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An Papst Pius IX. (Unvollständiger Entwurf)
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Dimanche, 25 Mai 1856.
Bien cher frère,
Merci de votre aimable lettre, Dieu m'a obligé de rester un peu plus; jeudi après midi, une petite fatigue m'a obligé de me mettre au lit, j'ai gardé la chambre jusqu'à ce jour; il fallait bien aussi faire le petit sacrifice de sa vie, après avoir fait tous les autres: soyez sans inquiétude.
Je viens de dire la Sainte Messe, demain je dois prendre une médecine et j'espère aller vous embrasser mercredi matin. Si d'ici-là, M. Badiche avait déménagé, cela me serait bien agréable; mais fiat voluntas Dei.
Dans le cas de notre entrée prochaine, vous feriez bien de vous procurer trois lits, quelques chaises, pour meubler trois cellules. Prenez sur l'argent que vous avez, Dieu nous en enverra.
Mon ami veut faire le premier don d'un ostensoir; Dieu, je l'espère, bénira ce petit séjour ici.
Vous me feriez plaisir de me donner de vos nouvelles d'ici à mercredi.
Tout à vous.
EYMARD.
P. S. S. S.
P. S. Adopté S. S. S., c'est très beau.
L.J.C.E.
Paris 31 mai 1856
Mademoiselle & chère Soeur en N.S.
Il faut maintenant laisser le passé à la divine miséricorde. - J'ai la confiance que le présent est selon la volonté de Dieu - je m'abandonne pour l'avenir à sa paternelle Providence.
Merci de votre bonne lettre. Je n'avais pas besoin de savoir combien votre coeur est toujours reconnaissant, ce pauvre coeur a été votre croix, votre calvaire il sera votre mort, mais mort en la vie de N.S. - - Je suis affligé d'avoir été un objet de souffrance que faire? nos amis sont nos croix.-
Moi seul lirai vos lettres, personne ne les ouvre que moi, & si je puis encore être utile à votre chère âme, ce sera une compensation bien douce.
Demain nous prenons possession de notre nouveau Cénacle, priez pour que nous devenions de véritables disciples de l'amour de J.C. pour en être un jour de dignes Apôtres.
Je n'ai pas besoin de vous dire que je suis avec la Société de Marie dans les termes & les liens les plus affectueux - c'est de la maison des Pères où je suis resté jusqu'à ce jour que je vous écrits. /sic/
Allons, chère fille, la vie passe vite. J'ai failli vous dire adieu de l'autre monde.- Quel bonheur quand la course sera finie, mais toute à la gloire de Jésus.
Tout et toujours à vous en J.
Eymard
P. S.S.S.
Paris rue d'Enfer 114 31 mai 56
Madame et chère soeur en N.S.
Je ne puis pas garder le silence avec vous sur ce qui vient de s'opérer dans ce beau mois de Marie et du T.S. Sacrement. Excusez ce silence, vous le comprenez.
La question de l'oeuvre du T.S.Sacrement est tranchée, je suis libre pour m'y dévouer tout entier.
Le T.R.P.Favre a été très bon pour moi et sa piété a été très dévouée à cette belle oeuvre.
Mgr l'Archevêque de Paris l'a accueillie avec une bonté toute paternelle; demain 1er juin nous prenons possession de notre nouveau Cénacle. Je devrais dire de notre pauvre Cénacle de Bethléem, car, hélas! que Jésus va commencer par y être pauvrement! Pourvu au moins que notre amour le dédommage du reste et que nous lui soyons agréables! Que n'êtes-vous près, j'aurais fait comme Moïse demandant aux Dames israélites dans le désert leurs ornements pour orner le tabernacle.
Je ne veux rien demander à mes filles de Lyon, la délicatesse, puis il y a tant à donner à Lyon! Cependant comme je n'ai qu'une Dame Jordan, je vous assure qu'en qualité de payse, je voudrais voir sur notre autel eucharistique quelque chose de vous.
Je n'ai pu écrire aussi à votre bonne fille, je le ferai dans quelques jours. Priez bien pour moi.
Vous me le devez.
Je vous laisse à N.S. et suis à l'éternité.
Tout à vous en N.S.
Eymard.
Pour le moment mon adresse à l'abbé.
Paris, 31 Mai 1856.
Madame et chère soeur en N.-S.,
J'ai vu avant-hier Mr Lalour; j'ai été heureux de faire la connaissance de ce saint homme: assurément, si Mlle Stéphanie avait eu la vocation du mariage, je vous aurais conseillé d'examiner ce choix! Mais elle a un meilleur Epoux, une plus belle couronne. Mr Lalour désire bien s'établir; comme Dieu l'a conduit jusqu'ici, il fera connaître son choix. Ce brave docteur communie tous les jours pour se préparer à sa nouvelle vocation.
Les deux enfants sont arrivés à bon port, et le soir même de leur arrivée sont entrés à St N. On les a vus depuis, ils sont contents. J'irai les voir dans quelques jours, comme aussi je vais en donner connaissance à Mr le Procureur impérial. Déchargez-vous de tout sur moi, je vous en prie.
