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Paris, 12 Février 1864.
Examinez cette lettre, ma fille, et voyez si elle n'est pas trop forte, l'effet qu'elle produira.
Nous prions bien pour votre chère soeur Jenny et pour votre tante.
Il faut dans vos soeurs voir le mal pour l'ôter et les défauts pour les corriger. Mère: c'est le coeur qui commande; Servante des servantes: c'est la douceur qui travaille, c'est la charité qui veut, c'est la prudence qui dispose tout. Il faut bien se tenir en garde contre les impressions des défauts des nôtres, parce que cela nuit ordinairement à la paix et à la sagesse d'action.
Il faut faire comme Dieu: patienter beaucoup pour les particuliers, avertir beaucoup en général, adoucir toujours une correction, parce qu'on a affaire avec des têtes faibles, des volontés rétrécies, des coeurs petits, des nerfs malades. C'est une comédie maternelle qu'il faut jouer; c'est à en rire, mais c'est ainsi.
Je vous bénis en Notre-Seigneur.
EYMARD.
A Monsieur l'abbé X (Cf. Lettre au R.P. BERNARD, Prieur OSB, de La Pierre-qui-vire, p. )
Adveniat Regnum tuum
Paris 12 février 1864
Cher ami,
Je viens d'écrire au Prieur des Bénédictins de la Pierre-qui-vire, c'est mon ami. Je le prie de vous recevoir, il vous recevra, je l'espère, ils ont aussi une maison en Belgique, vous y serez heureux, on y étudie aussi. J'attends la réponse pour aller trouver votre Evêque de suite. - Ainsi espérance et confiance. - Je bénis vos sentiments religieux, vous prenez le meilleur parti, c'est le plus sûr. Je compte toujours sur votre grammaire, vous me l'apporterez en venant.
Mes respects au T. R. P. Abbé,
Tout vôtre en N. S.
Eymard
Paris, 12 Février 1864.
MADAME EN N.-S.,
Je suis encore en retard avec votre charité. Mon rhume vous inquiétait; c'était le commencement d'une grippe qui ne m'a fait souffrir qu'un jour et une nuit, puis je me suis levé et je travaille à l'ordinaire.
J'ai été heureux de vous voir au moins quelques heures, et j'espère que le bon Maître aura bénit et bénit encore vos bons sentiments. Mais les sentiments sont comme les pensées: ils vont et viennent; il faut bien les alimenter, les ramener à leur grâce et à la vertu; il faut les arroser sans cesse, comme une plante étrangère.
Il faut toujours vivre à neuf, toujours remettre le matin de l'huile dans la lampe de la charité; loin de vous la crainte, le trouble, les inquiétudes: tout cela est comme la poussière qui aveugle, ou comme la fièvre qui agite et affaiblit.
Soyez forte contre vous-même. Adieu. Je vous bénis bien en N.-S. Mes respectueux souvenirs à votre bonne soeur.
Tout à vous en N.-S.
EYMARD, S.
AU SECRETAIRE DE L'ARCHEVECHE DE PARIS
Paris 12 février 1864
Monsieur les Secrétaire Général,
Il n'y a que quelques jours que j'ai pu avoir des nouvelles positives de M. L'abbé Croustillon, rue S.Sulpice 86, il a la soutane, vit avec une femme de 22 ans, ancienne religieuse qu'il a trouvée et dérangée à l'hôtel S. Joseph. Je l'ai vu, ce malheureux. Je lui ai montré aussi fortement que je l'ai pu le résultat de sa conduite, je l'ai engagé à entrer dans un couvent, à la Pierre-qui-vire, il me l'a promis, le fera-t-il?
Il paraît qu'il est très malheureux, il me demande un secours, il se signe employé courtier de commerce.
Je tâcherai cependant de le pousser dans un couvent de pénitence.
Daignez agréer les sentiments respectueux et bien dévoués, M. le Secrétaire Général,
de votre tout petit serviteur.
Eymard
Au R. P. BERNARD, OSB, Prieur de La Pierre-qui-vire.
