Une Erreur
VIII
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À cette rencontre en suivirent d'autres. Oscar allait retrouver André à chaque fois qu'elle le pouvait. André se remettait lentement de ses blessures. Et il était mieux, beaucoup mieux, à chaque fois qu'il la voyait. Il s'était recréée entre eux une certaine familiarité et, si toutefois ils continuaient à se raconter simplement ce qu'il se passait dans leurs journées, ils étaient heureux, très heureux.
Il sembla à Oscar avoir retrouvé la complicité de son ami de toujours. Toutefois certains sujets étaient restés hors de leurs conversations, comme si le seul fait de les évoquer aurait pu briser le charme, la magie de ces après-midi passés à côté d'André. Oscar était heureuse de cette intimité retrouvée et il lui semblait, à certains instants, que cette amitié retrouvée pouvait être vivante, réelle, et éternelle.
Ce n'était plus du tout comme avant, peut-être, mais ça ne pouvait pas être mieux que ça l'était maintenant.
Au contraire, sûrement maintenant c'était beaucoup plus beau, parce qu'elle avait déjà éprouvé ce que signifiait être loin de lui. Maintenant elle appréciait chaque instant passé ensemble, et semblait pouvoir en cueillir un sens plus profond. Pourtant, à d'autres instants, elle aurait voulu l'effleurer, lui prendre la main, lui faire une caresse. Elle le sentait, c'était un désir très fort en elle. Mais elle savait ne pas pouvoir le faire. Le risque était trop grand. Le risque de réouvrir cette blessure. Une blessure plus profonde que celles qu'André avaient sur le corps. Une blessure dans l'âme. De tous les deux. Le toucher pouvait dire toucher cette zone d'ombre qui, aux marges de leur rapport, existait encore. Et dans cette zone d'ombre, Oscar avait peur de se perdre, de ne jamais plus pouvoir en sortir. Même si chaque séparation lui provoquait une étrange douleur. Oscar sentait ne pas pouvoir s'en passer, de cette étrange douleur, comme de rencontrer André chaque fois qu'elle le pouvait. En fuyant, en fuyant un monde entier de personnes et de devoirs et d'habitudes, pour se réfugier dans cette maison, dans cette chambre, dans les mots et dans les yeux de cet homme.
André était heureux de l'avoir de nouveau avec lui. Il savait combien cela coûtait à Oscar de venir là. Quels étaient les risques qu'elle courait à chaque fois que, en cachette du monde, elle allait le voir. Et il était heureux, heureux de pouvoir la voir, heureux de parler avec elle tous les jours, de n'importe quoi, de l'écouter aussi parler de n'importe quoi, de la voir. Là. Assise. Auprès de lui. |
Aussi proche. Il s'aperçut qu'Oscar n'avait jamais été aussi proche de lui. Même pas cette nuit. Même pas dans ce lit. Maintenant elle était très proche. Et ils parlaient, parlaient beaucoup plus qu'avant. Cette chambre était vraiment hors du monde. Comme si, jusqu'à cet instant, même lorsqu'ils vivaient ensemble, ils avaient été beaucoup, beaucoup plus éloigné.
Il l'adorait, adorait l'entendre parler, l'adorait lorsqu'il la voyait arriver de sa course, fatiguée. Il l'adorait lorsqu'il la voyait sourire, pendant qu'elle ouvrait les portes de sa maison. La déception de la voir ne pas pouvoir aller vers elle, sa blessure à la jambe ne le lui permettait pas encore. Pourtant il sentait, il savait, que ce miracle pouvait se répéter chaque jour seulement dans cette chambre, dans cette maison, éloignée du monde. Et il craignait l'instant où il n'aurait plus été possible de se rencontrer là. Comme un enchantement, des potions avait pénétré les murs de cette chambre. Leur amitié était possible seulement dans cette chambre.
