indietro  22. L'ultima tappa 

LA DERNIĒRE  ĒTAPE

En quarantaine, les morts étaient jetés par la fenêtre. Dans les blocs, on les traînait dans les lavabos, et ceux qui mouraient au «revier» étaient placés dans un lit sans paillasse. Parfois, on n'attendait pas qu'ils soient tout à fait morts. Sitôt qu'un détenu rendait le dernier soupir, ses voisins récupéraient tout ce qu'il possédait. Ainsi dévêtus, on apercevait ces pauvres corps décharnés, le matricule tracé au crayon gras sur la poitrine, attendant  la venue de la charrette des morts. Celle-ci ne passait qu'une fois, le matin, si bien qu'à chaque appel les détenus du block emmenaient leurs morts sur la place d'appel, puis, parfois les remportaient.. Le kommando chargé de cette macabre besogne ramassait les moribonds et les entreposait à la morgue. Cette pièce était toujours pleine de cadavres et servait d'antichambre du crématoire. A proximité, Il y avait la salle de dissection. C'est là, qu'une dernière inspection était effectuée sur les cadavres, l'arrachage des dents en or, les parties de peau portant des tatouages qui étaient tannées et servaient à la confection d'abat-jour, ou de motifs pour coffrets. Les deux fours crématoires n'arrivaient pas à brûler toute la cargaison. Il a fallu creuser des fosses communes pour venir à bout de la mortalité toujours croissante. Leurs sacrifices ne doivent pas etre vains. Si nous avons retrouvé la liberté, c'est pour continuer la lutte pour laquelle ils sont morts. Que leurs souffrances restent à jamais un exemple de courage et d'abnégation.