CHRONIQUE
3 avril, Modène. Le soir, sept immigrés réussissent à s’évader du Cpt
inauguré en novembre 2002. Parmi eux, un jeune ghanéen qui avait déjà essayé
en vain. Ils parviennent à sortir en passant par le conduit d’aération.
Jusqu’à octobre 2003, il y aura 38 évasions du Cpt de Modène, dont 8 de
l’hôpital.
14 avril, Brindisi. Deux jeunes roumains tentent de s’évader du Cpt de
Restinco. Un réussit tandis que l’autre se blesse en franchissant le mur d’enceinte.
26 avril, San Foca. Quatre roumains tentent de s’évader de Regina Pacis,
frappant deux carabiniers intervenus sur leur passage.
3 mai, San Foca. Un petit groupe de maghrébins détruit la salle à manger du
Cpt pour protester contre la notification imminente du décret d’expulsion.
Huit carabiniers blessés.
10 mai, Lecce. Juste avant le départ du Tour cycliste d’Italie [le Giro], on
trouve sur l’asphalte et sur les murs de quelques routes du trajet :
“Immigrati liberi” et “Ruppi assassin”.
11 juin, Lecce. Incendie du portail de l’accès latéral de la cathédrale. On
trouve sur les murs : “Liberté immédiate pour les immigrés du lager. Ruppi
et Lodeserto, canailles criminelles”. Rappelons que l’évêque Ruppi et son
“bras droit” Lodeserto sont les responsables du centre de rétention pour
immigrés Regina Pacis de San Foca.
20 juin, Trapani. Une trentaine d’immigrés enfermés dans le Cpt Serraino
Vulpitta s’opposent au transfert vers celui de San Foca et à leur expulsion
imminente, lançant des objets contre les policiers, dont la réaction sera très
dure.
29 juin, Turin. Deux révoltes éclatent dans le Cpt Cso Brunelleschi, une la
nuit et la seconde l’après-midi, suite à la protestation d’immigrés
contre l’imminent rapatriement forcé d’un groupe. Les flics interviennent
avec de violents tabassages : résultat, deux personnes blessées, des vitres
cassées, des matelas incendiés et divers dégâts.
Le même jour, dans le Cpt de via Corelli à Milan, un petit groupe d’immigrés
transférés du Cpt de Bari Palese entrent en grève de la faim pour protester
contre le rejet de leur demande d’asile et contre leur expulsion imminente.
27 juillet, Bari. Un groupe de manifestants pénètre dans le Cpt de Bari Palese
en pratiquant un passage dans le grillage d’enceinte, favorisant la fuite
d’une vingtaine d’immigrés emprisonnés.
28 juillet, Turin. Révolte puis évasion de 22 personnes du Cpt : la moitié
d’entre elles est encore en liberté, les autres sont immédiatement reprises
par la police. Vers 1h30 du matin, les détenus ont réussi à escalader les
murs d’enceinte de huit mètres et à gagner la sortie du Cpt de Cso.
Brunelleschi. La fuite survient après une manifestation qui a bloqué la
serrure de la structure. Au cours de la visite de quelques conseillers régionaux
éclate une révolte : matelas incendiés et quelques filets déracinés.
15 août, Lamezia Terme (TZ). Une quarantaine d’immigrés s’évadent du Cpt
mais sont immédiatement interceptés.
30 août 2003, Trapani. Un incendie est allumé dans le secteur des carabiniers
du Cpt Serraino Vulpitta, suite au tabassage d’un jeune détenu. Après
environ une heure, un autre incendie éclate dans le secteur de la police.
Septembre/octobre, Lecce. Les journaux locaux informent que les façades de
quelques églises et bâtiments du centre ville sont l’objet d’écrits
permanents contre le Cpt de San Foca et leurs gestionnaires, don Cesare
Lodeserto et monseigneur Ruppi, et pour la liberté de tous ceux qui y sont
enfermés.
Fin octobre, Lecce. Quatre tentatives de suicide dans le Cpt Regina Pacis en
moins de quinze jours.
8 novembre, Lecce. Au cours de la nuit, rue Ariosto et dans la province (à
Lequile), deux distributeurs de la Banca Intensa, complice de la gestion du Cpt
Regina Pacis, sont incendiés et détruits. A Lequile, les billets de banque du
guichet brûlent également, la fumée noircit aussi les parois internes de la
banque. L’enseigne est brisée à coups de pierres. Des tracts contre le Cpt
sont retrouvés sur place.
9 novembre, Lecce. Rue Oberdan, un autre distributeur de billets de la Banca
Intesa est mis hors d’usage avec de la colle.
24 novembre, San Foca (LE). Un algérien détenu dans le Cpt agresse don Cesare
Lodeserto avec une masse, le blessant au poignet.
3 décembre, Calimera (LE). Affiches et tags dans toute la région contre la
doctoresse Catia Cazzato, impliquée dans le Cpt Regina Pacis. Suite au
tabassage de quelques immigrés, elle avait rédigé de faux certificats médicaux
soutenant que les prisonniers s’étaient fait des blessures accidentellement
au cours d’une tentative d’évasion. L’affiche comporte son numéro de téléphone
en invitant à lui exprimer son mépris.
12 décembre, Agrigento. Huit maghrébins tentent de s’évader du Cpt San
Benedetto, creusant patiemment pendant deux jours un trou dans le mur.
Malheureusement, le bruit du coup d’épaule final fera accourir trop
rapidement leurs gardiens.