18/05 09:08 Pas moins de
deux documentaires italiens consacrés aux violences
survenues en marge du sommet du G8 en juillet 2001 à
Gênes, où un manifestant de 23 ans a été tué par un
carabinier et plusieurs centaines de personnes blessées,
sont présentés cette année au festival de Cannes.
Projeté samedi après-midi en séance spéciale par la
Semaine internationale de la critique, la plus ancienne
des sections parallèles du festival, "Bella
Ciao" de Marco Giusti et Roberto Torelli, réalisé
en collaboration avec ATTAC, a été produit par la RAI,
mais est actuellement interdit de diffusion en Italie.
Vierge de tout commentaire, le film est une
"reconstitution visuelle" des émeutes qui ont
secoué pendant deux jours la ville italienne. Les images
ont été sélectionnées parmi des centaines d'heures de
rushes tournés par différents cameramen présents sur
place, dont des journalistes de la RAI.
Charges tous azimuts des policiers, hommes et femmes
sauvagement matraqués, jetés à terre et roués de
coups par des membres des forces de l'ordre, provocations
et actes de vandalisme des "black bloc", ces
autonomes minoritaires qui cherchent délibérément
l'affrontement physique, défilé des brancards évacuant
les blessés: pendant près de deux heures, Marco Giusti
et Roberto Torelli nous montrent comment des manifestants
majoritairement pacifistes se sont trouvés pris au
piège d'une violence inouïe.
Témoignage implacable, "Bella Ciao" est
toutefois desservi par le procédé qui consiste à
systématiquement surligner les scènes de violence par
une musique rock agressive.
Sur le même thème, "Carlo Giuliani, ragazzo",
de Francesca Comencini, présenté lundi en séance
spéciale de la sélection officielle, reconstitue la
dernière journée du jeune manifestant tué par balle.
Entre la chronique et le portrait, le film associe des
images des émeutes tournées par différents
réalisateurs et le témoignage de la mère de Carlo, qui
évoque la personnalité, les rêves et les engagements
de son fils.
Présente au marché du film, la société Adriana Chiesa
Enterprises qui distribue "Carlo Giuliani,
ragazzo" propose deux autres documentaires:
"Another world is possible", montage d'images
tournés par 33 réalisateurs italiens, et "Summit
G8 Genoa", qui fait partie d'une série de
documentaires consacrés aux manifestations
anti-mondialisation à travers le monde.
Dans un registre plus léger, la réflexion sur la
mondialisation est également présente à la Quinzaine
des Réalisateurs, qui accueille pour la deuxième année
consécutive "Le cinéma dans tous ces états":
comme en 2001, la Société des Réalisateurs de Films a
demandé à dix cinéastes du monde entier de témoigner,
à travers un film de quelques minutes, de leur
expérience de la mondialisation dans leur pays.
Cette année, les réalisateurs ont répondu en images à
la question suivante: "que vous inspire l'idée que
la mondialisation met en péril la diversité
cinématographique?" © AFP.
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