3. Nel vagone ferroviario. Cavalli 8 - Uomini 130
CHEVAUX
8 - HOMMES 130 Nous arrivons sur le quai de la gare de Compiègne. Un train de marchandises nous attend, les wagons ont Ies lucarnes grillagées. Les SS qui avaient été jusque-là indifférentes, se sont transformés soudainement en bêtes féroces, nous frappant à coups de crosse, à coups de pied pour nous faire monter dans les wagons. Les jeunes et les valides aident les malades et les plus âgés à se hisser, et c'est l'entassement. En hurlant, un soldat balance une tinette réservée à nos besoins et verrouille scrupuleusement la porte. Inconscients, nous nous observions. Un coup de sifflet, le train se met en marche et de ces wagons, semblable à une litanie agonisante, sortaient les gémissements de ceux qui n'en pouvaient plus. Impossible de préciser les heures de ce supplice. Ce dont je me souviens, c'est qu'à Metz on nous fit déshabiller sous la menace des mitraillettes afin d'éviter toute tentative d'évasion. Une fois repartis, le cauchemar commença. La soif et la fièvre nous gagnaient. Des coups furent échangés et l'appel au calme du responsable resta vain. Certains devinrent fous, d'autres moururent écrasés ou étouffés. Après de nombreux arrêts dans les gares dont on ne pouvait lire les noms, le train s'immobilisa et les hurlements des SS recommencèrent. Nous étions arrivés... |