BK's Night
Première Partie
Translation: Emilie Violon
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Ils l'avaient épuisé
à force de médicaments et Oscar s'était débrouillée pour entrer dans la
chambre d'André. Le médecin était en train de nétoyer ses instruments et la
gouvernante s'agitait devant son petit fils. Elle avait du lui enlever ses
habits tâchés de son sang, le laver et le changer. André reposait encore dans
le lit, ses deux yeux bandés. Et au travers, du côté gauche, elle pouvait
voir la gaz utilisée pour le penser. Il était pâle.
"C'est une
sale blessure" avait dit le docteur. "Il a perdu son oeil
gauche."
Oscar était peinée
au dela des mots.
"C'est
douloureux pour lui" continua le docteur, "Il ne sera sans doute pas
capable de se tenir debout avant quelques jours.... Il doit rester immobile
aussi longtemps que possible, bandé et dans le noir au moins un mois et sa
blessure doit être néttoyée à
cause des risques d'infection_ Et aussi pour prevenir le risque d'une extension
de la maladie à l'autre oeil... Il pourrait devenir aveugle par la suite, même
si, du moins pour l'instant, son oeil droit est sauf." Puis le docteur était
parti, suivi par la gouvernante.
"Non..."
avait elle chuchoté. "Non..." Oscar s'était laissée aller et avait
pleuré desesperement, essayant d'écraser la douleur_ Sa tête s'était appuyée
contre le mur, qu'elle avait frappé avec ses mains, ou
plutôt avec ses poings. "André..." Elle tomba à genoux, ses
cheveux cachant son visage "André..." C'était une situation horrible.
La seule pensée reconfortante qu'elle pouvait avoir était qu'il aurait pu
perdre complêtement la vue alors qu'en fait il était seulement temporairement
en état de choc, du au coup extrème qu'elle avait reçu. Au moins, son oeil
droit était il sauf.
Elle avait la tête
qui tournait ; ses oreilles bourdonnaient et tout semblait trouble. C'était réellement
arrivé. Tout ce qui s'était passé lui revenait à l'esprit_ Elle pouvait tout
voir et tout entendre une seconde fois. Le vrai masque noir les avait attendu,
juste à la bordure de la propriété des Jarjayes, et il avait braqué son
attaque sur André. Elle était restée sur place puisque elle ne pouvait pas
les reconnaitre correctement, tant ils se ressemblaient. Mais pourtant tout était
beaucoup plus clair dans sa tête à present. André n'avait été l'agresseur
à aucun moment. Il s'était seulement deffendu. Quand vint la blessure_ Un
attaque determinante à la pointe de l'épée_ Il y avait eu un long moment de
silence. Oscar savait que c'était lui, mais elle ne voulait pas y croire. Elle
avait entendu sa voix. Belle, emplit de douleur. "Mon oeil..."
Criait-il, ses mots assourdits par la douleur, "Mon oeil..." et il était
tombé sur le sol alors que l'autre homme prenait la fuite.
"André, André
!" Oscar s'était agenouillée à ses côtés. "Qu'est ce qu'il t'a
fait ? Qu'est ce qu'il t'a fait ?" Sa voix s'était cassée sous l'intensité
de son desespoir. Elle avait essayé de le maintenir assis droit, elle lui avait
prit sa main. Elle avait retenu un cri d'horreur quand elle avait réussit à
jeter un coup d'oeil à son visage.
Il avait maintenu
une main sanglante sur son oeil. Il la regardait fixement sans la voir
"Oscar aide moi... Je ne peux pas voir... Je ne peux plus rien voir..."
Elle s'était glaçée
toute entière. "André !!" Cela ne pouvait pas être. Cela ne pouvait
pas être vrai. Seule l'incrédulité pouvait se frayer un chemin à travers
elle. "Calme toi... Nous sommes à la maison maintenant... Nous allons
appeler le docteur," lui avait elle dit, alors qu'il était appuyé contre
elle, sa force quittant peu à peu son corps.
Il s'était sentit
faible et n'avait pas pu rester debout. Elle avait essayé de le porter, de lui
donner sa force, le trainant des écuries jusque dans le hall. Puis elle ne put
plus faire le poids plus longtemps. Elle l'avait laissé glisser sur le sol, le
soutenant autant qu'elle pouvait
Elle était desespérée_
A bout de nerf. Du monde commençait à arriver à la rescousse.