Adveniat Regnum Tuum
Paris 13 février 1864
Très cher et vénéré Père,
Je viens vous proposer un bon prêtre que je connais bien, il est pieux, studieux, vous sera très utile si vous avez des jeunes gens à instruire, (1) latin et autres sciences, il a été longtemps professeur, puis curé, il aspire depuis /de/ longues années à la vie religieuse, mais on l'a toujours retenu, enfin il est libre. Les tracasseries du ministère pastoral l'ont bien éprouvé. Je vous le conseille, malgré ses 50 ans il a une excellente santé; j'ai écrit pour demander à l'Evêque de Versailles les testimoniales, , cher Père, il me faudrait une prompte réponse.
Nota: Les 2 mots soulignés sont douteux; les espaces blancs correspondent à des mots illisibles dans le copie-lettres.
Adveniat Regnum tuum.
Paris, 13 Février 1864.
Non, non, bonne demoiselle, vous ne m'avez fait aucune peine; ma plume a dû mal rendre mes sentiments. Ce sera avec joie que je vous verrai à Paris, quand vous y viendrez en avril et mai, si j'y suis, car je ne suis jamais sûr de moi. Je suis le commissionnaire du bon Maître et comme un serviteur [qui] ne sait jamais ce qu'on lui commandera: voilà mon état.
Je comprends que le papier ne peut porter certaines peines, Eh bien! vous me le direz, et je les écouterai et les partagerai vivement en Notre-Seigneur.
Priez bien pour moi en ce moment; j'ai un grand projet pour la gloire de Notre-Seigneur au Très Saint Sacrement.
En ce bon maître,
Tout à vous.
EYMARD.
A M. le Curé de S. GERMAIN-en-LAYE
Il existe une autre rédaction, un peu plus brève (O-I-221), mais rayée au crayon.
Société du T.S.Sacrement, Paris, 15 février 1864, rue fg S. Jacques 68
Monsieur le Vicaire Général,
Nous avons reçu en retraite M. l'abbé Décombis qui a été professeur dans un établissement ecclésiastique de votre paroisse.- J'ose, Monsieur le Vicaire Général, vous demander confidentiellement des renseignements sur ce monsieur, qui nous seront aussi des lettres testimoniales pour pouvoir l'admettre au noviciat.
S'est-il bien conduit à S. Germain? ne connaitriez-/vous/ point en lui d'empêchement au sacerdoce et à la vie religieuse?
Daignez agréer d'avance pour ce signalé service ma bien vive gratitude et les respectueux hommages avec lesquels je suis en N. S., Monsieur le Vicaire Général, votre très humble serviteur.
Eymard Sup. de la Société.
A Mgr CHALANDON, Archêveque d'Aix
Société du T.S. Sacrement
Paris, rue fg S.Jacques 68, 15 février 1864
Monseigneur,
Nous avons reçu en retraite M. Eugène Décombis de votre diocèse, né à Grans, canton de Salons, le 13 décembre 1829, il a fait en 1848 sa philosophie au Grand Séminaire d'Aix et depuis il a enseigné à Ste Croix à Aix et dans plusieurs autres établissements. Ce jeune homme demande à entrer dans notre Congrégation. Sans être encore très certain de sa vocation religieuse, nous avons reconnu en lui quelques dispositions et une bonne volonté, j'ose donc, Monseigneur, supplier Votre Grandeur de bénir son pieux désir, et de nous donner les lettres testimoniales nécessaires à son admission au noviciat.
Je suis heureux de recommander à votre piété, Monseigneur, notre petite Société approuvée par Sa Sainteté.
C'est dans les sentiments de la vénération la plus profonde que j'ose me dire,
De Votre Grandeur,
Son très humble serviteur
Eymard Sup. de la Société.
Paris, 16 Février 1864.
Bien cher Père,
Enfin nous avons des nouvelles de nos voyageurs: bon voyage; vu le Saint-Père le 2 février à six heures du soir, bonne audience, promesse d'une lettre de recommandation, affaire renvoyée à la Propagande pour être examinée, comme étant de son ressort; le Père attend une lettre pour partir vers le 21 février: il est heureux et espère.
