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Nr.1661

An Wwe. Maréchal

Paris 18 novembre 1865

In der Rom-Ausgabe: Paris 13 novembre 1865

Madame,

J'ai bien regretté votre voyage stérile. Je vous ai attendue ce soir, mais je suis obligé de partir à 8 h. pour Lyon. Je serai à Paris samedi prochain.

Si vous avez une bonne réponse pour M.Octave Ravache, je vous serais reconnaissant de lui écrire un mot pour lui faire prendre patience. Tout à vous en N.S.


Nr.1662

Au R. P. Leroyer.

Paris, 20 Novembre 1865.

Bien cher Père,

Nous avons reçu l'aspirant que vous nous avez envoyé; il paraît animé d'une bonne volonté, nous le verrons à l'oeuvre; nous l'avons mis à la cuisine avec le frère François.

J'ai vu et causé, avant mon départ d'Angers, avec votre si excellente mère: elle va bien, ses jambes sont bien un peu raides, mais elle va tout de même le matin et le soir à l'église. J'ai vu aussi votre cher frère abbé; il est toujours bien content et travaille beaucoup.

A l'occasion de la fête quinquagénaire de Monseigneur, le 8, beaucoup de vos amis m'ont demandé avec affection de vos nouvelles, surtout Mr le curé du Louroux et celui de Beaufort.

J'espère que Dieu aura béni votre grande retraite de l'Agrégation, et vous aura bien dédommagé de vos travaux.

Rien de nouveau ici; tout est à l'ordinaire, excepté le Bon Maître qui est toujours nouveau dans sa bonté et sa miséricorde sur nous.

Je suis en Notre-Seigneur, bien cher Père,

Tout à vous.

EYMARD, S.


Nr.1663

An P. de Cuers

Paris, 20 Novembre 1865.

Bien cher Père,

Dans ma visite à la maison d'Angers, le Père Audibert m'a dit devoir 600 fr. pour la cire; je lui ai dit que vous lui enverriez le montant de votre pension trimestrielle d'octobre. Je vous prie de le lui envoyer directement; vous savez que, cette pauvre maison n'ayant presque aucune ressource, nous avions décidé ensemble que votre pension serait sa rente annuelle. Si vous trouviez plus commode de lui écrire pour que votre cirier d'Angers, dans son remboursement, tirât sur vous cette somme, rien de plus facile, m'a dit le P. Audibert; cette pensée est venue de lui.

Rien de nouveau pour le Tertre: on dit que les affiches seront faites dans le mois de janvier. Je n'ai pas non plus reçu la réponse de Malines.

On ne dit rien encore du Boulevard, de sorte que tout est à l'ordinaire.

Je prie bien le Bon Maître de vous soulager, cher Père, et même de vous guérir pour son bon service.

Je suis en Notre-Seigneur,

Tout à vous.

EYMARD.

P. S. - Nous avons reçu le nouveau postulant, il paraît avoir bonne volonté: nous le verrons à l'oeuvre.


Nr.1664

An Frau Wwe Maréchal

Paris 21 novembre 1865

Madame,

Me voici encore parti pour Tours jusqu'à lundi. Si je vous suis utile, vous pouvez venir mercredi en assurance, ou après.

Merci de l'espérance pour mon jeune protégé.

Tout à vous en N.S.

Eymard.


Nr.1665

An Marg. Guillot

Paris, 1er Décembre 1865.

Chère fille,

J'ai vu Nemours hier; Mlle Sterling me dit qu'il ne faudrait venir que le 6. Ainsi, ne partez que le 5 au soir, pour arriver le 6 au matin à Paris.

Il y a des départs pour Nemours à huit heures du matin, à midi, à deux heures, et le soir à six heures.

Je me charge de l'autel, excepté que vous apporterez d'Angers deux pierres sacrées, puis le linge et les ornements.

Fini ou non à Nemours, nous ferons l'Exposition le beau jour de l'Immaculée Conception.

Je crains que vos colis au chemin de fer d'Orléans en soient pas arrivés. Tâchez de faire voir au chemin de fer d'Angers pour qu'on accélère.

Je vous bénis.

Tout vôtre.

EYMARD.


Nr.1666

An Fräul. de Meeûs

Paris, 1 décembre 1865

Très honorée Mère,

J'étais lié pour l'époque de Noël pour une retraite de ville. Je vais me faire remplacer, comptez su moi. C'est bien juste de vous donner ce premier témoignage de confiance et de dévouement.