Elle était belle, Oscar était belle, chaque jour incroyablement plus belle. Depuis le temps qu’il l’aimait, André ne s'était presque pas aperçu à quel point son Oscar était belle.
Et elle était à lui, vraiment à lui pendant ces deux heures qu'ils réussissaient à passer ensemble presque chaque jour.
Mais en même temps, André avait peur, peur qu’un geste vers elle pouvait la faire fuir de nouveau, définitivement. La perdre, encore, mais cette fois sans plus pouvoir espérer la retrouver.
Il la désirait. Et cela faisait partie de lui. Comme de respirer. Il pensait à tout ce temps vécu où il n'avait jamais cessé de la désirer. Comme de respirer. Un besoin.
Mais il ne pouvait la toucher d'aucune manière, parce qu'il sentait, ou peut-être craignait qu'elle n'aurait pas accepté ce geste. Et, au fond, Oscar ne se rappellait pas ce qui s'était passé cette nuit, donc ne pouvait pas se rappeller que, cette nuit, il ne s'était pas déshabillé seulement de ses vêtements, face à elle, mais s'était déshabillé complètement, de ses défenses, de ses peurs. Il lui avait ouvert son coeur. Il lui avait confessé son amour. Et il était resté nu face à elle. Nu jusqu'à l'âme.
Dans le billet de ce matin, au fournil, avant l'enfer, il avait écrit ceci. Et Oscar ne l'avait pas lu.
André ne savait pas de quoi elle se rappellait, et n'avait pas le courage de le lui demander... il se contentait de pouvoir l'avoir, dans ces rencontres de l'après-midi. Dans leurs après-midi. Et ce n'était pas peu. C'était tout.
Il aurait voulu l'avoir ainsi, toujours. Mais il savait que ça ne pouvait être toujours.
Trois semaines avaient passé, trois semaines de rencontres, trois semaines d'après-midi passés ensemble. De rire, de regards, de sourires entre eux. Cet après-midi de fin mai le médecin allait enlevé le dernier pansement à la jambe droite d'André. Pendant quelques temps encore il ne serait pas en état de monter, mais le pire était maintenant passé. Le médecin était arrivé à cinq heures cet après-midi, et Oscar voulait être là, avec lui, à cet instant. Partager même cet instant avec lui. Elle avait demandé à la Reine d'être congédié à trois heures, en inventant une excuse. Et elle avait obtenu congé.
À trois heures Oscar se préparait à sortir de Versailles. Un orage éclata. Oscar s'approcha des carreaux de la fenêtre de l'appartement de la Reine.
C'est seulement un orage de printemps, se dit-elle. C est seulement un orage de printemps, violent mais de courte durée. Je dois y aller.
Elle enfila un manteau. Se rendit vite compte que le manteau ne la couvrirait de grand chose, la pluie tombait très fort. Mais cela n'avait pas d'importance. L'important était d'aller là-bas vite. elle devait rejoindre Paris, le plus vite possible. André... André l'attendait. La voix de la Reine la rappela.
"Mademoiselle Oscar, ne voyez-vous pas comme pleut? Attendez, attendez au moins que ça se calme un peu. Il est dangereux de sortir avec un temps pareil."
"Majesté, je vous remercie pour les égards que vous avez envers moi mais, vous verrez, cela cessera vite et je... il m'est nécessaire d'y aller maintenant. Rapidement."
"Mademoiselle, ne soyez pas si pressé, la pluie pourrait rendre les routes impraticables. Attendez. Attendez, s'il vous plait. Ou faut-il que je vous en donne l'ordre?"
"Majesté", dit Oscar en s'agenouillant face à sa Reine, "je dois y aller, je dois y aller maintenant".
