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Libération
21 marzo 2002
Le théorème de Baricco
de
Jean-Baptiste Harang

Pourquoi ne donne-t-on pas à la globalisation son vrai nom: colonisation? Un essai par l'auteur de «Soie».

Baricco al Salone del Libro di Parigi_marzo 2002_per l'uscita di Next Qu'on ne s'y trompe pas: si dans l'oeuvre d'Alessandro Baricco, Next est bien le livre suivant City, deux mots anglais de quatre lettres, il n'en est ni la suite, ni le frère. Le sous-titre le confirme, «Petit livre sur la globalisation et sur le monde à venir», il s'agit d'un essai, un essai au sens le plus basique et le plus modeste: un livre pour essayer de comprendre, et, tant qu'on y est, de faire comprendre le peu qu'on a compris. 

Le sous-titre est assez optimiste, ce «et» qui sépare la globalisation et le monde à venir dit assez que celui-ci ne se réduira pas forcément à celle-là, nous verrons bien (en italien «Piccolo libro sulla globalizzazione e sul mondo che verrà», c'est encore plus gai). Baricco est romancier, talent et succès, il a écrit quelques essais de musicologie mais n'a jamais prétendu à la moindre expertise en économie politique internationale, c'est même au nom de son ignorance, et sous couvert de sa naïveté supposée, qu'il a cru de son devoir de réfléchir à tout ça. 
Tout ça l'a prit l'été dernier lorsque les huit maîtres du monde vinrent faire le Grand 8 à Gênes et qu'un jeune homme en est mort. Plus tard, le 11 septembre 2001, des tours furent abattues à New York, ça commençait à faire beaucoup de choses à expliquer, Baricco se décide à écrire, et il publie quatre articles dans La Repubblica sur ce qu'il avait compris de la globalisation (on dit plus facilement mondialisation en français, mais bon): 

«Quand les articles sont sortis, j'ai reçu pas mal de lettres. Presque toutes agressives, presque toutes plutôt méprisantes. Certains étaient pour la globalisation, d'autres contre. Mais le résultat était le même. Ils trouvaient ahurissant ce que j'osais dire et m'invitaient à retourner à l'écriture des romans. Et certains me suggéraient de laisser tomber ça également. J'ai essayé de ne pas en faire une affaire personnelle, et j'ai un peu réfléchi sur tout ça. Quand j'ai eu fini de réfléchir, j'avais décidé de prendre les quatre articles et d'en faire un petit livre.» 

Que voici. Revu et augmenté de parties gratuites («Bonus tracks», à la fin du livre) plutôt roboratives. L'ignorance autorise à vérifier ce que la rumeur tient d'ordinaire pour vrai et la naïveté donne le droit de douter de tout et de se fier aux évidences. Ainsi, contrairement aux idées reçues, on ne trouve pas de Coca dans 200 pays (sur les 189 qui se partagent le monde), les moines tibétains ne sont pas sur internet (pas tous) et les Fiat sont plutôt fabriquées en Italie. Et si «le monde voit les films américains, les Américains ne voient pas les films du monde (...) Pourquoi appeler cela globalisation? Pourquoi ne pas l'appeler par son nom: le colonialisme? La globalisation est un paysage hypothétique fondé sur une idée: donner à l'argent le terrain de jeu le plus vaste possible. Qui a inventé ce paysage, et qui, jour après jour, le sponsorise? L'argent. (...) La globalisation n'est pas seulement l'élargissement du terrain de jeu, elle est aussi un changement des règles, ou à tout le moins, le projet de faire accepter pour règle ce qui en est la négation: la loi du plus fort.» 

L'idée, pour abracadabrante qu'elle paraisse, c'est que le meilleur moyen pour aider les pauvres, c'est d'aider les riches à multiplier leur argent: quelque chose arrivera aussi forcément dans la poche des pauvres. Vraie ou fausse, cette idée représente le soutien idéologique indispensable à toute globalisation. Bon, arrêtons-là, tout est dans le livre, avec force et drôlerie, cette globalisation racontée aux pauvres petits enfants riches que nous sommes est salutaire, politiquement décapante et littérairement correcte. Baricco a ce talent de l'intelligence contagieuse, on ressort de ses livres toujours plus malins qu'on y est entré, avec cette fois, en «bonus tracks», un devoir d'imagination, de ténacité et de colère.

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Ultimo Aggiornamento_Last Update: 4 Apr. 2002