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Le passionné de bateaux à vapeur est tombé depuis le toit abritant le tambour de la roue à aubes, après avoir redescendu sans problème l’échelle depuis la timonerie./Yael Saugy / Francis Nobs-a Un drame endeuille la CGN

Un défenseur des bateaux historiques est tombé, dimanche, du vapeur La Suisse. Il a disparu dans les eaux du lac.
Le passionné de bateaux à vapeur est tombé depuis le toit abritant le tambour de la roue à aubes, après avoir redescendu sans problème l’échelle depuis la timonerie./Yael Saugy / Francis Nobs-a
LES FAITS
Un homme de 68 ans s’est noyé, hier après-midi, au large de Villeneuve, après être passé par-dessus bord d’un vapeur de la Compagnie générale de navigation (CGN) sur le lac Léman. Son corps n’a pas été retrouvé et les secours ont interrompu les opérations de recherche en début de soirée.


La Journée suisse de la navigation a viré, hier, au cauchemar pour la CGN. Un homme de 68 ans s’est noyé après avoir chuté du vapeur La Suisse. Mis en service à l’occasion de cet événement, le navire amiral effectuait une course régulière entre Lausanne et Saint-Gingolph. Au moment de l’accident, 900 personnes se trouvaient à son bord. Peu après le départ de Villeneuve, vers 15 h, ce passionné de bateaux Belle-Epoque est tombé en redescendant de la timonerie (poste de pilotage).

La victime était le webmaster et photographe de l’Association des amis des bateaux à vapeur du Léman (ABVL). Il venait de rendre visite au timonier de service pour prendre des photos. Après être redescendu de la timonerie, le sexagénaire est tombé depuis le toit du tambour abritant la roue à aube. Le vice-président de l’ABVL et syndic de Saint-Sulpice, Maurice Decoppet, l’accompagnait et témoigne. «J’ai descendu l’échelle juste après lui, puis je l’ai précédé pour rejoindre le pont supérieur. Une distance d’à peine trois mètres. En ouvrant la porte menant au pont, je ne l’ai plus vu.» Le photographe était passé par-dessus bord, vraisemblablement au seul endroit dépourvu de barrière.

Une eau à 10 degrés

Maurice Decoppet a tout de suite alerté le timonier, en service sur la passerelle. En à peine 200 mètres, le vapeur de 500 tonnes s’est immobilisé, avant de commencer à faire machine arrière. «J’ai fait une annonce par haut-parleur pour dire aux passagers qu’un homme était tombé dans l’eau, explique Bernard Mercanton, capitaine de du bateau. Personne n’a paniqué.» L’équipage a alors mis à l’eau un canot pour aller chercher l’homme nageant dans un Léman dont la température affichait 10 degrés. A ce moment, les marins ont perdu de vue la victime. L’opération, maintes fois répétée par les équipages de la CGN, a duré moins d’une minute. Malgré l’intervention des sociétés de sauvetage du Haut-Lac, de la gendarmerie et d’un hélicoptère de la Rega, les recherches sont restées vaines. La Suisse est restée à l’endroit de l’accident pendant environ quarante-cinq minutes, avant de poursuivre sa route. Hier au soir, le corps n’avait toujours pas été retrouvé.

Enquête ouverte

La justice vaudoise a ouvert une enquête pour tenter de comprendre les raisons de la chute. Au moment de l’accident, malgré une forte bise, La Suisse était parfaitement stable. Le photographe avait également l’habitude de se promener sur les bateaux. «Il avait une accréditation, et notre règlement autorise quatre personnes à rendre visite au capitaine», explique Luc-Antoine Baehni, directeur général de la CGN. De mémoire de capitaines, un tel drame n’avait jamais endeuillé auparavant la compagnie.
  MEHDI-STÉPHANE PRIN AVEC JULIEN MAGNOLLAY

articolo pubblicato su www.24heures.ch