"Mais qu'est-ce que cela veut dire, je ne comprends pas, qu'est-ce qui vous pousse à affronter un temps comme cela? Qu'y a t-il d'aussi important pour vous pour vous rendre aussi irréfléchie, aussi inconsciente? Que se passe t-il? Oscar, je vous vois différente, depuis quelques temps vous êtes différente... cela fait des jours et des jours que je vous vois toujours distraite, comme si il y avait seulement votre corps pendant que vos pensées sont loins d'ici,on dirait presque... on dirait presque que vous n'aspiriez pas à autre chose que d’aller loin d'ici le plus rapidement possible. Qu'est ce qui a changé, Oscar?"
"Mais... Majesté... il ne se passe rien de tout ceci... je... je suis simplement un peu fatiguée... pardonnez-moi si je vous ai apporté des ennuis avec mon comportement. Je... je dois y aller... il se fait tard... je vous en prie Majesté... laissez moi y aller... "
"Jusqu'à ce point... Me prier de vous laisser y aller... certainement, vous pouvez y aller... je ne vous en empêcherais jamais... Oscar, je vous prie d'une chose et je le fais parce que je me considère comme votre amie. S'il y a quelque problème, je vous prie, dites le moi. Je pourrais faire quelconque chose pour vous. Rappelez-le moi. Et maintenant allez. Soyez prudente."
Oscar salua la Reine et sortit de la chambre. Elle traversa rapidement les salles du palais vers la sortie. Elle monta à cheval et l'éperonna au galop. Courir, courir.
Rien, rien ni personne, Majesté, ne me change... je dois seulement y aller.
La pluie devenait toujours plus forte, et plus violente. Mais Oscar ne semblait pas vraiment la sentir. La pluie était devenue seulement un petit inconvénient, et elle se perdait dans ses pensées.
Il était au moins dans les cinq heures et demi lorsque Oscar arriva finalement à la place Louis le Grand.
Elle conduisit son cheval sous un porche voisin et frappa à la porte. La vieille Marianne vint ouvrir. Oscar courut rapidement dans l'escalier. André ouvrit la porte de sa chambre à cet instant.
"Oscar! Oscar qu'est-ce qui s'est passé? Tu es complètement trempée! Tu ne devrais pa!, tu ne devrais pas venir avec un temps pareil! Tu es inconsciente! "
Oscar le regarda avec tristesse.
"Mais je... le médecin ? Où est-il?"
"Il arrive. Mais maintenant tu viens à l'intérieur vite, tu dois te changer immédiatement, tu ne peux pas rester dans cet état!"
André commenca à chercher dans les tiroirs quelque chose pour pouvoir lui permettre de se changer... il sortit de la chambre pour demander de l'aide à Marianne.
Oscar resta dans la chambre. Déçue. Triste. Elle s'assit sur la chaise. Elle regarda la pluie tomber derrière les carreaux.
Oscar... Pourquoi ? Pourquoi une telle folie... tu tomberas malade... je dois vite te trouver quelque chose pour te sécher, pour te changer... et je dois vite allumer le feu... vite...
Mais à quoi j'ai pensé ? ... pourquoi lui ai-je hurlé dessus de cette façon? Elle est venue ici. Malgré la pluie. Elle a affronté un danger. Pour moi?
Tu as couru ici sous la pluie pour moi? Pour moi? Tiens-tu à moi tant que ça? Oscar... pour moi? ... qu'est ce qu'il se passe? Non, je dois rester calme. Tu dois te changer. C'est seulement à cela que je dois penser. Et alors? Pourquoi me vient-il l'envie de pleurer? Pourquoi?
Il prit une robe de chambre de Marianne. La chose la plus décente qu'il pouvait lui offrir, dans cette pauvre maison. Et des serviettes, en grande quantité. Il rentra dans la chambre.
"Oscar, qu'est-ce que tu fais assise ? Tu dois vite te changer. Tiens, prends ça. Je sais, c'est une robe de chambre, mais elle est en laine.Ca te réchauffera."