"André est
blessé !"
Elle avait
maintenu sa tête sur ses genoux, essayant de stopper le flot de sang, caressant
ses cheveux.
"Mon André...
Mon André..."
Il était rouge de
partout_ Le sang avait suinté sur leurs habits. Grand Mère était maintenant
à leurs côtés, forcée de voir son petit fils dans cet état.
"André !
Oscar, qu'est il arrivé ?" Elle s'était prèsque évanouie.
Ils l'avaient monté
à l'étage. Une fois dans sa chambre, sa Grand Mère lui avait enlevé ses vêtements,
et avait lavé le sang de son visage et de son corps. André se crispait contre
la douleur à chaque mouvement. C'était trop de douleur. Oscar avait aidé
Grand Mère, le maintenant droit. Grand Mère lui avait demandé de sortir de la
chambre, mais elle ne pouvait pas bouger. Elle ne pouvait pas s'éloigner, même
si elle essayait. Même quand il y eut des domestiques qui purent aider Grand Mère.
Même quand le docteur arriva et commença à nettoyer sa blessure, elle resta là,
à sa droite. Elle était determinée à ne pas le laisser seul. Après un
moment ils l'avaient fait sortir_ Et c'était
comme si elle avait perdu une bataille. Elle pouvait entendre les voix du
docteur et de Grand Mère par delà la porte, mais elle n'avait jamais entendu
le plus petit cri d'André.
Maintenant elle était
à son côté. C'était André qui était à present allongé, blessé. Et elle
sentit la douleur à l'interieur. C'était insuportable et elle voulait hurler.
Elle ne savait pas quoi faire. Quelque chose la bloquait. Son instinct la
poussait à se rapprocher de façon à pouvoir prendre sa main et passer ses
doigts dans ses cheveux, caresser son visage. Une sorte de prudence l'empêchait
de faire ça... Même après ce qui s'était passé. Il y avait toujours cette
distance entre eux qui avait seulement disparu pour un bref instant entre l'entrée
de la maison et le hall, à cause du choc qui l'avait submergé.
Mais qu'en était
il de lui ? N'avait il pas besoin d'un peu de chaleur et de réconfort ? Elle le
regarda fixement, et fut surprise de le regarder de cette façon... A un tel
moment... Pourquoi ne pouvait elle pas détacher ses yeux de lui ? Elle sentit
son estomac se serrer et elle entendit son coeur battre furieusement dans sa
poitrine. Son corps entier, y compris ses mains, était gelé. Pourquoi était
elle en train de penser à lui de cette façon ? Elle l'appreciait beaucoup. Ses
cheveux sombres bouclés; ses tendres yeux verts qui regardaient droit dans les
siens, sans embarras_ La faisant rougir_ Et ces yeux lui avaient appris le sens
de la confiance et de la fiabilité ; Ses mains, fortes et posées l'une sur l'autre...
Elégantes, incroyablement belles_ Des mains qui l'avaient fait se sentir faible
quand elles la touchaient; sa voix, douce et chaleureuse, ironique et mélancolique.
Maintenant il était
là. Oscar sentit son coeur se geler, comme mordu par le froid de la nuit. Au
bout d'un moment elle ne put plus le supporter et les larmes ruisselèrent le
long de ses joues. Alors qu'elle se couvrait le visage de ses mains, elle glissa
lentement sur ses genoux le long de son lit, le larmes se muant en sanglots,
essayant vainement de ne pas se faire entendre... C'était un genrs de douleur
sourde, qui la faisait se sentir incroyablement désespérée.
Elle avait envie
de crier... Mais elle pouvait seulement se demander " Pourquoi ? Pourquoi
?", incrédule. Quand elle se trouva face à la réalité des évenements,
elle baigeya "Oh mon Dieu, non ! Non ! Non !" alors qu'elle se tirait
violement les cheveux.
Puis elle se
calma. Elle leva son visage et l'approcha de la main d'André. Elle prit sa main
dans les siennes, restant là, sur ses genoux, près du lit, durant un long
moment. Elle n'osait pas bouger, car elle avait peur de briser la magie du
moment.
