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Nr.1281

An P. de Cuers

Aix, St Michel 1863.

Bien cher Père,

Je suis très heureux de recevoir souvent de vos nouvelles, merci, grand merci, cela adoucit ma solitude.

Oui, prenez la chambre du P. Champion et faites le choix d'un bon poêle, et surtout commode et propre; je vous porte de l'argent.

Puis, l'idée de mettre les profès à part des novices est réglementaire.

Votre lettre m'arrive et me fait part d'un projet de chambre.

Mon avis serait de laisser tout le second étage pour le noviciat, ne pas donner la chambre du Père Champion pour les Novices, mais laisser à leur disposition la salle d'en-bas, parce qu'il vaut mieux nous garder le premier pour les profès.

Je suis heureux de votre bonne idée de St Michel. Oui, honorons-le bien. C'est le soldat de la gloire de Dieu.

Je pense finir mes eaux vers la fin de la semaine, et de là aller me reposer un peu chez le beau-frère du P. Chanuet où il y a le T. S. Sacrement, et y travailler un peu.

Les eaux ne me laissent point le temps, puis elles me tourmentent un peu, m'empêchent de dormir. Je crois qu'elles me feront un bien sensible, mais après; car en ce moment, j'ai les nerfs agacés.

Ne m'écrivez plus jusqu'à nouvelle adresse.

En Notre-Seigneur, bien cher Père,

Tout vôtre.

EYMARD, S.


Nr.1282

An Frater Gabriel

/Octobre?/ 1863

Mon Très honoré Frère Supérieur,

Je vous envoie mon bon jeune homme, il par heureux et plein de volonté. Je suis certain, que vous en ferez un excellent frère de la Ste Famille.

Je vous remercie de tout mon coeur d'avoir bien voulu le recevoir à des conditions si pleines de charité pour lui.

J'espère que ce ne sera pas le dernier que j'aurai le bonheur de vous envoyer. Car votre pieuse et sainte Congrégation m'est bien chère, aussi quelle belle couronne vous attend au Ciel!

Daignez me croire toujours en N.S.

mon bon frère Supérieur,

Tout vôtre

Eymard.

Sup. Cong.SS


Nr.1283

An Ehrw. Mutter Guyot

Adveniat Regnum tuum.

Aix, le 1er Octobre 1863.

Bonne Mère,

Merci de votre lettre; je voulais vous prévenir, mais j'ai fait comme toujours! - puis, ce traitement des eaux est si absorbant!

Je les finis et vais me reposer et calmer un peu dans la solitude pendant quelques jours pour y retrouver le sommeil et le calme.

Je ne sais encore le résultat des eaux; je ne vais pas plus mal, je vais mieux.

Je suis fâché que mes filles soient si en retard envers vous; je leur en ferai un gros reproche, cela m'a bien blessé.

Et mon P. de Cuers est un peu excusable; vous savez ce qu'il lui en coûte de sortir et de parler.

Allons, bonne Mère! faites de votre cellule une retraite, ne soyez pas comme une malade endormie, mais conversez un peu plus avec Notre-Seigneur; c'est pour cela qu'il vous retient infirme.

Je vous bénis comme toujours en N.-S.

Tout vôtre.

EYMARD.


Nr.1284

An P. Leroyer

Adveniat Regnum tuum.

Aix, le 1er Octobre 1863.

Bien cher Père,

Merci de votre bonne lettre, elle m'a fait plaisir et édifié comme toujours.

Pour la profession, ajournez-là à mon voyage à Marseille, parce qu'il est bon que les frères sachent bien à ce qu'ils s'engagent.

On sera tout heureux de vous recevoir et revoir à Angers, où une belle chapelle vous attend.

Ne parlez pas à Paris de la fondation de ces Dames à Angers, il vaut mieux en garder le secret encore.

Je vais partir des eaux, et aller passer quelques jours dans une solitude pour bien travailler et me reposer un peu, car les eaux m'ont bien agité et énervé.

Mon adresse est: chez Mr Blanc de St-Bonnet, à Saint-Bonnet, par Vaugneray (Rhône). C'est le beau frère du P. Chanuet, et il y a le Saint Sacrement dans la maison.

Mes amitiés au bon Père Champion, que je sais arrivé à son poste et tout courageux et dévoué comme toujours.