Et il s'agenouilla devant la cheminée avec fatigue, avec douleur, pour allumer le feu. Oscar enleva son manteau. Elle alla près de lui et posa sa main droite sur son épaule. André se leva. Elle était face à lui. Elle était très belle. Trempée jusqu'à l'os, mais très belle. Et elle le regardait dans les yeux. Avec déception.
"André... tu ne m'as pas salué..."
Un instant. Un instant seulement. Et André l'enlaça. Fort. Toujours plus fort. Commeil n’y en avait jamais eu entre eux avant. Une embrassade très chaude. Sans mots. Parce que des mots, à cet instant, il n'y en avait pas tout à fait besoin.
Même si elle était mouillée et tremblait de froid, cette embrassade n'aurait jamais dû finir. Même s'il la désirait et que ce contacte avec son corps ne le faisait certes pas penser à l'amitié qu'il y avait entre eux. Cette embrassade n'aurait jamais dû finir.
Jamais, pensait André, Jamais, pensait Oscar. Jamais.
Mais Oscar était mouilléé, elle tremblait, et sa santé était plus importante que la joie de cette embrassade. André brisa le charme. Il lui passa une main dans les cheveux. Avec douceur il lui dit : "Tu dois te changer, maintenant, s'il te plait."
Oscar sourit, consentit avec la tête. Prit la robe de chambre et les serviettes et sortit de la pièce.
Pendant qu'elle se changeait. Oscar entendit frapper. Le médecin était arrivé.
Elle serra bien la ceinture de la robe de chambre. Se sécha sommairement les cheveux, et rentra dans la chambre d'André. Le médecin était là avec lui.
Constamment durant la visite, Oscar resta là avec lui. Elle aida le médecin à enlever la bande. Elle resta secouer, pendant un instant, lorsqu'elle vit la blessure d'André à la jambe. Elle le regarda avec tristesse. André lui prit la main. Il la regarda à son tour. Pour la tranquiliser. Et Oscar lui serra la main. En lui souriant. Regards. Le docteur dit que la blessure guérissait bien et qu'à partir de maintenant il pourrait commencer à faire de petites promenades. Dans semble-il quelques semaines il pourrait peut-être recommencer à monter. Tout allait pour le mieux. Oscar raccompagna le médecin à la porte. L'homme donna une ordonnance pour le mari de la jeune femme en robe de chambre. Oscar aurait voulu lui dire qu'elle n'était pas sa femme. Mais elle ne dit rien. Et prit l'ordonnance.
Elle ferma la porte. S' y adossa, en regardant l'escalier qui la séparait de la chambre d'André. Elle soupira. Elle entendit la pluie, dehors, tomber encore plus fort. Peut-être encore plus qu'avant. Et dans une heure elle devrait s'en aller. Et... elle ne voulait pas... elle ne voulait plus partir.
André avait placé deux chaises devant le feu de la cheminée. Il l'invita à s'asseoir auprès de lui, pour qu'elle puisse se sécher complètement. Ils s'assirent. Proches.
"Alors, qu' a dit le médecin, Oscar?"
"Que demain matin la compétition de course de sauts d'obstacles ne te posera aucun problème!" Ils Rirent. Ensuite, en souriant : "Tu dois encre faire un peu attention. Et mettre un médicament sur la blessure, pour aider la cicatrisation... André... ", dit Oscar, avec tristesse," je ne pensais pas que cette blessure était aussi profonde... la poutre devait être vraiment lourde... André... je... je voulais te demander... "
"À quoi je pensais dans ces instants? C'est ce que tu voulais me demander?"
"Excuses moi..."
"Non, il n'y a pas de raison. Je pensais... je voudrais te dire à quoi je pensais... mais je ne crois pas que soit le moment... tu sais... c'étaient des pensées tristes... "
"Excuses moi, vraiment."
Ils restèrent dans le silence. En regardant les flammes dans la cheminée. Ensuite ils recommencèrent à parler entre eux. À sourire. À rire. L'horloge marquait sept heures.