Il faut maintenant que je vous dise la grande affaire du Très Saint Sacrement. Je suis entré en retraite le 1er mai, jour de l'Ascension, jusqu'au 13, pour me soumettre à tout ce que l'obéissance voudrait pour ou contre cette pensée eucharistique que j'avais depuis cinq ans.
Je me suis mis dans une indifférence entière, résolu à y renoncer pour toujours. Quelle a été ma surprise quand, le douzième jour, j'entends cette parole des hommes éminents pris pour juges de ma question religieuse: "Dieu manifeste sa sainte Volonté; il faut vous consacrer entièrement à l'Oeuvre du Très Saint Sacrement!" Je n'ai plus eu ni paroles, ni pensées, sinon de dire: Oh! que Dieu est bon! Le T.R. Père Favre a accepté cette décision et m'a comblé d'affection et d'amitié. Monseigneur l'Archevêque de Paris a accueilli la Société naissante avec une bonté toute paternelle; demain, 1er juin, nous prenons possession de notre nouveau Cénacle, et nous voilà religieux du Très Saint Sacrement, tout en restant Mariste de coeur et de dévouement.
Ce qui nous afflige un peu, c'est que notre Cénacle va commencer comme Jésus à Bethléem, et que nous n'avons rien pour recevoir ce bon Maître; mais il paraît qu'il veut faire ses délices dans la pauvreté et nous en sommes heureux et nous surabondons de joie, car nous allons suivre sa vie, sa retraite à Nazareth; et, je l'espère, sa vie apostolique, un jour sa Passion et, dans l'éternité, sa gloire.
Je ne vous dis pas ceci, chère fille, pour vous intéresser temporellement à nous; oh! non, nous sommes au service d'un Roi riche, bon et tout-puissant! mais pour vous prier de le remercier avec nous de nous avoir choisis! Puis, vous avez assez de charges; nous avons le pain de chaque jour, ne vous en préoccupez pas.
Quand je pense à la veille de la décision de ma grande question avec le T.R. Père Supérieur Général, que vous étiez avec madame votre mère, ma dernière visite, ma dernière direction, j'en bénis Dieu.
Je vous laisse avec votre chère fille en la divine charité de Notre-Seigneur.
Tout à vous.
EYMARD.
Mon adresse pour le moment à l'hospice des prêtres de Marie-Thérèse, rue d'Enfer, à Paris.
Paris, 31 Mai 1856.
Je viens, chère fille, répondre deux mots à votre lettre, merci de tout ce que votre affection si dévouée, si filiale, veut bien m'offrir.
Merci surtout de ce souvenir spirituel que vous me promettez devant Dieu, je n'ai pas besoin de vous le redire: votre âme, votre salut, votre famille, tout m'est cher et le sera jusqu'au ciel.
Le nom ne fait rien. J.C. reste comme centre, vie et fin; quand on aime les âmes, le reste n'est rien ou ne change rien; d'ailleurs, je reste Mariste par le coeur, et j'ose le dire, par la confiance que je sers la Société. Le P. Supérieur le sait, c'est Dieu qui a tout conduit; il a voulu de moi le sacrifice de la Société, parce qu'en me faisant religieux, je n'avais sacrifié qu'un père et une soeur. Plus tard il a voulu le sacrifice du T.O., puis de ma volonté, de mon attrait, et enfin, celui de ma vie, car, j'ai failli, le jour de la Fête-Dieu, faire une grave maladie, quatre jours ont suffi et me voilà bien: c'était le commencement d'une fluxion de poitrine. Si au moins j'étais bien mort à moi-même, à toute vie terrestre.!
Demain 1er Juin, nous prenons après midi, par la procession du T. S. Sacrement, procession de notre nouveau Cénacle; je vous y mettrai aux pieds de Notre-Seigneur.
Les enfants sont arrivés à bon port et contents, c'est la meilleure position qu'on pût leur trouver.
Vous me demandez si je souffre; non, non, puisque depuis quelques jours je suis avec les bons Pères Maristes et c'est d'ici que j'irai au Cénacle. Nos ressources ne sont pas grandes, puisque le Divin Maître nous a surpris et que nous sommes comme les hommes qui viennent d'un naufrage; je ne m'inquiète pas du tout du pain de chaque jour: c'est au Roi à loger et à nourrir ses soldats.
Pour nous, tout notre soin, c'est de le loger convenablement, de lui donner un tabernacle, un autel, des ornements.
Sous ce rapport, je ne puis refuser les dons offerts au Roi Eucharistique; mais je ne veux rien pour moi, et en cela, je dois être délicat et sévère; je ne veux pas que l'on dise que je profite de mon ancien titre pour avoir de l'argent.
La bonne Mlle de R. a cru bien des choses fausses. Mr de Geslins, à qui j'en avais parlé à Lyon, n'a jamais reçu ni lettres, ni commission, ni nouvelles de moi depuis qu'il est à Rome: son indiscrétion m'a suffi. D'ailleurs, si j'avais voulu agir humainement, j'avais des protections à Rome bien autrement grandes; mais non, j'ai voulu tout laisser faire à Dieu; ici, je me suis bien mis entre les mains des étrangers, sans être ni connu, ni recommandé; et tout a réussi au-delà de toutes mes prévisions.