Mes amitiés au bon Père Peilin, que je voudrais bien voir guéri; à tous les frères: qu'ils soient toujours les enfants dévoués de la famille Eucharistique.

In osculo sancto, cher Père,

Tout vôtre.

EYMARD.

P. S. Dans mes visites religieuses, j'ai vu qu'aucun Ordre, en France, n'appelle son Supérieur Général Révérendissime, mais Très Révérend Père. J'aime mieux cela: c'est plus commun; veuillez le dire aux Pères de la Maison, de ne plus mettre le titre de Révérendissime.


Nr.1285

An Marg. Guillot

Adveniat Regnum tuum.

Saint-Bonnet par Vaugneray, Rhône, le 6 Octobre 1863.

Bien chère fille,

Me voici à Saint-Bonnet bien heureux et bien tranquille. Ma santé revient: on a tant de soins pour moi, Madame Marguerite, Mlle Zénaïde! je suis vraiment en famille.

Je retrouve le sommeil et ma toux diminue bien, et mes palpitations des eaux aussi.

Priez et remerciez le bon Dieu pour moi, car c'est pour vous aussi que je travaille.

Que vous, bonne fille, que soeur Benoîte priiez beaucoup ainsi que vos chères filles, c'est le moment.

Je vous bénis bien de tout mon coeur, vous et toutes vos filles.

Tout vôtre en Notre-Seigneur.

EYMARD.

Mademoiselle Guillot,

66 rue faubourg St-Jacques,

Paris.


Nr.1286

An Frau Chanuet=Sr. Camille

Adveniat Regnum tuum.

Saint-Bonnet, 6 Octobre 1863.

BONNE MERE ET SOEUR ET FILLE EN N.-S.,

Me voici chez vos enfants, en famille, comme en couvent; c'est la plus aimable, la plus estimable, la plus pieuse famille que je connaisse; le bon Maître doit être content ici, aussi il y est bien bon! C'était Saint-Bonnet, il paraît, qui devait être pour moi la caverne sacrée de saint Benoît, le mont Alverne de saint François, le Manrèse de saint Ignace, disons mieux, mon Cénacle de recueillement; aussi, le travail m'est facile ici. J'ai deux bonnes secrétaires au besoin, et en Monsieur de Saint-Bonnet un conseil sage et élevé en Dieu.

Merci donc, bonne fille, de m'avoir préparé et ménagé cette sainte famille.

Je vais mieux. Je suis trop environné de soins. J'ai vu Monsieur Amédée et Madame Blanche à Lyon; je les ai trouvés toujours vos dignes enfants. J'ai espéré un instant voir Madame Emilie à son voyage à Lyon, mais impossible; vous savez combien elle est liée !

Priez bien pour moi, bonne fille; ici, vous y êtes toute vivante en votre chère fille qui aime bien le Bon Dieu.

Tout vôtre.

EYMARD, Sup. S. S.

A Madame Camille.


Nr.1287

An P. de Cuers

Adveniat Regnum tuum.

St Bonnet, par Vaugneray (Rhône), le 6 Octobre 1863.

Bien cher Père,

Me voilà dans la famille du P. Chanuet, la solitude la plus grande et la plus charmante, avec le St Sacrement et une sainte famille: voilà ce que le bon Dieu m'a préparé pour me reposer un peu et travailler en paix; j'ai déjà commencé et j'espère que Notre-Seigneur me continuera sa grâce. Je commence à retrouver le sommeil, ma toux diminue et mon pouls se régularise peu à peu. Soyez donc sans inquiétude sur moi; seulement priez et faites prier pour moi, pour que sur cette montagne je sois bien uni à Notre- Seigneur et écrive sous sa dictée.

In osculo sancto, bien cher Père,

Tout vôtre.

EYMARD, S. S. S.


Nr.1288

An Gräfin v. Andigné

Adveniat Regnum tuum.

Saint-Bonnet, par Vaugneray, 6 Août 1863.

Madame,

Me voici de retour des eaux un peu fatigué, chez une famille eucharistique, la famille Chanuet, qui, comme vous, a le Très Saint Sacrement. Je suis venu ici pour m'y reposer un peu et travailler à notre Règle et à celle de ces Dames. Je crois qu'elles iront à Angers, Monseigneur les accueille, Mr le Curé de Notre-Dame les reçoit dans sa paroisse et leur cherche une maison; il la trouvera, je l'espère, à l'heure et au jour de Dieu.

