PENDAISON L'évasion
était pratiquement impossible; quelques rares tentatives ont cependant
réussi. l'alerte donnée, l'évadé, rapidement repris, était ramené
au camp. Les SS profitent de son exécution pour organiser une fête
macabre. Tous les détenus rassemblés sur la place d'appel vont
assister au spectacle. L'évadé est promené sur un chariot traîné
par deux déportés de la même nationalité. Un orchestre ouvre la
marche sur l'air «J'attendrai le jour et la nuit, j'attendrai toujours
ton retour... ». Cette promenade rocambolesque terminée, le
malheureux arriva au pied de la potence. Pendant que la musique joue des
airs allègres, poings lIés dans le dos, il monte sur un tabouret. Il a
les pieds entravés. Le bourreau lui passa un nœud coulant autour du
cou. D'un coup sec, l'escabeau roule, le corps se balance. Un silence de
mort plane au-dessus de nos têtes. Tout est fini. Le SS dégaine son
pistolet pour le coup de grâce et, avec le même cérémonial, le
convoi funèbre prend le chemin du crématoire... Les sabotages
conduisaient à la même peine. Dans certains cas, le supplicié, avant
de mourir, entonnait un chant de victoire ou injuriait ses bourreaux.
Les SS, fous de rage, s'acharnaient sur lui à coups de cravache... |