TRAVAUX
EXTĒRIEURS A part la carrière, divers commandos étalent désignés pour des travaux dits d'extérieur. La machine de guerre allemande ayant un besoin de plus en plus grandissant de matériel et de munitions, il fut décidé par le haut commandement d'utiliser les détenus à la fabrication de l'armement. Main-d’œuvre bon marché et renouvelable. Pour cela, il fallait construire des usines spécialement conçues pour eux et par eux, et qui seraient à l'abri de la vue des avions alliés. Les collines environnantes furent utilisées. Des tunnels y furent creusés au prix d'innombrables vies humaines !... Je n'osa prononcer un chiffre, personne ne voudrait le croire, ce fut effrayant. Par train, le matériel était amené. On devait procéder au déchargement du bois pour étayer les galeries, des sacs de ciment, des rails pour les wagonnets. Tout était transporté à dos d'homme. Quatre hommes pour un rail, quatre pour un tronc d'arbre, interdiction de faiblir, les kapos veillaient. Toujours accompagnés de hurlements, les coups tombaient sur nos échines pliées sous la charge, à cadence rythmée. Rien n'arrêtait cotte ronde infernale, qu’il pleuve, qu'il neige. Brûlés par le soleil ou transis de froid, seule la mort amenait le repos. Autour de ce commando, les SS veillaient à ce qua personne ne dépasse les limites du chantier. Dans leur désœuvrement, il leur arrivait souvent, pour se distraire, de donner l'ordre à un détenu d'aller au-delà de la limite pour une raison quelconque, puis l'abattaient d'un coup de feu. Il sera porté sur le registra du camp: «Tentative d'évasion». |