Voilà toute l'affaire pour vous seule. Cependant, vous pouvez en parler à Monseigneur, à Mr Bompois et à Mr Crépon dans l'occasion, et même j'en serais content, si vous le jugez bon et prudent. Je suis ici jusqu'à la semaine prochaine, puis j'irai à Paris.

Priez pour moi beaucoup aux pieds de Notre-Seigneur. Le Père Leroyer sera de retour à Angers pour la Sainte-Thérèse.

Je vous bénis aux pieds de Notre-Seigneur en qui je suis

Tout à vous.

EYMARD.


Nr.1289

An Gräfin v. Andigné

Adveniat Regnum tuum.

Madame,

Merci de votre lettre. Je suis encore ici pour la semaine, car mon travail avance lentement.

Merci encore plus de l'offre de votre bonne hospitalité; assurément elle m'aurait été encore plus chère encore, si Dieu l'avait voulu.

Laissez Notre-Seigneur un jour ou plutôt quelques heures, puisque vous le visitez le matin et le soir.

Voilà la règle: Vous pouvez aller à Angers ou ailleurs, toutes les fois que vous y seriez allée si vous n'aviez pas eu la sainte Réserve. Oui, parlez de ma part à Mr Crépon, à Mr de Maupois, vicaire général. Soyez la sainte Marthe de vos soeurs; voyez ce qui convient, si cela est prudent.

Vous pourrez en parler au P. Leroyer, qui ne sera à Angers que vers le 18.

Soyez toujours heureuse de Notre-Seigneur, et confiante dans vos pauvretés et infirmités spirituelles. Jamais de retours sur vos péchés même actuels; mais, quand vous les voyez, un simple regard du coeur vers le bon Maître. Dites-lui: "Voilà encore un pauvre fruit de mon jardin!" ou: "Oh! que je suis misérable, et que vous êtes bon de m'aimer quand même!" Ce sera là votre absolution quotidienne.

Adieu en Notre-Seigneur. Croyez-moi toujours,

Madame,

Tout à vous.

EYMARD.

P.-S. - J'ai le temps de recevoir encore une lettre de vous, si la chose est nécessaire, d'ici à dimanche.

A Saint-Bonnet, par Vaugneray (Rhône).


Nr.1290

An P. de Cuers

Adveniat Regnum tuum.

St Bonnet, le 11 Octobre 1863.

Bien cher Père,

Merci de votre lettre; j'ai bien remercié Notre-Seigneur de la visite épiscopale. Le Bon Maître fait son oeuvre.

Je vais bien mieux; le séjour de St Bonnet a complété les eaux; je vois maintenant que les eaux m'ont fait du bien.

Je suis ici dans un séjour parfait de paix, de solitude, de piété.

Je travaille comme jamais je n'avais travaillé, avec facilité. J'avais besoin de ce temps et de ce calme; j'espère que vous en bénirez le Bon Dieu avec moi. Je pense y rester jusqu'à ce que j'aie fini les Constitutions et le Directoire. J'en suis à moitié du travail, j'ai à mon service ici un bon secrétaire.

Si donc vous n'avez pas besoin de moi, je vais rester encore cette semaine.

Jamais je ne retrouverai un pareil séjour pour le travail.

Priez et faites bien prier pour moi, cher et bon Père, car je suis en face des plus grandes questions.

In osculo sancto, bien cher Père,

Tout vôtre.

EYMARD.

Amitiés fraternelles à toute la famille eucharistique, et mes remerciements au cher Père Chanuet. Je lui écrirai plus tard.


Nr.1291

An Frau Gourd

Adveniat Regnum tuum!

Saint-Bonnet par Vaugneray, le 29 Octobre 1863.

(Probablement 29 Septembre 1863)

Madame et chère fille en N.-S.,

Votre lettre m'a fait éprouver la joie de celle d'une famille, car vous êtes la fille et la servante de Notre-Seigneur.