Grand Mère la
trouva la et enroula un châle autour d'elle, avec tendresse. Alors Oscar se
leva. La magie s'était envolée. Elle était honteuse de ses larmes, avait peur
d'avoir été vue, que sa voix cassée ait été entendue.
"Ne vas tu
point au lit ?" Demanda Grand Mère.
"Non, je
reste là." Elle ne voulait pas le laisser seul cette nuit ; elle ne
voulait pas non plus être éloignée de lui. Elle voulait être près de lui,
plus qu'elle ne l'avait jamais été jusqu'à ce jour. Elle s'assit à
son côté, se laissant aller sur la chaise près du lit, et son coeur était
lourd des décombres et du froid et de la douleur qu'elle sentait à l'interieur.
La chambre d'André...
Si differente de la sienne... Le grenier était sombre et froid. Il n'y avait
pas de rideaux, c'est pourquoi on pouvait voir le reflet du sombre ciel
nocturne_ Qui ressemblait à du sombre velour brillant_ avec des étoiles
lumineuses au travers. C'était un peu froid. Elle avait besoin de rester même
face au fait que_ Et elle souriait à cette pensée_ André aimait son sommeil.
Il avait beaucoup souffert pendant qu'on le soignait.
Maintenant il était
là. C'était une de ces nuits ou l'on peut entendre un voix dans sa tête
resonner fortement, et ou les pensées sont claires et sans ambigüités, libres
de doutes. C'était une de ces nuits ou l'on veut finallement dire des milliers
de mots, mais le silence est autoritaire et vous enveloppe, alors que vous
entendez le son de votre voix vous dire silencieusement la vérité. Oscar
aurait voulu lui dire qu'elle était désolée... Non ! Qu'elle l'aimait et qu'elle
se souciait de lui, tellement ! Elle devait lui dire ! Elle avait besoin de
parler et ne pouvait pas garder le silence plus longtemps ! Ce n'était pas
juste, même pour lui. Elle perdait la tête. Peut être qu'il s'était toujours
soucié d'elle. Après tout, il lui avait montré son interêt pour elle, un
millier de fois, avec un millier de gestes, un millier de regards et le ton
chaleureux de sa voix... " Quelle bête tu fais" se dit elle en elle même
"Tu as toujours besoin d'être sure..." Elle sourit. Des pensées
comme ça venaient dans le noir, quand tout semble plus intense, ces pensées
qui capturent votre coeur et le pressent jusqu'à ce que ça vous blesse... Mais
qu'en serait il demain ? Qu'est ce qu'elle, non seulement, ferait, mais aussi
penserait le jour suivant ? Est ce qu'elle voudrait encore le prendre dans ses
bras et lui chuchoter de doux mots sans importance dans l'oreille ? Oui, elle était
sur de ça. Au pire, elle ne le ferait pas. Pas encore. Mais sans aucun doute
elle voudrait encore avoir ces pensées. Ca avait été une leçon douloureuse.
Un douleur efficace. Mais c'était terrible quand quelqu'un apprenait la douleur
des autres. Elle ne voulait plus jamais faire cette erreur avec André. Elle ne
voulait plus jamais la faire. Le temps passerait pour permettre d'apprendre et
de montrer ses sentiments, mais elle ne voulait plus jamais risquer de perdre
André à nouveau. Oscar resta là toute la nuit.
C'était l'aube et
il faisait froid. Grace à la lumière qui s'infiltrait par la fenêtre, Oscar
pouvait voir la forme du corps d'André. Sa tête était prostrée sur l'oreiller,
alors que le ciel prenait une couleur laiteuse.
Il était perdu
dans un profond sommeil, mais il avait été malade de nombreuses fois. Il gémissait
et maintenait sa main glaçée dans celle d'Oscar, d'une poigne serrée. Il
avait du avoir beaucoup de fièvre. Oscar l'avait aidé à boire, soulevant sa tête
de l'oreiller et portant son verre à ses lèvres.
Oscar le regarda_
Puis elle ferma les yeux et se laissa aller, vaincue par l'épuisement. Elle
essaya de se detendre, soulageant la raideur de ses muscles et relachant la
tension. Elle dormit un moment, mais chaque pensée produisait une douleur brûlante
dans son coeur. Que se diraient ils l'un à l'autre, elle et André ? Quels mots
emploiraient ils ? Comment cela se passerait il maintenant entre eux ?
