénelon : Vous avez péché par trop d'amour; et à Bossuet: et vous par trop de zèle. Dieu a permis cette épreuve pour éprouver encore votre vocation de vingt-six ans. Eh bien! ce sera la dernière. Vous êtes chez le bon Maître, restez-y en paix; vous êtes dans la famille du Très Saint Sacrement, soyez-en toujours la fille et la soeur.

Je vous bénis donc de tout mon coeur et vous rends tout ce que je voulais vous ôter, ou du moins vous voiler.

Tout vôtre en N.-S.

EYMARD.

A la chère Soeur Marie du S. Sacrement.


Nr.1580

An Marianne Eymard

Paris, 16 Juillet 1865

CHERE SOEUR,

Vous êtes donc malade! cette nouvelle m'a bien attristé. Je ne pouvais voler à La Mure pour vous voir parce que j'étais en Chapitre général de tous nos prêtres depuis le 3 juillet jusqu'au mercredi de la semaine passée, dix jours de suite où je n'avais pas un moment, et même jusqu'à aujourd'hui dimanche, parce qu'il a fallu faire partir chacun pour sa destination et régler toute chose.

J'ai bien prié Notre-Seigneur, chère soeur, de vous soulager et guérir, car je n'ai plus que vous sur la terre. Je sais bien que le ciel vaut mieux que cette pauvre vie, mais je voudrais solliciter un peu la grâce de saint Benoît et de sainte Scholastique, sa soeur.

Je ne sais quand je pourrai être libre, j'espère cependant aller vous voir bientôt, peut-être dans la quinzaine; ce sera une grande consolation pour moi, mais tout cela est entre les mains de Dieu. Soyez bien entre ses mains, chère soeur, ne vous fatiguez de rien: si Dieu vous veut avant moi, j'aurai soin de notre bonne Nanette et je n'oublierai pas votre âme, ni vos intentions; mais j'espère que le Bon Dieu vous laissera encore un peu sur cette terre pour l'honorer, l'aimer et le servir.

Je vous bénis toutes deux.

Votre frère.

EYMARD, Sup.


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