Le petit angevin est arrivé heureusement et joyeusement: il a bonne volonté.
Je verrai si je puis vous envoyer quelque chose de notre superflu, quoique bien nécessaire; car si nous avons pour les grandes fêtes assez de candélabres, nous sommes pauvres pour l'ordinaire; j'aimerais mieux vous envoyer de l'argent pour en acheter, si j'en avais, mais le voyage me met un peu à sec, et surtout s'il en fallait un second; j'ai fait toutes vos commissions au fr. Eugène.
Impossible d'acheter la maison de Mr de Russon à ce prix, nous pouvons parfaitement nous en passer, après tout; s'il profite du désir qu'on en a, il a bien tort; pour la ruelle, on s'en tirera malgré cela.
Ainsi, je n'y pense plus et n'en veux plus; ce bon Mr de Russon voulait se faire des réserves, en vendant 30.000 fr., d'emporter des portes, des fenêtres, et heureusement on m'avait prévenu de quelque chose de pareil.
Tout va à l'ordinaire, j'ai envoyé à Marseille [les] frères Marie et Charles: ils avaient bien besoin de ce secours.
Pour les messes à dire, je n'en dis point que je n'aie l'argent en caisse. Ici, pour la tante du fr. Henri, c'est délicat, mais ce serait bien plus délicat qu'on vendit des titres et que l'on fit prier pour la défunte; vraiment, ils se trompent s'ils croient que les prêtres vont leur faire des avances d'honoraires: voilà ma marche.
Adieu, bon Père.
Tout vôtre en Notre-Seigneur.
EYMARD.
A Mme Caroline Semichon, à Neufchâtel (Seine-Inférieure)
Adveniat Regnum Tuum
Paris 16 fév. 1864
Madame,
J'accepte volontiers l'époque désirée par Monsieur le Curé pour votre retraite de l'adoration. Je vous arriverai le samedi 5 mars.
Je comprends que pour le plus grand bien, la sainte hospitalité de Monsieur le curé soit à préférer, vous n'en serez pas fâchée, Madame, puisque vous voulez le meilleur.
Daignez agréer ainsi que tous les vôtres, les sentiments respectueux et dévoués
Madame,
de votre très humble s.
Eymard
Paris, 2 Mars 1864.
Cher Père,
1· Je suis bien en retard avec vous: excusez, je viens de Dreux installer une adoration, dimanche j'y ai conduit et laissé.... chez Mr d'Alvimare (Eure et Loir), pour une quinzaine de jours; je lui envoie votre billet.
2· Je vous enverrai nos deux grands candélabres; je l'avais dit au fr. Eugène, il n'a pas eu le temps de vous les expédier.
3· A aucun prix des pensionnaires pour ces Dames.
4· Je suis heureux de voir vos deux enfants devenir clercs.
5· Priez Mr Bardet d'attendre encore jusqu'au mois d'avril ou de mai, quand ces Dames seront à Angers; s'il le faut, je lui écrirai, cela me contrarierait extrêmement; je pense que c'est son notaire qui pousse à cela, mais il le paiera peut-être un peu cher; s'il en est ainsi, je saurai bien le refuser, j'en ai le droit.
6· Je suis heureux de la bonne nouvelle de Mgr d'Angers.
7· Demain 3, on arrive à Jérusalem; priez beaucoup. Bonnes nouvelles.
8· Le Père Champion vous a annoncé trop tôt le départ du Père Audibert: ma volonté bien arrêtée est qu'il fasse son noviciat canoniquement. Cependant nous verrons si nous pouvons vous le donner quelques jours.
9· Je vais écrire ces jours-ci au bon Père Carrié; j'étais peiné et fâché qu'il ne vous consulte pas.
En Notre-Seigneur, cher Père,
Tout vôtre.
EYMARD.
Paris, 5 Mars 1864.
Chère fille,
... (Sept lignes effacées) ...