J'ai écrit à ma soeur aujourd'hui; et sans lui dire que je suis sorti de la Société, je lui annonce l'Oeuvre du T. S. Sacrement, que je suis venu établir à Paris.
Que Dieu vous enflamme de son saint amour, vous et vos chères soeurs.
Tout à vous en J. et M.
EYMARD.
P.S. - Le P. Huguet paraît content à Paris, il a dit mon affaire à Mme Mantel, amie des Dlles Camus, enfin vous respirerez. Dieu vous bénira, laissez dire et allez de l'avant, vous avez l'obéissance, le Sup. Général, Dieu.
Pour l'acquit de ma conscience, il faut que je vous dise que j'ai fait la neuvaine de messes...
.... (Trois lignes effacées).
Paris 1 juin 1856
Bon et Très Révérend Père,
Je ne puis quitter la maison de Paris sans vous remercier de tout le fraternel accueil que j'y ai reçu et de toutes les faveurs et bontés que vous avez eues pour moi. J'en garderai un éternel souvenir de reconnaissance et j'espère vous en donner toujours des preuves.
Dans un moment, nous allons prendre possession de notre nouveau Cénacle e commencer une oeuvre qui, quoique belle et sublime en elle-même, ne laisse pas d'effrayer la nature à la vue des sacrifices qui nous attendent et des vertus qui doivent orner un religieux eucharistique.
Je me sens bien faible et bien indigne et j'espère en vos bonnes prières, bon et Très Révérend Père, en la protection de la T.S. Vierge et de S.Joseph. Si nous semons dans les larmes, d'autres peut-être recueilleront dans la joie.
AU R.P. DENIS
(25-2-1955)
Paris 1 juin 1856
Bien cher Confrère et Ami,
Je viens de recevoir et de lire attentivement votre fraternelle lettre. Je vous remercie de tout mon coeur des sentiments si pleins de charité et d'amitié qui l'on dictée. Une simple explication répondra à tout.
Avant d'user de la dispense de mes voeux, avec le consentement plein de bonté et d'affection du T.R.P. Supérieur Général, je suis parti de Lyon le 30 avril pour venir à Paris faire une retraite sérieuse, sévère et soumettre la pensée de l'Oeuvre Eucharistique entre les mains d'un juge sage, expérimenté et libre de toute influence. Je me suis mis pendant cette retraite de 12 jours dans une entière indifférence pour le oui ou pour le non. J'ai dit avec simplicité tout ce qui était contre moi. Le T.R.P. Supérieur Général est venu me voir pendant ma retraite, ainsi que le bon P. Lagniet. Je déclare n'avoir été sous l'effet d'aucune influence étrangère.
Jusqu'au dernier jour, à la vue du silence de l'épreuve et lorsque l'on m'a dit: La chose est grave, j'ai besoin de prier, d'examiner, de consulter, le P. Lagient vous le dira, je m'attendais à repartir de suite pour Lyon, mon sacrifice était fait. Quelle n'est pas ma surprise de recevoir pour réponse: "Nous croyons que c'est la volonté de Dieu que vous vous consacriez à l'Oeuvre du T.S. Sacrement".
Croyez-le, mon Père, j'avais tant souffert, je prévoyais tant de croix, que mon coeur aurait été content de les éviter. Le bon Père Général m'a écrit une lettre pleine de bonté et d'amitié. Je reste mariste par le coeur et le dévouement. Je servirai la Société. Il est une chose que l'on n'écrit pas qui m'a soutenu. Le soir de ma réponse définitive, le P. Lagniet est venu me chercher dans le lieu de ma retraite et je suis resté avec les Pères. Donc il n'y a ni scandale ni guerre; il y a amitié toute fraternelle. Je n'ai consulté aucun des noms dont vous me parlez. J'ignore le nom de celui indiqué P.C... Je me trompe en l'écrivant. Je comprends qui...: or il est entièrement étranger à ma résolution actuelle.
Voilà, cher Père, où en sont les choses. Ce n'est plus moi qui ai jugé, décidé; je n'agis plus par mon attrait, par mes sentiments, et si vous saviez tout, vous prierez pour le succès de cette pauvre oeuvre qui peut faire du bien à tous. Ne craignez pas une division, ni une action contraire. On ne veut pas recevoir des membres de la Société, mais bien au contraire, on espère en donner. Voilà, bon Père, tout ce que je puis vous dire. Vous avez dû d'ailleurs recevoir la circulaire du T.R.Père. Restons amis et frères. Tout ce que l'on vous dira qui soit opposé à ce que je viens de vous dire, est une invention comme on en a tant fait à La Seyne et à Toulon. Dieu l'a permis: qu'il en soit glorifié!
Dans un moment je vais prendre possession de la Maison d'adoration. Priez pour moi. Votre lettre m'a fait plaisir: j'y vois votre coeur, votre amitié.