André se reveilla.
Il sentit une presence à son côté.
"C'est toi..."
Dit il, essayant, d'un mouvement de la main, qu'Oscar tenait, de tracer le
lignes de son visage. Elle sentit son coeur se déchirer.
"Est ce que
tu vas bien ?" Fut la question incroyable qu'il posa.
Oscar secoua la tête,
alors que les larmes recomençaient à rouler sur ses joues. Elle reprit sa main
dans les siennes. "Comment te sens tu ?" Dit-elle d'un voix triste,
cassée. "Mieux... La situation pourrait même être désirable à certains
égards..." Plaisanta-t-il, sa voix s'assourdissant alors qu'elle pressait
sa main plus fort.
Oscar se sentit
faible et muette, sa main fut molle dans la sienne et elle sentit la chaleur s'échapper
d'elle à cette réponse.
Alors il redevint
serieux. "Est ce que le docteur d'a dit..." Il parlait avec difficulté,
alors que sa respiration devenait saccadée.
"Oui."
Il se laissa aller
contre l'oreiller. Il se sentait faible. Il avait déjà de la fièvre et sa
blessure lui avait déjà fait plus mal "Je vais être hors service pour un
temps..."
"Bon,
maintenant tu ne dois penser qu'à te reposer" La voix d'Oscar était
chaude et douce. " Je veux t'avoir à nouveau à mes côtés le plus vite
possible." Elle ressera sa prise sur sa main.
Les premiers jours
furent durs. Le docteur vint souvent pour lui administrer ses médicaments.
Chaque fois il controlait la blessure et l'état de l'oeil droit. Pour lui, le
seul remède à la cécité d'André consistait à éviter la possiblité d'une
cécité totale plutôt que partielle. Il lui avait conseillé de rester au lit,
du moins pendant les premiers jours. André avait beaucoup de fièvre. Après
tout, il aurait eu beaucoup de mal
à bouger dans ces conditions. La douleur dans son oeil était insupportable
pour en dire le minimum. A certains moments la douleur s'ettendait à tout le
visage et il souffrait d'atroces maux de tête. Quelquefois, pourtant, il était
calme. Il semblait résigné. Il semblait prèsque que ce qui était arrivé
n'avait rien à voir avec lui. Quelquefois le noir l'effrayait et il se sentait
suffoquer. Alors il désirait déchirer ses bandages.
Oscar était très
proche de lui. Il en était conscient mais il n'y avait pas de force en lui.
Cependant sa présence avait un effet apaisant sur lui. Il se sentait mieux
quand elle était près de lui. Oscar essayait de passer le plus de temps
qu'elle pouvait avec lui. Certains jours, quand la situation semblait plus
critique, elle restait au chateau, faignant une maladie, alors que, en réalité,
elle passait tout ce temps près de son lit à lui. Son père s'était plaint de
son abscence de la Cour, mais elle supportait ses remarques. Ce n'était pas
seulement parce qu'elle voulait rester près d'André. C'était aussi parce
qu'elle craignait de se retrouver face à Versailles sans lui, parce qu'elle s'était
toujours débrouillée pour maintenir cette charge loin de son coeur. " Je
ne resterais jamais plantée là comme ça" avait-elle dit quand elle avait
14 ans. Puis les choes avaient changé, elle s'était adaptée à la situation_
Qu'elle trouvait supportable avec le soutien et la presence d'André. C'était
pourtant absolument vrai qu'elle préférait être avec lui. André pouvait à
peine le remarquer, avec toute la douleur et la fièvre dans laquelle il se débattait.
Quand il était à demi conscient il percevait sa présence, mais il était dans
de trop mauvaises conditions pour comprendre autre chose.
Il avait commençé
à réelement reprendre conscience seulement après 4, 5 jours. Ainsi Oscar le
trouva elle assis dans son lit, le dos soutenu par plusieurs oreillers. Il était
pâle, semblait plus mince et la douleur le rendait enigmatique. Il faisait
froid. Grand Mère entra avec les instruments pour se raser sur un plateau
qu'elle plaça sur une table entièrement couverte par des livres. Oscar jeta un
coup d'oeil sur la table et sentit son coeur se déchirer.