2· J'ai toujours oublié de vous dire que les novices et les professes ne sont pas obligées de rendre compte de leur intérieur ni de leur conscience en direction à leurs Supérieurs; par conséquent, il faut prendre garde de le leur dire comme règle. On l'a effacé de notre Règle à Rome, car je l'avais mis. Et j'ai vu qu'on l'a effacé des autres Règles expressément, ne donnant aux Supérieurs que le droit de demander si l'on observe la Règle extérieure. Si les soeurs veulent le dire elles sont libres, mais il faut éviter de le leur demander. Rome nous a ôté à tous ce droit religieux.
3·... (vingt-huit lignes effacées) ...
Adieu, chère fille, faites bien mourir la nature, soyez toutes surnaturelles, ne cherchez que le plus grand bien, évitez, je vous prie, tout ce qui peut blesser... (Deux lignes effacées) ...
Tout vôtre en Notre-Seigneur.
EYD.
Paris, 15 Mars 1864.
Cher Père,
J'arrive de Rouen et vous écris à la hâte; je sors de chez le notaire; pour la procuration requise pour l'achat de la maison Bardet, je ne puis l'avoir que demain mercredi, à quatre heures du soir, à cause de la législation; de sorte que ce ne sera que jeudi matin qu'on l'aura à Angers; ainsi, que Mr Bardet veuille bien prendre patience un jour de plus; veuillez l'en bien prier pour moi.
Je suis étonné qu'on ai fait le projet de contrat sans moi: c'est un contrat tontinier que je veux et non une vente personnelle, j'en enverrai demain le modèle.
A jeudi matin.
Vous recevrez de plus demain soir une lettre plus amplement explicative.
Tout vôtre en Notre-Seigneur.
EYMARD, S.
Au R. Père Leroyer, Supérieur des Religieux du Très Saint Sacrement,
chez les Carmélites,
Angers (Maine-et-Loire).
Paris, 16 Mars 1864.
Bien cher Père,
Je vous envoie le Père Audibert muni de la procuration nécessaire pour les deux contrats de vente des maisons Bardet et Soland. J'ai préféré le faire par lui, pour vous éviter tout désagrément ou embarras.
C'est par acte tontinier que l'on fera l'acte de vente; demain matin jeudi, vous recevrez la procuration par la poste, retardée par la législation du Palais de Justice.
Si Mr Bardet, impatient d'en finir, a fait enregistrer l'acte de sous-seing privé, il aura pris le bon moyen de nous faire faire des frais inutiles, puisque ce n'est pas sur moi que les ventes doivent reposer; d'ailleurs le temps d'enregistrement forcé n'est pas échu, je pourrai à mon tour réclamer.
Je l'ai dit au Père Audibert: je désire avoir un peu de temps pour solder la maison Bardet, ayant à payer contant la maison de Mr de Soland.
Assurément la maison de Mr de Russon compléterait, mais ces Dames auront plus que suffisant; d'ailleurs quand on a à payer 70.000 francs, on doit voir ses forces,
Pour moi, je vous assure que je n'en veux pas, et que c'est bien fini: j'ai vu aussi bien que qui que ce soit les avantages de cette acquisition, mais il y a une limite à tout.
Mr de Russon pense même, dit-on, augmenter le prix de sa maison: il fera ce qu'il voudra, mais ce qu'il attend de hausse du voisinage pourrait bien être une déception; je persiste dans ma première idée de faire l'église à la place du menuisier; on en sera quitte pour une indemnité.
Ne vous pressez pas de quitter et de changer la forme gothique: attendons la décision, puisque la Congrégation, sur le rapport de Malines, va examiner la question.
Envoyez-moi le P. Carrié pour faire les Pâques des ouvriers, je vous le rendrai le lundi ou mardi de Quasimodo; car le P. Chanuet fera faire la Première Communion des enfants qu'il a préparés: rien de plus juste; d'ailleurs, dans la Société on a une mission d'obéissance et rien de plus; les oeuvres sont à la Société et non aux membres: le Père Carrié s'y est bien dévoué, il a bien mérité de la Société.
Le Bon Dieu a béni une retraite d'adoration que je viens de prêcher à Neufchâtel; et j'en ai formé le service; j'y ai laissé quarante-six adorateurs et cent trente adoratrices, le Clergé en tête.