Je vous arriverai la veille. Je n'ai le temps de me dire en N. S.,

Tout votre.

Eymard.

Le 21 novembre, la lettre de Son Emin. et la mienne sont parties pour Rome.


Nr.1667

An Herrn Blanc v. St. Bonnet

Paris, 2 décembre 1865

Bien cher Monsieur et ami,

J'ai prié et pleuré avec vous cette pieuse et bonne mère! Je l'ai connue et aimée, elle était si digne de respect et d'affection!

Vous avez été si bon fils! cette séparation a dû bien coûter à votre coeur! Mais le fruit était mûr, et sa couronne finie, le Ciel demandait son bien et Notre-Seigneur son triomphe, bonne et heureuse mère! tout le fini est fini, c'est l'infini qui commence et recommencera toujours au sein de Dieu.

Je prie Dieu qu'il vous laisse, cher Monsieur, à son Eglise et à votre famille d'amis. Vous semez dans la modestie de votre si belle grâce et de la Vérité, je ne vois qu'à votre MIDI.

Je vous voudrais celui de Josué: Sol sta contra Gabaon. Je ne puis que prier pour vous, pour Madame et vos chères filles.

Croyez-moi, cher Monsieur et ami, Tout vôtre en N.S.

Eymard S.

Monsieur Blanc de S.Bonnet

Lyon.

/nur in der Rom-Ausgabe:

"Nota. Sur l'original de cette lettre, Madame de S. Bonnet, née Chanuet a écrit ces mots: 'Mort de ma belle-mère' "/

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Nr.1668

A Madame Bethfort, à Jambles par Givry (Saône-et-Loire)

Paris 3 décembre 1865

Bonne Dame,

Je dois vous écrire depuis longtemps et toujours ce temps n'arrive pas. Enfin! le voici un peu en courant.

J'ai vu, il n'y a pas longtemps encore, votre chère fille, elle est bien portante, bien raisonnable, et bien sage, elle vous sera encore plus aimable, quand elle aura le bonheur de retourner auprès de vous. Je vous félicite d'avoir une si bonne fille.

Nous avons causé ensemble d'un marchand de vin de Paris, je devais vous en écrire, je crois qu'il achèterait tout votre vin.

Je le crois très honnête, c'est M.Garcin, Rue Frochot 10. - Veuillez m'envoyer vos prix justes, avec un peu de vin pour le faire goûter à ce Monsieur.- Mon adresse est Rue fg S.Jacques 68 - ou bien vous l'enverriez à ce Monsieur.

Je serais heureux de vous rendre ce petit service, et tous ceux du Ciel et de la terre.

Croyez-moi en N.S., chère Dame, Votre tout dévoué.

Eymard.


Nr.1669

An P. de Cuers

Paris, 3 Décembre 1865.

Bien cher Père,

Je vous envoie votre feuille de retraite, afin que vous nous renvoyiez avec elle le certificat de vie, que l'on ne peut faire légalement à Paris, mais seulement à Marseille, vous présent à l'acte; Angers en a bien besoin.

Mlle de Meeûs me demande avec instance d'aller à Bruxelles prêcher la retraite d'usage à Noël, le 17; je vois là un bon moyen de voir et de préparer sur les lieux, et de la manière la plus facile, ce qu'il faudra pour la fondation.

J'ai reçu le 21 novembre une très honorable lettre de Son Eminence de Malines, que j'ai envoyée à Rome à l'appui de notre demande pour l'approbation.

Je pense commencer moi-même cette fondation, comme nous avons fait des autres; j'y amènerai avec moi ou le fr. Henri, prêtre alors, ou le P. Viguier, avec quelques frères.

Je recommande tout cela à vos prières, ainsi que nos deux ordinands pour le 23 décembre.

J'ai vu Mgr l'Archevêque de Paris; dites-moi, s'il vous plaît, comment à Marseille, et par qui, on fait ordonner les sujets.

Mgr de Marseille va-t-il mieux? Peut-il accepter ou donner un dimissoire?

Nous avons bien prié pour vous, le P. Leroyer m'ayant écrit que vous étiez bien souffrant; j'espère que ces grandes douleurs sont passées.

Croyez-moi en Notre-Seigneur, bien cher Père,

Tout à vous.

