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Le nom de Sorrente dérive
des Sirènes mythiques que les navigateurs, tel Ulysse, rencontraient
durant leurs voyages, comme nous le rapporte la légende. La ville,
probablement d'origine grecque, fut d'abord soumise aux Syracusains,
puis aux Samnites et, enfin, aux Romains qui en firent un de leurs
lieux privilégiés de villégiature, à la même enseigne que les îles
d'Ischia et de Capri. Les vestiges de la Sorrentum romaine sont d'ailleurs
nombreux: la Villa d'Agrippa Postumo, la Villa de la Pointe de
Sorrento et celle de la Pointe de Massa.Aux alentours du IXème
siècle, elle échappa à la domination de Bénévent grâce à l'arrivée
des Sarrasins et, comme nous l'enseigne la tradition, grâce à l'aide
que lui fournit Saint-Antonin, aujourd'hui Patron de la ville. Au
cours des années qui suivirent, la ville fut la proie de sièges
continuels et de luttes intestines.
En 1558, Sorrente fut mise à sac par les pirates: les vestiges des
grosses tours de garde qui furent alors érigées par les habitants du
lieu pourdéfendre leur ville demeurent pour nous un témoignage de
cette époque. Loin de prendre fin par cette terrible invasion, les
défaites que connut la ville se poursuivirent par toute une série d'épidémies
et de longs sièges qui, pendant au moins 14 mois, frappèrent
Sorrente.
La reprise de l'activité marchande et, par conséquent, d'une
certaine croissance économique de la ville qui, dès cette époque,
était considérée comme une importante station balnéaire, ne vint qu'au
XVlllème siècle, avec le règne de Charles de Bourbon.
Du passé, il reste aujourd'hui des statues et des fragments de
marbre qui sont conservés au Musée Correale de Terranova, près de la
ville du même nom; cette précieuse collection comprend, en outre,
des oeuvres picturales d'artistes du XVIlème siècle, des meubles,
des objets datant de différentes époques et de splendides
porcelaines de Capodimonte. L'art baroque est bien représenté, par
exemple par le plafond de la Cathédrale, "il Duomo", et par les
belles toiles de G. del Po, conservées à l'intérieur de la Basilique
de Saint-Antonin.
Sorrente, telle que nous la découvrons aujourd'hui, conserve du
point de vue urbain le même aspect que celui qui était autrefois le
sien: on peut, en effet, reconnaître l'ancien tracé du cardus dans
ce qui est maintenant la via Tasso et celui du décumanus dans la via
Cesareo. Ce secteur de la ville était alors couvert de temples, de
thermes, de théâtres, avec son panthéon et deux portes donnant sur
la mer. L'une d'entre elles était, tout comme aujourd'hui, Marina
Grande. L'agglomération s'étend sur l'étagement qui se trouve à pic
au-dessus de la mer. Il est cependant très facile d'y accéder par de
gracieuses petites routes et par de longs escaliers.
"La Gentile", c'est ainsi que l'on surnomma Sorrente, est aujourd'hui
une station climatique et balnéaire célèbre, bien équipée pour
accueillir le touriste. Le climat est extraordinairement doux, même
au cours des mois d'hiver, ce qui favorise un afflux continuel de
vacanciers. En été, la ville est fréquentée pour les bains de mer et
pour sa vaste plage que viennent lécher les flots limpides qui, sur
cette partie de la côte, revêtent de merveilleux reflets d'un vert
malachite.
Sorrente est une localité tranquille et reposante sur laquelle
planent les parfums des jardins en fleurs. |