Nos voyageurs sont arrivés le 3 à Jérusalem; j'attends des nouvelles fraîches: priez beaucoup.
Monseigneur a été d'une bonté, d'une paternité à ravir envers ces Dames; pour nous la fête a été bien heureuse! que Dieu nous la conserve!
Tout vôtre en Notre-Seigneur.
EYMARD,
Sup.
Paris 16 mars (ou mai) 1864
Adveniat Regnum Tuum.
Madame,
Je ne suis arrivé qu'hier soir. Je me hâte de venir vous remercier de votre bonne lettre et des bien précieux renseignements que vous me donnez sur Mademoiselle votre nièce.
L'excellente Madame Bucheron en sera bien heureuse. Jamais, Madame, je n'ai rencontré une plus belle âme que cette mère si chrétienne! si dévouée et si modeste en ses oeuvres.
Ses filles doivent hériter d'un si grand coeur et d'une religion si éclairée. Je sais que Mr.Jules a des sentiments religieux très honorables. Je connais son respect pour la religion, sa loyauté religieuse et sans respect humain. Il ne m'est pas venu en pensée de demander s'il pratiquait, il le fait, il doit le faire sans ostentation comme sans crainte. S'il ne le fait pas, je réponds de lui, il le fera.
Votre nièce sera heureuse avec Monsieur Jules, je n'en doute pas; j'ai rarement trouvé de natures aussi riches, aussi bonnes, ce que (je?) sais de lui vaut toute une vie.
Laissez-moi, Madame, vous envoyer un petit spécimen, et vous en jugerez.
En Notre-Seigneur, Madame,
tout vôtre
Eymard.
Nota: (in der Rom-Ausgabe): Sur l'une des pages blanches on lit, en grosse écriture: A Monsieur Jules Le Clerc amitié, dévouement affectueux
Eymard
A Monsieur l'Abbé X . Peut-être s'agit-il de M. Caret (cf. lettre à Mgr Lavigerie, p. 73)
(Mots illisibles)
Adveniat Regnum Tuum
Paris, rue fg S.Jacques 68, 21 janvier 1864 (ou mars?).
Monsieur l'Abbé,
J'ai reçu la lettre que vous m'avez fait l'honneur de m'écrire en date du 16 ct et par laquelle vous me manifestez votre désir d'entrer dans notre Société.- Avant de demander à votre digne Evêque son témoignage, je ............... par vous-même de plu..........sur les motifs qui vous ont déterminé à la vie religieuse et spécialement............. le but premier..........................................
nous avons bien aussi le St. ministère, mais il se borne surtout à la T. S. Eucharistie, comme les retraites d'adoration, de 1ère Communion, etc.
Pour faire partie de notre Congrégation, nous ne demandons que deux conditions: pouvoir suivre la Règle et nous apporter l'honorabilité du sacerdoce.
Je n'ai pas besoin, Monsieur l'abbé, de vous dire l'excellence et le bonheur de cette vocation eucharistique, votre demande me dit assez que vous la désirez.
Je suis en N. S., M. l'Abbé,
votre respectueux et dévoué serviteur.
Eymard Sup. Soc. S.S.
A Mgr LAVIGERIE, Evêque de NANCY.
Société du T.S. Sacrement, rue fg S.Jacques 68, Paris, 30 mars 1864
Monseigneur,
M. l'abbé Caret de votre bonne ville de Nancy m'expose son désir d'entrer dans notre Société, permettez-moi d'avoir recours à Votre Grandeur pour avoir des renseignements et sur sa personne
1· Nous apportera-t-il l'honorabilité de sa personne, comme de son ministère? Nous ne pouvons recevoir celui qui aurait une tache.
2· A-t-il un bon esprit de communauté?
3· Connaissez-vous, Monseigneur, le motif principal de sa détermination religieuse?
J'ose espérer de votre bonté, Monseigneur, une réponse confidentielle; en vous faisant nos derniers adieux à Rome, vous nous aviez promis votre bienveillance, j'en suis d'avance bien reconnaissant et notre bon Maître sera votre débiteur.