Croyez-moi etc....
P. Eymard.
Paris 3 juin 1856
Madame et chère Soeur en Marie,
Je ne dois pas oublier celle qui a été comme ma Mère. Je viens donc vous donner de mes nouvelles.
Me voici à Paris - Le T.R.P.Supérieur Général m'a donné la liberté de me consacrer à la fondation de l'Oeuvre du T.S.Sacrement dont le but est l'adoration perpétuelle et tout ce qui regarde le ministère eucharistique, comme les 1ères communions, les Retraites, etc.
Nous avons pris possession de notre nouveau Cénacle le 1er juin par une pieuse procession du T.S.Sacrement.
Nous voilà occupés d'abord à préparer un sanctuaire à N.S. où il sera adoré nuit et jour - et là, je ne vous oublierai pas, bonne et chère fille, ainsi que votre cher enfant et votre famille.
C'est Dieu qui a tout conduit - je vois chaque jour les marques de sa paternelle Providence.
Nous n'avons rien, et cependant nous commençons une oeuvre magnifique - Le Cénacle commence par Bethléem.
Puis, quand on a Jésus, dit l'Imitation, on a tout - l'essentiel, c'est de l'aimer de tout notre coeur.
Vous prierez pour nous, n'est-ce pas ? - Nous en avons bien besoin; car pour fonder, il faut se crucifier et être crucifié.
Mes respectueux souvenirs à Madame Elisa et à sa bonne Mère - et croyez-moi toujours en N.S., Bonne et chère fille, Tout à vous.
Eymard P.S.Sacrement.
Mon adresse
Rue d'Enfer 114 Paris
Paris rue d'Enfer 114, 3 juin 1856
Mademoiselle Giguet,
Merci, ma chère fille, de votre petite lettre; elle m'a trouvé à Paris, où je suis fixé pour une oeuvre nouvelle du T.S.Sacrement.
Je voulais aller vous voir avant de partir, mais le temps m'a manqué. Je suis bien heureux de vous savoir tranquille et bien soignée dans cette sainte maison. C'est la divine Providence qui vous y a placée, aussi ne cessez de la remercier.
Je ne puis oublier la bonne et pieuse Dame que Dieu vous a donnée pour mère, dites-lui de prier pour moi dans sa charité.
Pour vous, ma chère fille, abandonnez-vous à la bonté de Dieu et ne vous inquiétez pas du passé. Dieu y pourvoira et ayez confiance, tout s'arrangera, comme aussi voyez plutôt la bonté de Dieu que vos misères spirituelles. Dieu vous aime d'un amour de père et de mère, et il vous veut au Ciel.
Priez pour moi, bonne fille, afin que je réponde bien aux desseins de Dieu et que je travaille seulement à sa gloire.
Je prie et prierai bien pour vous, car votre âme me sera toujours chère en Notre-Seigneur.
Croyez-moi toujours en sa divine charité, Votre tout dévoué.
Eymard.
A Mgr DE LA BOUILLERIE, Evêque de Carcassonne
/Paris juin 1856/
Me voici de nouveau au Cénacle.- Le 1er par la procession de la fête-Dieu nous avons pris possession.- Nous y avons dit la Ste Messe le 2.- L'oeuvre de votre piété et de votre tendre amour commence, il est vrai, dans la pauvreté, mais aussi au milieu de la joie et de la reconnaissance de nos coeurs.- Nous sommes riches avec Notre-Seigneur.
Dimanche soir il y a eu sermon de l'adoration nocturne à S. Roch.- Mgr de Tripoli nous a fait l'honneur de nous inviter et là ce bon et saint Evêque a annoncé la fondation de la Société, mais avec tant d'affection et d'espérance que nous en avons été confus.- Il a même terminé son allocution en disant qu'un jour ce serait un grand ordre dans l'Eglise, et que dès à présent les adorateurs devaient nous regarder comme des frères, ou plutôt comme des Pères et que nous étions le centre naturel de l'adoration.-
D'après le conseil de Mgr. nous avons fait 4 visites- la 1e à Mgr le Nonce - nous avons été très bien accueillis, M. Gaume qui a été bienveillant - la Mère Marie-Thérèse et M. de Rastignac dont j'ai été bien édifié et qui nous a reçus avec...
Maintenant nous nous préparons aux 2 grands buts de la Société, à la vie contemplative par l'adoration, la retraite, le silence, former à Jésus une Garde d'honneur, avoir avec lui une communauté de vie, qui à la vie active de zèle Eucharistique, aux retraites intérieures, à l'oeuvre de la 1ère Communion des adultes, à la prédication des 40 heures, en un mot à répandre le feu Eucharistique dans tous les coeurs.-
Que n'êtes-vous ici, Monseigneur, vous nous guideriez en personne au combat. Mais vous nous aimez comme vos enfants et votre amour sera avec nous, ainsi que votre piété et votre zèle ardent pour la gloire de Notre-Seigneur Eucharistique.
Nous attendons 5 prêtres - hier 2 se sont présentés...
A Mgr Casimir WICART, ancien Evêque de Fréjus, Evêque de Laval.