Je désire bien vous voir ainsi que Mlle Stéphanie, mais je suis embarrassé dans le choix des Thorins ou de Lyon. J'aimerais bien que vous me disiez ce que vous croyez le mieux. D'un côté, je crains que Monsieur ne soit étonné et embarrassé de ma visite; de l'autre, si je pouvais être utile ou seulement agréable, je m'y déciderais volontiers.

Je pars décidément d'ici lundi prochain. Je serai à Lyon vers les trois heures et demie. Je monterai vers les demoiselles Guillot pour savoir de vos nouvelles, si je n'en reçois pas d'ici là.

Je vous bénis, chère fille. Priez bien. Je travaille pour vous..

Tout à vous en N.-S..

EYMARD.


Nr.1292

An Ehrw. Mutter Guyot

Saint-Bonnet, 21 Octobre 1863.

Chère Mère, soeur et fille en N.-S.,

Je vous rends tous vos titres, quoique vous ne les ayez jamais perdus; ils ont été trop bien gagnés.

Je remercie le Bon Dieu de votre guérison, car sa retraite a été assez longue; il paraît que vous en aviez besoin.

Vous n'avez pas péché contre votre voeu de pauvreté, vous n'avez pas besoin de le dire, ce n'est qu'une avance de convenance.

Vous ferez bien d'orner le trône de Notre-Seigneur; c'est votre droit et même votre gloire: permission perpétuelle.

Je suis encore ici pour quelques jours, non pour me reposer, mais pour travailler de toutes mes forces.

Priez pour moi et ne me dites plus que mes lettres sont sèches, ce n'est pas vrai. je vous ai écrit en partant d'Aix, en courant, mais je ne voulais pas partir sans vous dire un mot.

Je vous bénis, même vos défauts un peu humiliés: c'est bon.

Tout vôtre en N.-S.

EYMARD.


Nr.1293

An Frau Gourd

Adveniat Regnum tuum!

Saint-Bonnet par Vaugneray, le 21 Octobre 1863.

Madame et chère fille en N.-S.,

Votre lettre m'a fait éprouver la joie de celle d'une famille, car vous êtes la fille et la servante de Notre-Seigneur.

Je désire bien vous voir ainsi que Mlle Stéphanie, mais je suis embarrassé dans le choix des Thorins ou de Lyon. J'aimerais bien que vous me disiez ce que vous croyez le mieux. D'un côté, je crains que Monsieur ne soit étonné et embarrassé de ma visite; de l'autre, si je pouvais être utile ou seulement agréable, je m'y déciderais volontiers.

Je pars décidément d'ici lundi prochain. Je serai à Lyon vers les trois heures et demie. Je monterai vers les demoiselles Guillot pour savoir de vos nouvelles, si je n'en reçois pas d'ici là.

Je vous bénis, chère fille. Priez bien. Je travaille pour vous..

Tout à vous en N.-S..

EYMARD.


Nr.1294

An Marg. Guillot

Adveniat Regnum tuum.

Lyon, 26 Octobre 1863.

Chère fille,

Je vous écris de chez votre soeur, où je suis venu passer une demi-journée pour retourner à Saint-Bonnet ce soir jusqu'à la Toussaint; car mon travail n'est pas encore fini, et je tiens à le finir avant de retourner à Paris.

D'ici, j'irai faire un tour à Marseille pour y recevoir les voeux du P. Peilin, et je serais à Paris vers le 8 novembre. J'ai écrit tout ce qui concerne Angers au P. Leroyer, ainsi qu'au bon Curé, Mr Crépon, afin de hâter l'affaire: aussi tout est en mouvement. Je prie le P. Leroyer de voir une maison dont me parle Mr le Curé, pour savoir si elle convient, et je lui dis que, si c'est utile, j'irai à Angers dans la quinzaine de novembre.

Priez donc toujours bien. Je vais bien tout en travaillant beaucoup. Je suis venu ici seulement une petite journée, pour de petites emplettes, et aussi pour reposer un peu ma tête.

Vos soeurs vont bien aussi, malgré les petits moucherons qui viennent de temps en temps; mais votre bonne soeur Mariette est si bonne et si patiente que tout finit par bien s'arranger.

Je désire bien que Mlle Jenny, la petite novice, vienne bientôt.

Je vous bénis toutes; dites à la bonne soeur Camille que toute sa famille est trop bonne pour moi et que tout le monde va bien.