EYMARD,

S. S. S.


Nr.1670

An Marg. Guillot

Paris, 4 Décembre 1865.

Chère fille en Notre-Seigneur,

Veuillez dire à Mlle Prou qu'il m'est impossible d'aller lui donner la retraite au moins de décembre. Je suis obligé d'aller à Bruxelles le 16, au sujet de cette fondation; impossible de renvoyer ce voyage.

Je vous attends le 6 au matin; laissez vos affaires à la gare, on ira les chercher.

Nous prierons bien pour vous.

Je vous bénis.

EYMARD.


Nr.1671

An Frau v. Couchies

Jésus-Hostie

Paris 4 décembre 1865

Chère Dame en N.S.,

Espérant vous voir à Faij, je ne vous ai pas écrit, aujourd'hui c'est presque trop tard, je vous écris à deux endroits.

C'est le 8 décembre, fête de l'Immaculée Conception, que la fondation sera faite, ces Dames arriveront la veille. Votre coeur de mère y trouvera sa fille, et le Bon Dieu une bonne adoratrice.

C'est à 8 heures, le 8, que la chapelle sera bénite, c'est vous dire que vous y avez une place d'amitié.

Tout se fera sans bruit, comme sans invitation. Nous causerons à l'aise, excusez mon laconisme, chère mère.

Tout vôtre en N.S.

Eymard.


Nr.1672

An Frau Wwe. Maréchal

Paris 7 décembre 1865

Madame,

Je vous attends à Dreux, mardi, mercredi et jeudi prochain. Je pars de Paris lundi pour y aller coucher. Je regrette que mon temps soit si court, je vous aurais saluée en passant, ainsi que votre famille. Priez pour moi votre cher fils de placer le plus promptement possible M.Ravache. Il accepte de tout coeur tout ce qu'il lui procurera; puis quand le moment de le mettre sous ses ordres sera venu, il sera heureux d'être sous lui, et moi aussi.

Je suis en N.S., Madame,

votre tout dévoué.

Eymard.


Nr.1673

An Marianne Eymard

Paris, 16 Décembre 1865.

BIEN CHERES SOEURS,

J'ai été absent de Paris depuis assez longtemps, c'est ce qui vous expliquera mon silence. Je viens de prêcher trois retraites en différents endroits et à peine si j'avais le temps de respirer. Le jour de la fête de l'Immaculée Conception, j'ai eu le bonheur d'ouvrir un nouveau Cénacle pour les Servantes du Saint Sacrement, près de Paris, à Nemours. Sr Benoîte y est avec douze religieuses. La bonne Mère Guillot y est aussi pour le moment, elle espère aller vous voir s'il ne fait pas trop mauvais temps et si elle n'est pas trop fatiguée.

Ne vous inquiétez jamais de moi, le Bon Dieu me garde, je n'ai rien eu; d'ailleurs, on ne parle plus de choléra à Paris, et quand il y était, à peine si on s'en occupait.

Je bénis bien le Bon Dieu, chère soeur, de votre mieux; il vient bien doucement, mais enfin il vient; soignez-vous avec ce temps d'hiver.

L'Enfant Jésus ira vous voir, vous donner ses bonnes étrennes; aimez-le bien.

Et vous, chère Nanette, vous êtes toute à la charité, vous avez à peine le temps de prier; mais consolez-vous, nous le ferons pour vous, et c'est pour Dieu que vous agissez.

Je ne resterai pas si longtemps sans vous écrire. Je vais donner demain une retraite à Bruxelles, en Belgique, où nous devons faire une fondation; mais je serai à Noël ici.

Je vous bénis en N.-S.

Votre frère.

EYMARD


Nr.1674

An Herrn Ravanat

Paris, 16 Décembre 1865.

CHER MONSIEUR RAVANAT,

La fondation des religieuses d'Angers à Nemours a eu lieu le 8 décembre, Sr Benoîte est supérieure de cette seconde maison. Nous vous désirons tous. Si donc le Bon Dieu vous inspire d'y venir avec vos deux chères filles pour y servir Dieu avec plus de tranquillité et de ferveur, votre place y est tout prête; vous y serez comme le père de cette nouvelle famille, et elle vous honorerait à ce titre. - Je pense qu'il vous sera facile de louer votre maison et votre boutique; d'ailleurs, je désirerais que ce fût bientôt.