Paris, 4 juin 1856
Monseigneur,
Depuis que la divine Providence vous a donné un autre diocèse, je désirais bien vivement me rappeler au souvenir si paternel de Votre Grandeur pour laquelle je professerai toujours avec la vénération la plus profonde la reconnaissance la plus vive. J'avais eu la consolation, il y a bientôt un an de faire part à Votre Grandeur d'un projet d'établir la Société du T.S. Sacrement. Elle daigna en bénir la pensée.- Aujourd'hui la petite Société du T.S. Sacrement est fondée à Paris après bien des épreuves.- Mon Supérieur Général croyant que c'était la volonté de Dieu m'a donné toute liberté pour m'y dévouer entièrement.- Monseigneur l'Archevêque de Paris a accueilli l'oeuvre naissante.- Mgr de Tripoli en est le Protecteur et Supérieur ecclésiastique.- Nous avons pris possession de notre nouveau Cénacle Dimanche 1er juin.- C'est l'ancienne maison Chateaubriand rue d'Enfer 114, aujourd'hui propriété de l'Archevêché.- Nous sommes réunis déjà quelques-uns. Nous attendons 5 prêtres.- Cette petite Société se propose, comme j'avais eu l'honneur de vous le dire: 1o l'adoration perpétuelle et réparatrice et pour oeuvres de zèle les retraites des prêtres, ecclésiastiques, lacis, l'Oeuvre de la 1ère Communion dans les paroisses, les retraites ecclésiastiques, - enfin la prédication des 40 heures.
Il y a 3 sortes de membres, les religieux prêtres, les frères et les Agrégés, c'est-à-dire les vétérans du sacerdoce.- Les religieux font les 3 voeux.
Voilà ce qu'est devenue votre première bénédiction.- Cette pensée commencée dans votre diocèse.- C'est le grain de froment encore dans la terre.- Nous avons un immense besoin de prière.- Votre Grandeur toujours si bienveillante pour moi ne me la refusera pas.- Car c'est bien un peu votre Oeuvre, Monseigneur...
Tout pour l'amour et la gloire de notre doux Seigneur dans la Sainte Eucharistie.
Rue d'Enfer 114. Paris, 20 Juin 1856.
J'ai reçu, ma chère fille, votre lettre, votre billet de 100 fr., vos prières et vos sentiments toujours les mêmes pour moi.
Merci de tout. Soyez bien persuadée que votre âme et tout ce qui vous intéresse m'est encore plus cher; et si Dieu le veut, j'espère vous voir un jour religieuse du T. S. Sacrement. C'est peut-être providentiel que la maison tierçaire n'ait pas encore été fondée. Je vous assure que, pour moi, j'y étais tout dévoué, plus que je ne le disais et que l'on pouvait le penser, et même que je désirais la commencer et la mettre en mouvement; ce n'était pas l'heure. Puis, je voyais bien un désir dans le T. R. Père Général, mais je craignais beaucoup de difficultés, et en effet, il y en a de très grandes: prions, tout est possible à Dieu, comme aussi sachons attendre et souffrir.
Oui, vos voeux étaient et sont de véritables voeux, non religieux dans le sens d'un Ordre établi et approuvé, mais religieux et saints devant Dieu; vous n'auriez pas reçu tant de grâces et de secours, s'ils n'avaient été qu'un sentiment pieux: ainsi remerciez-en Dieu et continuez-les, ils ont été votre sauvegarde.
Je vous remercie de ce que vous nous avez envoyé, cela m'a vivement et sensiblement touché et presque attristé, pauvres filles! ......... (deux lignes effacées).
Que Dieu vous le rende mille fois!
Nous ne souffrons pas, nous avons un bon nécessaire. Je suis heureux d'avoir quelques privations à faire et de savoir me passer de bien des choses. Il faut si peu pour celui à qui J. C. est tout!
Jamais je n'aurais connu la pauvreté ou la bonté toute maternelle de Dieu sans ma nouvelle position; nous avons commencé comme on commence dans un désert, avec une paire de draps, une chaise, une cuillère, non deux: c'est admirable. Nous commençons à rendre décente notre chapelle, nous y consacrons tout ce que nous avons, le Roi eucharistique le mérite bien. Quel autel! rien qu'en bois blanc, sans rien pour le couvrir! Quel tabernacle! quatre planches, ni plus ni moins; mon coeur se réjouissait et pleurait à la vue de ce Bethléem; aujourd'hui, nous avons couvert l'autel avec du calicot de huit sous le mètre, et cela va mieux.
Nous n'avions qu'un amict pour tous deux, et deux purificatoires, jusqu'à présent; hier, on nous en a donnés deux avec quelques purificatoires. Tout ce que nous avons pour le culte est d'emprunt, mais peu à peu Notre-Seigneur nous enverra quelque chose. Un ami va nous donner quelques ornements.