"Tu peux te
raser maintenant..."
"Merci..."
Oscar ne s'était
pas rendu compte qu'André ne s'était pas rasé depuis plusieurs jours.
"Je vais
t'aider, viens..." Dit Grand Mère, s'approchant de lui.
"C'est bon
Grand Mère, je peux le faire," Rétorqua rapidement Oscar, prèsque
surprise d'avoir interferé dans quelque chose d'aussi personnel.
"Parfait
!" Répondit rapidement André, sautant sur son offre. "Oscar est
deffinitivemnt plus experte que toi dans ces affaires d'homme !"
Oscar se retourna
vers lui, une lueur combative dans le regard.
"Alors je
m'en vais..." Grand Mère quitta la pièce et Oscar bondit sur André, prète
à entammer un combat. Cependant il sut ce qu'elle s'apprêtait à faire et il
la bloqua par les poignets avant qu'elle n'ait eu le temps de se jeter sur lui.
Oscar sentit l'étrange sensation de ce froid contact sur sa peau douce. Ces
mains étaient positivement glaçées. Sa poigne était faible. Il devait encore
avoir de la fièvre. Il l'attrapa à quelques centimètres de son visage. André
sentit son regard sur lui.
"Comment t'es
tu débrouillé pour savoir ce que j'allais faire ?" Elle était surprise.
"Le bruit, le
mouvement de l'air..." Expliqua André.
"Oh..."
"Je me trompe
ou tu es déçue ?"
"Non... Je
suis surprise... " Elle le regardait. " Tu n'es pas mal quand tu n'es
pas rasé..." Osa-t-elle dire, nonchallement.
André fut prit
par surprise. "Oh... Mais..." Marmonna-t-il, " Le fait est que ça
me dérange..."
Oscar fut
surprise. Elle n'aurait jamais pensé que les hommes avaient de tels problèmes.
Les premiers temps ou André s'était rasé, il devait avoir à peine 14 ans, et
elle se souvenait clairement que ça avait eu un effet étrange sur elle, qu'après
ce moment il lui avait semblé plus grand.
"Mais si tu
me préfères comme ça, dès que
j'irais mieux je la laisserais pousser..."
Oscar devint rouge
jusqu'aux oreilles. Il voulait dire que... Mais non, il ne pouvait pas... Oh
Dieu ! Mieux valait ne pas y penser !
Elle agita les
mains et cria " Non ! Non !"
André sourit,
satisfait d'avoir provoqué un tel embarras.
"Viens
maintenant..." Oscar l'aida à se lever et à s'asseoir à la table,
laquelle était à côté de la tête du lit. Il avait encore mal et avait
encore besoin d'un soutien pour bouger. Il tata les objets sur le plateau. Oscar
mit la lame dans sa main et plaça le bol en face de lui. Après le lui avoir
fait toucher pour qu'il sache ou il était, elle y versa l'eau chaude.
"Maintenant
nous pouvons y aller."
"Merci..."
André était embarassé.
Oscar, de son côté,
sentit un flot de tendresse dans son coeur, alors qu'elle le regardait. Et si sa
blessure empirait et que les consequences deviennent horribles ? Non, ce n'était
pas possible. Pourquoi faire le sacrifice de rester si longtemps dans le noir
sinon ? Elle l'observa alors qu'il bougeait maladroitement sa lame. Elle était
triste et pleine de colère. Et dans le même temps, elle ne pouvait s'empêcher
de penser combien c'était intime de regarder un homme pendant qu'il se rasait.
Une multitude de sensations jaillissaient en elle... Elle aurait voulu détourner
le tête, mais elle ne pouvait s'obliger à regarder ailleurs. Quel beau menton
....
"Attends...
Je vais t'aider..." Dit-elle d'une manière impulsive. " Dis moi ce
que je dois faire." Elle s'assit à côté de lui. "Viens là..."
André était plutôt
surpris. Mais la barbe sur son visage l'irritait vraiment et il s'était déjà
coupé alors qu'il essayait de se raser tout seul. Il se résigna.
"Tiens la
lame dans cette position, puis fais la glisser sur ma peau."
