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AVANCEMENT D’UNE GALERIE

Mètre par mètre, nous nous enfonçons dans la montagne. L'air devient de plus en plus irrespirable, aucune aération n'est prévue. L'odeur qui règne est un indéfinissable mélange de caoutchouc, de carbura, de moisissure et, surtout, de sueur humaine. Des civils viennent de temps à autre inspecter les travaux d’avancement. A part quelques-uns, très rares, ces «Maesters» ne volant pas mieux qua nos gardes-chiourme. Nous sommes tenus de nous découvrir devant eux tout comme devant les SS. En raison de l'étroitesse de la galerie, le bruit de nos marteaux-piqueurs prenait une ampleur assourdissante, couvrant entièrement les voix. Ces huit heures passées dans le ventre de cette montagne nous paraissaient interminables. Pour nous, chaque minute comptait. La mort rôdait, présente à chaque instant. Aucune précaution n'était prise pour protéger nos vies. Nous sommes à la merci d'un éboulement... Un craquement, suivi d'un grand bruit, ébranle la galerie. Nous suffoquons dans un nuage de poussière et c'est le drame, des cris déchirants se font entendre. Le nuage de poussière dissipé, nous comptons nos pertes. Plusieurs morts, des blessés qui sont évacués. Sous les hurlements des kapos, le déblaiement commence, rapide, à coups de trique. Ceux qui sont tombés sont aussitôt remplacés. La machine de guerre allemande ne peut se permettre de subir un retard. Plus vite, plus vite, toujours plus vite. Une vie humaine ne compte pas.