Je bénis en particulier soeur Benoîte et l'offre bien à Notre-Seigneur.

En Notre-Seigneur, tout à vous.

EYMARD.


Nr.1295

An P. de Cuers

St Bonnet, 26 Octobre 1863.

Bien-aimé Père,

Merci de votre aimable lettre, vos pensées comme vos désirs sont les miens. Je vais aller à Marseille pour les voeux et je serai à Paris vers le 8 pour y voir nos frères partants.

Je reste encore ici jusqu'au 2 novembre et ne serai à Marseille que le 2 ou le 3. J'ai encore bien à travailler, quoique j'avance bien; j'en profite, parce que peut-être de longtemps je ne serai si bien pour composer.

Je bénis le Bon Dieu de cette nouvelle vocation, j'ai vu l'abbé de Lyon, il avait encore des affaires à débrouiller; il me paraît fort bien; il est jeune, c'est ce qu'il faut.

J'approuve bien ce goûter de notre jeunesse, c'est honteux que je n'y ai pas pensé plus tôt.

Je prie le Bon Maître de vous donner, cher Père, un peu de courage, car nous avons encore un long chemin et difficile à parcourir, pensez donc qu'il faut aller nous coucher au Cénacle!

Je vous embrasse, cher Père,

Je vais bien, quoique un peu agité la nuit par mon genre de travail: ce n'est rien.

Tout vôtre en Notre-Seigneur.

EYMARD, S. S.

Au R. P. de Cuers,

Supérieur des Religieux du T. S. Sacrement,

68, rue Faubourg St. Jacques, Paris.


Nr.1296

An P. Leroyer

Adveniat Regnum tuum.

Saint-Bonnet, par Vaugneray (Rhône), le 26 Octobre 1863.

Bien cher Père,

J'ai bien regretté de ne m'être pas trouvé à Paris pour vous recevoir; mais n'ayant pas fini mon travail et me trouvant dans les conditions les plus favorables, je reste encore jusqu'à la Toussaint; ici j'irai à Marseille recevoir les voeux et dire un petit bonjour à toute la famille, où je resterai jusqu'au 6 novembre ou 7, puis je reviendrai à Paris le 9 pour voir vos frères avant de partir.

J'ai bien remercié le Bon Maître des fruits de bénédiction de votre retraite à Marseille: vous avez décidément la mission eucharistique de l'Agrégation, ce sera votre belle couronne, et je voudrais que vous en fissiez dans toute la France afin de la couvrir de bons et fervents adorateurs.

Je suis bien aise aussi de vous parler plus en détail de la fondation de ces Dames à Angers: Monseigneur et Monsieur Bompois les ont reçues avec joie et plaisir à Angers. Mr Crépon les prendra sous son égide et sa protection; voilà contre les ennemis, et c'est nécessaire. Mr le Curé m'écrit qu'il a trouvé une maison, voyez-la avec lui. Je lui dis que j'aurais préféré la voir placée sur la paroisse; mais cependant si elle convient, il vaut mieux la prendre de suite, plutôt que de trop attendre. Si votre beau-frère pouvait donner un coup de main! Si c'était utile, j'irai à Angers dans une quinzaine de jours. Laissez-en l'honneur à Mr le Curé.

Si vous aviez à m'écrire, faites-le de suite à Saint-Bonnet ou à Marseille.

Je vous suis bien tendrement uni en Notre Bon Maître, à vous et tous les Pères et Frères.

Tout à vous.

EYMARD,S. S.


Nr.1297

An P. Augustin Theiner

Paris, 28 octobre 1863

Bon Père Theiner,

Je viens me rappeler à votre bon souvenir, car il est impossible d'oublier votre si bonne amitié.- Je vous envoie par le bon M. Olivieri quelques Messes pour vos bons religieux abandonnés.

Vous seriez bien bon et bien aimable si vous pouviez dire un petit mot à Sa Sainteté en faveur de la plus belle des oeuvres de zèle qui existe et que des Messieurs de Marseille dirigent avec tant de succès.

Adieu, bon Père Theiner, quand aurai-je le bonheur de vous embrasser!

Croyez-moi toujours en N. S.

Tout vôtre.