Je vous serais obligé d'en écrire un mot à la Mère Supérieure, Madame Guillot, à Lyon, rue du Juge de Paix, 17, chez les Carmélites où elle est en ce moment; et à moi à Paris, rue Faubourg-Saint-Jacques, 68.

Assurément vous serez heureux, et vos chères filles aussi.

Je suis bien affectueusement en N.-S., cher Monsieur Ravanat,

Tout à vous.

EYMARD.

A Monsieur Ravanat-Taillandier, La Mure (Isère).


Nr.1675

A Soeur Mariette

Bruxelles, 20 Décembre 1865.

CHERE SOEUR,

Je viens vous dire un petit bonjour de bien loin. Vous devez être bien contente de voir votre chère soeur et mère, et moi j'en suis bien content pour vous toutes, car il est si difficile à elle de s'absenter! Profitez-en bien.

Votre pauvre soeur Jenny est donc bien malade! pauvre fille! elle aura une belle couronne au ciel, car elle a toujours été bien droite, bien pure. ........................................

Vous êtes la mère des malades et des souffrants; soyez toujours bien bonne, et Dieu remplacera votre piété par votre charité.

Je vous bénis, bonne fille, et vous souhaite, à toutes, ma première bonne année et une bonne place à la cour du Roi Jésus.

Tout vôtre en Lui.

EYMARD.


Nr.1676

An P. Heinrich Billon

Au cher frère Henri.

Bruxelles, 20 Décembre 1865.

BIEN CHER FRERE,

Dieu voulait ce sacrifice de vous et de moi; il m'a coûté, j'aurais été si heureux de vous imposer les mains! le bon Père Audibert le fera pour lui et pour moi, et pour toute la Société. Tout le monde prie pour vous, et moi le plus possible, car à l'affection que j'ai pour vous se joint l'espérance d'un adorateur et d'un apôtre, et la joie de la plus grande gloire de notre bon Maître.

Vous voilà donc arrivé à ce divin Sacerdoce qui n'aura que des grâces pour vous, entouré qu'il sera de celles de la Société et orné des biens de la vie religieuse. C'est là le vrai Sacerdoce royal.

Allez-y donc avec confiance, cher Frère; je dis plus; allez-y avec joie, car vous allez à un plus grand amour de Dieu.

Aujourd'hui vous êtes frère Henri, mais samedi vous serez Père Billon.

Que Dieu vous comble de toutes ses faveurs, comme je vous bénis de toute l'affection de mon coeur.

Tout vôtre en N.-S.

EYMARD, S.


Nr.1677

An P. Chanuet

Bruxelles, 20 Décembre 1865.

Bien cher Père,

Veuillez chercher dans ma cellule la lettre de cette abbé de Magny que je vous ai fait lire, et envoyez le frère Eugène, si vous n'y allez vous-même, au noviciat de Picpus pour avoir des renseignements; et s'ils sont bons, vous pouvez lui écrire de venir faire une retraite.

Envoyez vendredi le frère Marius à Angers pour l'ordination du frère Henri, donnez-lui une ou deux feuilles de demi-place mettant 81 au numéro en tête et indiquant la place à prendre dans les deux bulletins, et signez pour moi, si vous n'en trouvez pas de signé: le timbre est sur ma table ou ma commode. Je vous arriverai dimanche de bonne heure.

Dieu bénit cette retraite, c'était utile que je vinse ici pour voir et préparer.

Priez pour celui qui vous est tendrement uni en N.-S.

EYMARD, Sup.


Nr.1678

An Marg. Guillot

Paris, 26 Décembre 1865.

Chère fille en Notre-Seigneur,

Merci de votre visite à ma soeur; elle a dû être bienheureuse ainsi que Nanette, merci encore.

Je reçois des lettres de Nemours, elles vous expliqueront pourquoi j'ai permis au Père Champion de rester. Ce qu'il dit est vrai. Je pense que c'est là une épreuve satanique de l'Oeuvre. J'en serais désolé si je ne mettais pas ma confiance en Dieu.

Reposez-vous. Mieux vaut un jour et quelques jours de plus et ne pas vous exposer à être malade.

Je n'ai pu aller à Nemours, étant accablé d'affaires.

Je remercie votre bonne soeur de son petit mot.

Je bénis cette bonne soeur Jenny, vous et soeur Mariette.

Tout vôtre en Notre-Seigneur.