Oscar essaya de
faire ce qu'il disait, d'abord hésitante et effrayée de le blesser. Puis,
petit à petit, elle se sentit plus assurée avec la lame dans la mains, alors
que de son autre main elle maintenait fermement son visage. André retenait son
souffle, incertain de ses mouvements à elle.
"Parfait ! Je
peux voir que tu t'en sors comme un chef !" Plaisanta-t-il alors qu'elle
finissait la première partie.
"En fait, ça
aurait pu être pire..." Répondit elle volontier.
"Maintenant
rince la lame et rase dans l'autre direction."
On frappa à la
porte. Une des domestiques, Alexandra, entra.
"André…"
Puis elle s'arrêta. "Oh, Mademoiselle Oscar..." Elle ne s'était pas
attendue à se trouver face à une telle scène. "Je reviendrais plus
tard..."
Oscar se rendit
compte qu'elle semblait déçue et elle sentit un flot de jalousie qui lui fit hérisser
la peau. Et qu'est ce que ça voulait dire ? Elle avait ouvert la porte sans
attendre de réponse et elle avait été surprise de la trouver là. Mais non de
Dieu qu'avait elle à l'esprit ?
André se rendit
compte que quelque chose n'allait pas avec Oscar. Sa main était devenue froide
et tendue sur son visage. L'autre main, pour laquelle, pour être franc, il se
faisait plus de souci, tenait une lame aiguisée. Oscar la gardait serrée. C'était
une jolie fille, aux yeux noisettes, aux cheveux chatains clairs, de très longs
cheveux. Il était prèsque certains que, dans son uniforme de domestique, elle
était plus attirante qu'elle, avec sa chemise lâche et son gilet sombre. Elle
était plus jeune qu'elle, pensa-t-elle, furieuse.
"De toute façon,
je m'en sort comme un chef au pistolet..." Elle reprit froidement la
discussion dans son cerveau "Je suis une excellente tireuse."
"Oscar... Je
ne pense pas..."
"Quoi ? C'est
ta vie, il me semble."
"Oscar... Tu
sais qu'elle ne m'interresse pas..."
"Je sais
parfaitement bien que tu es libre d'avoir des relations et zut à la fin !"
Elle plaça la lame sur la table parce que sa main se mettait à trembler. Elle
se leva et commença à partir. Elle était furieuse. Il vallait mieux qu'elle
parte avant qu'elle commence à trop parler et avec trop de négligence.
André essaya de
l'arrêter. "Oscar ! Attend ! S'il te plait.." Mais, incapable de voir
autour de lui, n'y était pas habitué, et n'ayant pas eu le temps de tatonner
autour de lui, il trébucha sur les chaises et tomba sur le sol_ Il avait mal_
Il ne pouvait pas comprendre ou il était. Il était perdu.
Oscar réalisa ce
qu'elle venait de faire trop tard. Et, plus important, son coeur ne pouvait pas
supporter de le voir comme ça.
"T'es tu fais
mal ?" Lui demanda-t-elle tristement, s'agenouillant près de lui.
"
Non..." Il était confus et plein d'embarras de se trouver face à se
propre faiblesse.
Oscar l'aida à se
relever. Puis, sans un mot, et toujours furieuse, elle sortit de la chambre.
Elle ne pouvait
pas y retourner plusieurs heures après.
"Il ne va
certainement pas regrette la compagnie de certaines !" Pensait elle, aveuglée
par la rage, alors qu'elle pressait son cheval d'aller plus vite
Elle galoppa
pendant des heures. Elle regrettait de ne pas avoir la tête vide et un coeur en
pierre. Mais à la place elle gardait le souvenir de cette scène et se sentait
terriblement mal. A cause de ce qu'elle avait vu. Et à cause de la manière
dont elle s'était comportée. Elle avait agit trop impulsivement. Elle se
sentait blessée.
C'était comme si
quelque chose s'était cassé entre eux. Comme si quelque chose d'exterieur à
elle lui aviat montré que la confiance complète et mutuelle qu'ils avaient
partagés ( du moins c'était ce qu'elle avait pensé jusqu'à present) pouvait
ne pas être vraie. Elle se sentait comme si le André qu'elle connaissait n'était
qu'une partie de ce jeune homme qui, après tou, avait une autre vie que la
sienne à vivre. Elle ne pouvait l'accepter ! Elle ne pouvait même pas
l'envisager !