Eymard Sup. Soc. SS.

(Nota: Sur la copie prise aux Archives Vaticanes (série B-7 p. 358b) - on a ajouté au crayon: "très probablement 63, le 3 est à peine formé". - Il doit y avoir erreur de lecture, car les lettres écrites par le B. entre le 6 et le 31 oct. 63 sont datées de S. Bonnet. (P. Troussier).

En 64 et 65, le Père se trouvait à Angers. Peut-être alors 62? (A.G.)


Nr.1298

An Frau Gourd

Adveniat Regnum tuum!

Saint-Bonnet, 28 Octobre 1863.

Madame et chère fille en N.-S.,

Notre-Seigneur nous a fait faire à nous deux un sacrifice. Je suis allé exprès lundi à Lyon pour vous voir et ne suis revenu ici qu'après l'assurance de votre absence. Il ne faut pas s'en attrister: c'est pour une meilleure grâce que le Bon Dieu a tout fait.

J'ai dit la sainte Messe à Fourvière pour Monsieur et pour vous deux, mais surtout pour Monsieur.

Je suis revenu ici jusqu'au 2 novembre, et d'ici j'irai faire un tour à Marseille pour revenir vers le 7. Nous verrons ce que le Bon Dieu nous inspirera. Mon adresse à Marseille est : rue Nau, 7.

Je me réjouis, bonne fille, de savoir que vous êtes la fille de la divine Providence et que vous vous laissez conduire par elle comme une enfant.

Je vous bénis et votre chère fille, et toute la famille,

En Notre-Seigneur tout à vous.

EYMARD.


Nr.1299

An Frau Jordan

Saint-Bonnet, par Vaugneray (Rhône), 29 Octobre 1863.

MADAME ET CHERE SOEUR EN N.-S.,

Je suis bien près de vous, je suis ici au milieu des bois sur une montagne avec Dieu seul, près du Très Saint Sacrement, chez Mr Blanc de Saint-Bonnet, un ami. J'y suis revenu en revenant des eaux d'Aix, qui m'avaient beaucoup énervé, et aussi pour achever nos Règles. Il y a bientôt quatre semaines que je suis ici et je n'en partirai que le 2 novembre pour aller à Marseille. Je n'arriverai que lundi soir à Lyon vers les cinq heures par la voiture de Grezieux, place de la Douane. Mon désir est d'aller vous dire un petit bonjour, si vous y êtes, et de repartir le mardi matin.

J'ai vécu en sauvage ici, sans rapports avec le monde, et j'en avais besoin; aussi j'ai bien travaillé. Je ne vous ai pas écrit parce que je n'étais pas à Paris, et aussi espérant d'aller vous voir.

Je dois aussi une réponse à votre chère fille, je paierai tout.

En Notre-Seigneur,

Bonne dame.

Tout à vous.

EYMARD.


Nr.1300

An P. Chanuet

St-Bonnet, 31 Octobre 1863.

Bien cher Père,

Merci de votre lettre, comme toujours elle m'a été une consolation.

Je touche sur la fin de mon agréable séjour ici; mon travail avance, je ne le finirai qu'à Marseille; il me reste encore quelques sujets à traiter et ma tête commence à devenir paresseuse. Le voyage me secouera un peu. Le Père de Cuers m'écrit qu'il n'y a presque plus de vin. Je vous le dis comme la Ste Vierge à Cana, veuillez écrire à la Source de la divine Providence.

S. B. est dans un état de tentation diabolique; ce qu'elle fait, ce qu'elle dit ne vient pas de Dieu: on doit toujours respecter l'autorité, et elle ne le fait guère; mais elle est excusable, parce que quand la tentation la prend, elle perd la raison sur ce point; comme la raison est dirigée et soutenue par la lumière du moment, quand cette lumière lui manque, elle tombe dans la nature et la misère, et ne sait pas se servir de la raison de la vertu: elle ne voit pas. C'est un épreuve, et une leçon. Tout va bien ici, tous vous envoient leurs affectueux souvenirs et moi in osculo sancto, cher Père.

Tout vôtre.

EYMARD.

Remerciez pour moi le bon Père de Cuers de sa lettre. Je lui écrirai plus tard; j'ai écrit à Angers, cela me donne un peu de latitude.


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