Et vous, bonne fille, vous nous enverrez quelques petits linges d'autel, consacrez-les, s'il est possible, à nous faire des amicts (un peu plus grands que ceux de la Favorite), des purificatoires; pour des corporaux, deux ou trois nous suffisent pour le moment, car on nous en a donné deux; ou mieux, s'il y avait assez de toile pour faire le haut d'une aube, cela nous serait utile; mais faites pour le mieux, seulement, ma bonne fille,.......
Il ne peut y avoir que ..... ou Mlle de Revel qui aurait pu vous parler de ma lettre. Je suis on ne peut plus reconnaissant envers Dieu de votre désir de nous faire du bien; mais ces Dames ont tant de charges et de bonnes oeuvres à soutenir que je ne suis pas surpris de leur silence, au contraire, j'en remercie Dieu.
Ce seront des étrangers que Dieu touchera, et déjà il l'a fait, ou bien quelques véritables filles comme vous. Ah! si l'on savait à quels intérêts on place cette Oeuvre nouvelle, et quel honneur il y a d'y contribuer! Mais comme je vous l'ai dit, je me suis imposé la règle de ne pas demander à Lyon. Comme aussi, soyez assurée que jamais je ne prononcerai votre nom, j'en comprends trop la délicatesse.
Allons! ma chère fille, encore un peu de courage, soyez toute seule à Dieu, les créatures n'ont d'autre mission que celle de vous crucifier.
Les deux élèves vont bien, l'aîné apprend l'état de cordonnier, j'y ai tenu, les autres états auraient occasionné des frais. Le surplus de l'argent a été donné en avance. Les mois sont payés jusqu'au 1er Août.
Mes affectueux souvenirs à toutes vos soeurs.
Tout à vous en Notre-Seigneur.
EYMARD.
Mademoiselle Guillot Marguerite,
Rue du Juge de Paix,
Maison des Carmélites, à Fourvière,
Lyon (Rhône).
A UN PERE MARISTE
Tout pour l'amour de Jésus-Hostie
Paris, Rue d'Enfer 114, 20 (ou 30?) juin 1856
Bien cher et Rév. Père,
L'Oeuvre s'enterre au pied de la Croix, afin que le sang divin du Sauveur la fasse germer et croître. - Elle commence bien par les commencements des oeuvres de Dieu.
Mais la douce et immense consolation que Dieu m'a envoyée, c'est de m'avoir conservé l'amitié du T.R.P. Général, et les rapports fraternels avec les bons Pères de Paris et l'excellent et tendre P. Lagniet (*) qui, en cette circonstance, m'a montré plus que jamais la bonté de son coeur et la sincérité de son amitié! - Je vais voir souvent les Pères, et il me semble qu'il n'y a de changé qu'un nom... qui reste profondément écrit dans mon coeur.
Priez, bon et cher Père, pour nous, afin que notre indignité et nos misères ne paralysent pas la grâce de Dieu.
Ne m'oubliez pas auprès de la Bonne Mère (+).
Eymard.
Rue d'Enfer, 114, Paris, 21 Juin 1856.
CHERE FILLE ET SOEUR EN N.-S.,
Merci de votre petit mot: il a été pour moi une grande consolation. Laissons de côté toute question terrestre: c'est assez de l'âme de Jésus-Christ, de son amour, de sa gloire. Donnez-moi vos souffrances, vos humiliations, vos soupirs, et je ne veux plus rien aux pieds du divin Maître et Seigneur.
Quel bonheur! depuis dimanche nous avons un Tabernacle, et dans le Tabernacle Jésus-Christ avec ses grâces, son amour, son Ciel: - tout. Aussi je ne fais plus attention au reste, pas même à mon corps ou à mes misères. Ma cellule est à la porte du sanctuaire; j'en suis le gardien, je dirais presque le maître.
Dans quelques semaines nous aurons une plus grande chapelle où Jésus, le bon Jésus, sera solennellement exposé, et rayonnera de toutes parts avec sa lumière et sa fécondité d'amour.
Que nous sommes heureux! Quand je regarde le chemin d'épines et de douleurs par lequel il a fallu passer, je n'ai qu'un regret, c'est celui de ne pas avoir assez souffert seul; je demande au bon Maître de me donner assez d'amour pour être puissant à souffrir et à être crucifié. Demandez-le, bonne fille, pour moi.
Je ne sais pourquoi, mais je suis triste à votre sujet. Etes-vous malade? sur la Croix? ou bien est-ce que le Ciel vous fait soupirer au désert? Et cependant, maintenant vous avez quelque chose du Ciel, du Cénacle, du Tabernacle de Jésus. Que j'ai été surpris à la vue du pupitre magnifique de ce bon Mr Alphonse! jamais je ne l'aurais cru si beau, si riche; merci!
Donnez-moi de vos nouvelles quand vous pourrez et croyez-moi toujours, en l'amour de Notre-Seigneur,
Tout à vous.
EYMARD, P. S. S. S.