C'est dans les sentiments de la plus profonde vénération que j'ose me dire, en N. S.
de Votre Grandeur
le très humble et dévoué serviteur.
Eymard Supér.
Paris, 2 Avril 1864.
CHERE FILLE EN N.-S.,
Ne vous inquiétez pas: c'est une menace et pas plus; allez trouver Mr Giraud, juge au Tribunal, 57, rue Saint-Joseph; il vous donnera un bon conseil; donnez lui mon petit billet.
J'ai bien partagé vos craintes et vos peines, si je ne vous ai pas écrit comme je le voulais, un peu faute de temps, attente vaine de plus de liberté, mille choses, et puis aussi un peu de paresse.
Hélas! je suis toujours en retard avec tout le monde, et même avec le Bon Dieu.
Voilà votre pauvre tante morte et votre chère soeur guérie. Puis encore des croix, c'est là la vie qui suit Jésus-Christ notre bon Maître. Ne vous découragez pas: un jour viendra le repos et la paix. Vous avez deux familles: celle de Paris vous est toute dévouée et affectionnée; Dieu vous veut encore un peu à Lyon.
Votre présence est encore nécessaire... Soyez-y comme en mission du Saint Sacrement.
Courage donc, toujours bonne fille; vous nous êtes toujours présente et bien chère en Notre-Seigneur, en qui je suis
Tout à vous.
EYMARD
P.-S. ...................................................
Paris, 5 Avril 1864.
Bien cher Père,
Je vous envoie le P. Carrié, il est content de retourner vers vous. Il a déjà bien gagné; ayez en soin, laissez-le un peu confesser, cela fera une bonne diversion et l'attachera à la maison.
Il vous porte 200 francs: c'est tout ce que je puis vous envoyer en ce moment, le P. de Cuers n'étant pas ici pour retirer son mandat.
Je vous envoie un de mes meilleurs frères, le fr. Antoine; vous ferez bien de le mettre exclusivement à la sacristie: il est adroit et pieux, puis il aura grand soin de vos affaires; il est tailleur.
Le P. Bouix m'a dit qu'on pouvait se servir des ornements gothiques, que Rome ne les condamnait pas du tout, mais en resterait là.
Rien de nouveau à Jérusalem; le Père me dit que le Cénacle est diaboliquement fortifié, qu'il faudra y faire un siège dans toutes les règles, mais que la prière emportera tout; ils vont bien.
Je vous ai envoyé vos croix par le frère Henri, je crois, mais je suis sûr de les avoir données pour vous les porter; les aurait-il oubliées dans sa malle?
Faites-moi connaître aimer et servir Notre-Seigneur, et vous serez de bons adorateurs.
Tout vôtre en Notre-Seigneur.
EYMARD.
P. S. - Ne me tuez pas le P. Audibert: ayez-en soin.
An P. X; in der Mappe der Briefe an P.de Cuers
Paris, 13 Avril 1864.
Bien cher Père (2)
Je vous adresse ci-inclus les deux déclarations pour retirer la somme en question; j'espère que l'on ne reculera plus devant ces deux actes.
Soignez-vous, Père, faites une petite sortie pour vous reposer un peu, vous devez être fatigué. J'espère ne pas vous laisser seul pour la fête du T. S. Sacrement, car je sens que c'est au-dessus de vos forces.
Merci de votre dernière lettre. Rien de nouveau ici, nous attendons toujours quelques nouvelles de [Jérusalem]. Je crains que le P. de Cuers ne se soit trop tôt découragé pour affronter directement le Cénacle; il a dû se laisser trop abattre par les impossibilités.
Prions bien. - Oui; Emmaüs, mais en dernière consolation: il faut tenter l'impossible et tout espérer.
Je vous suis, très cher Père, bien uni et tendrement affectionné en Notre-Seigneur.
EYMARD.
(1) (+) Mot illisible.
(2) Bien que ne faisant pas partie des lettres adressées au Père de Cuers, cette lettre 134e se trouvant dans le dossier de sa correspondance, nous l'y avons laissée.