C'était comme si
quelque chose lui avait montré sa condition, triste et anormale. Le simple
doute qu'il put avoir eu une relation avec cette fille l'avait completement dépouillé
des derniers lambeaux de l'estime de soi qu'elle avait en tant que femme, après
que son père ait si exactement travaillé sur le reste avec son éducation. La
possiblité qu'André, la personne qui avait toujours été à ses côtés,
ou même pire_ La personne qui lui avait dit qu'elle l'aimait_ Pouvait penser, même
faiblement, à une autre femme, la blessait immensement. D'un autre côté, elle
ne pouvait pas esperer l'isoler du monde. André avait 32 ans. Comment pouvait
elle s'attendre à ... Cependant l'idée qu'il pouvait avoir un femme lui
brisait simplement le coeur. Elle se sentait horrible. Mais au plus profond elle
esperait que ce n'était pas vrai. Un petite voix à l'interieur lui disait que
ce n'était pas possible. Pourtant...
Les heures avaient
passé.
Elle avait laissé
sortir tous ses sentiments et maintenant elle se sentait froide et elle avait
faim. Cela la ramena à la réalité. Elle se sentait stupide. Incroyablement
stupide pour ce soupcons qu'elle avait nourris dans son esprit. Pour la
confiance qu'elle lui avait enlevé. Etait-il possible qu'un petit doute la
harcelant soit plus important que tout ce qui s'était passé entre eux depuis
qu'ils se connaissaient ? Elle l'avait traité comme de la crasse. Et il était
blessé et il avait mal. Comment avait-elle pu être si cruelle ?
André se sentait
terriblement mal sur ce qu'il s'était passé. Il avait patiemment essayé de dégager
la table. Puis il s'assit sur le lit, se sentant sans espoir et surpris par la
tournure des evenements. Bien sur, il savait combien Oscar était impulsive.
Mais ce n'était vraiment pas sa faute. Cette fille lui était completement égale.
Il n'avait même pas pensé qu'elle pouvait être interressée par lui. Il ne
pouvait pas comprendre pourquoi Oscar en avait fait une telle affaire. Etait
elle jalouse ? Non... Il sourit. C'était juste impossible... Il laissa couler
une main sur sa joue, qu'Oscar avait maintenu quelques temps auparavant. Il
essaya de se rappeler la sensation de son contact. Mais il s'arrêta avec
horreur quand la seule image qu'il put évoquer fut celle d'une Oscar combative,
furieuse. Quel idiot...
Il ne se sentait
pas bien. Il avait froid et la douleur dans son oeil le fatiguait. Ce problème
prenait la priorité pour lui maintenant. Il aimait Oscar de tout son coeur.
Impuissement. Mais c'était un problème secondaire pour le moment. Il se laissa
aller contre les oreillers. Fievre. Douleur. Pensée. Pensées claires_Au moins
l'avaient elles été avant.
Il n'avait jamais
pensé à d'autres femmes. Elles ne l'avaient jamais interressé. Comment Oscar
avait elle pu penser qu'il pourrait jamais trahir son amour pour elle ? Qu'il
pourrait aimer un flirt passager... Une simple histoire sexuelle, plus qu'il ne
l'aimait elle ? Quelle idée absurde...
Ses pensées se cassaient et n'avaient plus aucun sens. Sexe... Oui, il desirait Oscar. Sans l'ombre d'un doute il la désirait d'une façon interdite. Il pensait qu'il en mourrait d'envie. Il l'aimait. Mais le sexe et l'amour étaient devenus une seule chose pour lui et il ne pouvait les séparer - Il pourrait rester vierge toute sa vie à attendre (du moins déliberement). Une manière de vivre à laquelle, jusqu'à ce moment, il avait adhéré. Il était sûr de vouloir ça, alors il pouvait l'attendre. C'était drôle... Il rougit quand il pensa à l'expression qu'aurait Oscar si elle pouvait connaitre ses pensées et ses idées. Il était fatigué... Il voulait dormir.
A
suivre...
Mail
to laura_chan55@hotmail.com
Translation: Emilie Violon Mail to cviolon2@wanadoo.fr