22 (ou 23) juin 1856
Madame,
Votre bonne lettre m'a bien consolé; vous allez mieux et vous avez retrouvé un peu de calme et de bonne volonté, mais je comprends et je ressens le contrecoup de vos peines et de vos épreuves. Vous vous voyez au milieu d'une mer affreuse toute seule, abandonnée, et vous avez peur, et votre petite nacelle est agitée. Puis le démon et votre faiblesse vous disent: Tu ne peux échapper, tout est perdu! Oh! non! tout n'est pas perdu; vous ne périrez pas. Toutes vos violences et vos tempêtes intérieures n'ont pas encore détruit le besoin d'aimer Dieu, au contraire, elles le révèlent, mais elles vous effrayent. Vous aimez Dieu, c'est sûr. Le Bon Dieu vous aime comme son enfant, vous n'en pouvez douter. Seulement, il vous laisse un peu longtemps dans le désert, afin que vous expiiez, - l'amour ancien de l'Egypte -; et vous faire soupirer plus spirituellement vers la véritable terre promise. Mais je le sais, votre grande peine est de ne pouvoir aimer Dieu comme il le veut et vous le tentez; tous ces reproches intérieurs vous tuent, le monde vous attire et vous dégoûte, - tout ce que vous entendez, lisez et méditez ne suffit pas à votre coeur souffrant et agonisant - eh bien! une petite retraite remettra tout en paix dans l'ordre.
Allons, Madame, ce serait trop mal de s'arrêter en si beau chemin, reprenez d'abord votre coeur à deux mains - rappelez-vous humblement de N.S. - supportez en toute patience ses rigueurs apparentes.
Le soleil de vérité et d'amour reluira pour vous et vous apprécierez encore davantage.
Je vous bénis en N.S.
Eyd.
23 Juin.
Vous allez bien croire, ma chère fille, que je vous ai oubliée, puisque je suis si silencieux. Oh! non, votre âme m'est trop chère en Notre-Seigneur pour ne pas prier pour elle et lui vouloir tous les biens de Dieu. Je ne l'ai pu. J'étais accablé et un peu souffrant.
Votre lettre m'a fait grand bien. Je vois que vous êtes toujours la fille de Jésus et de Marie, que vous désirez bien les aimer et encore mieux les servir.
Oh! oui, aimez bien Notre-Seigneur et Dieu. C'est pour cela que vous êtes si aimée et si riche en grâces; c'est la vie, c'est l'éternité. Servez toujours bien ce bon Maître: il est si bon et si grand! Donnez-lui bien la pauvreté de votre vie et la simplicité de votre coeur: il est si digne de tout notre amour!
Puis cette sombre et courte vie passe comme le nuage, l'éclair, et il faut vite aimer Dieu pour que le Ciel en soit la belle et riche moisson.
Si vous serviez comme on est triste en mourant, quand on ne porte à Notre-Seigneur qu'un lambeau de coeur, qu'une vie mixte! Mais vous voulez être toute à lui, et vous êtes à lui; mais souffrez pour lui toutes vos misères de coeur, vos peines dans la piété, vos tristesses: tout cela est très bon; c'est la voie de l'affranchissement du monde, c'est le combat et le cri de l'âme disant: O mon Jésus, vous êtes seul bon, et le bien de mon âme et la vie de ma vie!
Restez encore dans ce pauvre désert, mais, comme la colombe qui vole au sortir de l'arche, trouvez-y Dieu et la perfection de son amour.
Quoique votre bonne soeur soit dans une voie diverse, allez à elle comme avant; aimez-la encore davantage. Laissez-la parler et penser comme elle aime: vous êtes sa soeur.
Vous priez pour moi: continuez, ma chère fille, j'en ai besoin. Et moi, je vous offre tous les jours au divin Epoux de votre âme.
Adieu en sa divine charité.
EYMARD.
Tout en union eucharistique en l'amour de J. C.
Paris, 24 Juin 1856.
Je viens de recevoir, ma chère fille, votre lettre, avec le billet de 100 fr. Que Dieu est bon! merci en sa divine bonté.......................... (trois lignes effacées) rende en bénédictions!
Voici la mesure de notre autel: longueur de la table d'autel 2 mètres 63 centimètres; hauteur de chaque côté, 94 cent.; largeur de la table d'autel, 88 cent.; nappe de Communion, 3 mètres 30 cent. Notre autel est à la romaine, la nappe d'autel doit tomber de chaque côté [de] 94 centim.; la garniture doit être peu large, de 10 à 15 cent. Pour couvrir l'autel, n'achetez rien, nous allons le faire peindre, cela nous coûtera peu.
Il vaudrait peut-être mieux attendre quelques jours de plus pour nous envoyer ce que votre charité nous destine, et chaque chose aura bien son utilité.
Nous avons reçu deux à trois amicts et quelques purificatoires. Veuillez, s'il vous plaît, m'acheter chez Mlle Camus cinq à six paires de semelles en crin, cela coûte, la paire, de six à sept sous; mais soldez-le avec l'argent que vous m'envoyez.
Je vais écrire à Mlle de R.; mon intention était de ne pas toucher cette corde. Elle me demande cependant quelques détails.
J'ai reçu une lettre de .... Cette bonne famille me surprend, elle m'offre pour notre Cénacle 500 fr.: voyez, ma chère fille, si la divine Providence nous abandonne!