EYMARD.


Nr.1679

An Marg. Guillot

Paris, 28 Décembre 1865.

Chère fille en Notre-Seigneur,

Merci de votre lettre. Oui, c'est prudence, attendez d'aller mieux, car je préfère votre santé à tout le plaisir de vous voir plus tôt au milieu de vos filles.

Apportez-moi, s'il vous plaît, quelques semelles en crin, deux ou trois paires, et pas plus.

Tâchez de voir Mlle Zénaïde de Saint-Bonnet, rue Sala, en face des Clarisses; elle aurait besoin de vous voir. Je pense que vous lui feriez du bien, et la consoleriez de la mort de sa mère.

Je tâcherai d'aller à Nemours vous y voir.

Je vous bénis en Notre-Seigneur.

Tout à vous.

EYMARD.


Nr.1680

An P. Leroyer

Paris, 28 Décembre 1865.

Bien cher Père,

Que Dieu vous rende par mille dons et grâces nouvelles les voeux si bons et si eucharistiques que vous me faites tout le premier.

Sachant combien votre zèle pour la gloire du Bon Maître est grand et dévoué, combien vous aimez cette petite, mais chère Société, et quelle bonne et cordiale affection vous avez pour moi, quoique bien indigne, je ne puis que demander à Notre-Seigneur de bénir de si tendres et généreux sentiments et le bon combat du Seigneur par vous.

Jamais un nuage n'a existé dans mon âme entre vous et moi; d'où serait-il venu? la vraie charité fraternelle ne peut en avoir, elle est donc le rayon blanc, pur et enflammé. Oh! bien cher et tendre Père, croyez-le bien, votre pensée en mon âme est comme ce rayon: j'apprécie trop votre droiture et votre affection en Notre-Seigneur. Voyez combien votre présence est nécessaire à Marseille! et aussi combien Dieu vous y bénit et vous console!

Je suis bien heureux de la bonne nouvelle du mieux du cher Père de Cuers; il faut l'arrêter un peu dans l'austérité de sa vie, et surtout qu'il ne travaille pas au-dessus de ses forces. C'est le Bon Maître qui le veut ainsi honorant par sa patience ses douleurs et nous obtenant par elles beaucoup de grâces.

Il paraît qu'à Angers cela a été magnifique et très touchant. Le Père Billon a dit sa première Messe chantée avec diacre et sous-diacre, le dimanche; il y avait une très grande affluence et une Communion générale admirable; il a chanté encore la Messe de minuit dans la même solennité. Le frère Chave, par honneur, a été placé le premier dans l'ordination, il a dit avec Monseigneur l'Evangile.

Le P. Audibert a prêché à la cathédrale aux vêpres de Noël, Dieu a béni sa parole.

Ici nous avons fait et chanté les offices aussi; le frère François nous avait préparé une charmante crèche.

Je suis arrivé de Bruxelles le soir de Noël; comme on pouvait se passer de moi, j'ai préféré venir en famille.

La retraite de Bruxelles a été peu nombreuse le matin et le soir; il y avait assez de monde à la conférence après midi; la cause de cela a été justement la fête du Roi, qui a durée deux jours.

On dit beaucoup de bien du jeune Roi; mais son Père lui laisse une triste succession, car il a fini par des actes de gouvernement, comme il avait passé sa vie depuis la mort de sa sainte Epouse, par le scandale. Dans la Flandre, on ne pouvait plus en entendre parler: voilà la vérité de l'état.

J'ai préparé tout ce que j'ai pu pendant mon séjour: lits, tables, petits ustensiles, car il n'y a rien, sinon les quatre murs comme de juste.

Mlle de Meeüs est vraiment très bonne; on nous voit venir avec plaisir, Son Eminence m'a très bien accueilli: il y a là beaucoup de gloire à semer et a faire croître pour Notre-Seigneur, on y a conservé de vous un bien bon et reconnaissant souvenir.

Mlle de Meeüs a fait la clôture et, je vous l'assure, sévère, presque trop; mais c'est prudence.

Quand irons-nous? Quand Rome aura répondu; mais à Rome, on va comme à la Rome de l'univers, chacun à son tour; mais enfin tout est fait de notre part, c'est tout entre les mains de Dieu.

Je vous laisse, cher Père, aux pieds du Divin Maître, et suis

Tout vôtre.

EYMARD.


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