Je suis heureux de vous savoir calme et contente, c'était une petite tempête; puis, il ne faut pas toujours se laisser impressionner par les hommes distraits ou trop occupés.
Béni soit votre voyage............. (deux lignes effacées).
Bien des choses à vos chères soeurs, je suis bien touché de si généreux sentiments. Je n'en avais pas besoin pour vous être toujours à toutes bien dévoué et tendrement affectionné en Notre-Seigneur, en l'amour de qui je suis,
Tout à vous.
EYD.
Rue d'Enfer 114 Paris 26 juin 1856
Tout pr l'amour & la gloire de N.S.J.C. dans la Ste Euch.
Madame et bien chère soeur en Marie,
J'ai été bien sensible à votre bon souvenir; l'union en Dieu, n'a pas de vicissitudes quant à la forme, au temps, aux choses de la vie qui passe; l'âme n'a d'autre état, d'autre vie que la volonté de Dieu; vous me comprenez, le nom ne change rien.
Me voici donc dévoué, consacré à l'accomplissement d'une belle et aimable pensée, celle de créer à J.C. dans la Ste Eucharistie, une garde d'honneur de fidèles adorateurs afin que le Roi du Ciel ait comme ceux de la terre, une cour de coeurs dévoués.- L'adoration perpétuelle doit se faire par les religieux du T.S. Sacrement, de concert avec les associés qui sont dans le monde et qui viendront donner quelques heures de jour ou de nuit à l'exercice de l'adoration.
L'amour ne se borne pas là; il a besoin de zèle, le feu s'élève, s'étend, veut tout embraser; les religieux du T. S. Sacr. se dévouent au ministère eucharistique, des 40 heures prêchées dans les paroisses, retraites de 1ère Communion, - oeuvre de la 1ère Communion des Adultes, agrégation d'adoration; ainsi vous le voyez, il n'y a qu'une pensée, mais le champ est vaste, seulement il est tout eucharistique.
Comme dans les choses de Dieu, la petite Société du T. S. Sacr. commence pauvrement, petitement, simplement; c'est le grain de froment qui est d'abord enseveli sous terre, puis germe, s'élève et fructifie.. - l'essentiel pour nous c'est d'avoir la bénédiction de Dieu - et d'être fidèle à sa grâce; aussi avons-nous un grand besoin de prières, c'est la 1ère aumône de la charité.
Je vous remercie bien, bonne fille, du don que vous faites au nouveau Cénacle, que Dieu vous le rende à l'infini - c'est une belle pierre à notre petite chapelle qui commence et d'où Jésus rayonnera au loin -
Quant à la belle garniture d'autel que vous voulez bien broder, notre autel étant à la romaine ne pourra recevoir une dentelle plus large de 10 à 15 centimètres, la longueur de la table d'autel est de 2 mètres 63 c. la largeur de 88. -- la hauteur de l'autel d'où doit pendre la nappe de 90 --
Que n'êtes-vous à Paris! vous viendriez voir et prier dans ce cénacle! nous vous mettrons aux pieds de N.S. vous, votre cher mari et vos enfants.--
La Société du T. S. Sacr. est fondée en dehors de la Société de Marie, les deux oeuvres ne pouvant aller ensemble et les membres ne doivent pas être Maristes, cela est clair. Jugez s'il n'y a pas besoin que Dieu choisisse les premiers qui doivent commencer; plusieurs prêtres et bons prêtres doivent venir s'associer à nous.
Quelle peine nouvelle pour vous, chère fille! assurément cette place de conseiller était tout ce qu'il y avait de mieux, Dieu ne l'a pas voulu pour le plus grand bien - il faut adorer ses adorables desseins.
Quand vous écrirez à votre chère fille, rappelez-moi à son bon souvenir, un de ces jours je lui écrirai.
Croyez-moi toujours en N. S. bonne fille.
Tout à vous.
Eymard S.s SS
Adresse:
Madame Jordan
rue de Castries 10 ou 11
Lyon (Rhône).
Tout pour l'amour de Jésus-Hostie.
Paris, 29 Juin 1856.
..... Vous souffrez: c'est la meilleure de toutes les prières. Votre indisposition des yeux ne vous empêchera pas d'être religieuse du Très Saint Sacrement; car, ici, il suffit d'avoir un coeur et une volonté tout à Dieu; Ne vous affligez donc pas trop, et surtout regardez tout cela comme une grâce de Dieu. Il lui est si facile, à ce bon Maître, de vous guérir quand il le jugera pour sa gloire!
Ne vous laissez pas aller à la tristesse: quand on est avec le divin Epoux, et qu'on le possède, il faut se réjouir.
Notre petit Cénacle est en préparation, et nous attendons avec joie le jour heureux où Jésus montera sur son trône de gloire et d'amour. Ce jour-là, nous mettrons au pied de ce trône divin les noms et les coeurs de tous ses enfants eucharistiques, et vous pensez bien que le vôtre ne sera pas oublié!
Adieu, bonne fille. Patience, confiance et amour.
Tout à vous en N.-S.
EYMARD, p. du T.S.S.