"Je dois y aller..."
Oscar alla à la fenêtre. La pluie continuait à tomber à verse. La place était maintenant complètement inondée. Les routes seraient très difficiles à parcourir, ce soir.
"Tu ne peux pas y aller maintenant.C'est dangereux, c'est très dangereux, les routes ne sont pas sûres."
Oscar appuya les mains aux carreaux.
"Qu'importe! Je suis spécialisée en choses dangereuses!" Elle le dit en souriant, en regardant la place presque inondée.
Elle sentit les mains d'André lui ceindre la taille. Elle perdit sa respiration. Ensuite elle soupira.
"Reste... je t'en prie." "Tu sais que je ne peux pas." "Ne pars pas." "André... je ne peux pas rester avec toi." "Restes, s'il te plait." "André..." "Je te jure qu'il ne se passera rien, il ne se passera jamais rien, mais restes. Restes avec moi cette nuit." |
Oscar ferma les yeux.
Ses mains chaudes continuaient à lui enserrer la taille.
"Tout va bien."
André appuya le visage sur l'épaule droite d'Oscar.
Ils restèrent silencieux.
Il sembla à Oscar qu'André pleurait.
Dans le silence.
Ils s'étaient retrouvés à cuisiner ensemble, Oscar et André. Marianne était très fatiguée et avait laissé aux deux jeunes gens la tâche du dîner. Il y eut des rires, et des plaisanteries en cuisine. Mais malgré tout, le dîner se passa discrètement. À table, Oscar et André distrayaient le professeur et Marianne avec les récits de leurs aventures. Le professeur riait, ne manquant pas de temps en temps de reprocher aux deux jeunes gens, à Oscar en particulier, la trop grande facilité avec laquelle ils affrontaient les situations les plus dangereuses. Oscar souriait. Elle regardait André. Elle était heureuse.
Après le dîner le professeur et Marianne se retirèrent dans leurs chambres. Pendant qu'André et Oscar allaient de nouveau dans sa chambre à lui.
Le professeur dut se fatiguer à faire comprendre à Marianne que le fait qu'Oscar restait pour la nuit n'était pas... inconvenable. À la fin la vieille Marianne cessa de broncher et le vieux professeur put aller dormir tranquillement.
La pluie tombait beaucoup moins fort maintenant, et semblait qu'elle accompagnait, comme une mélodie, cette merveilleuse fin de soirée qu'Oscar et André passaient ensemble avant de dormir. Ils avaient lu ensemble les pages d'un roman d'aventures.
Mais il y avait qu’un seul lit, pour deux personnes.
"Oscar... si tu veux je peux aller dormir sur le divan dans le salon."
"Vraiment ? Cet espèces de banc de bois avec une "patte" chancelante serait un divan? Non, laisse ça, de plus ça pourrait poser un problème pour ta jambe. On dira que pour cette nuit, et seulement pour cette nuit, nous dormirons ensemble. Au fond nous le faisions enfants, non?"
"Oui", sourit André, "mais lorsque nous étions enfants... nous occupions moins d'espace dans le lit..."
"C'est toi qui es devenu trop gros... pas moi... donc laisse-moi un peu d'espace et viens dormir sans histoires. Demain matin je dois partir d'ici rapidement, avant que mon père ne soit réveillé. Donc, ça veut dire que si tu te prends trop de place dans le li... je te donnerai un coup de coude"
"Bien Je comprends, alors cela veut dire que si tu ronfles comme d'habitude, je te donnerai aussi un bon coup de coude."
"Eh Depuis quand !? Je n'ai jamais ronfler de ma vie"
"Eh eh... bien sûr... avec délicatesse, avec noblesse même... mais tu as... de temps en temps... comment dire... un petit ronflement... "
"Quoi!?" Oscar lança un coussin sur le visage d'André. La contre-attaque ne se fit pas attendre.
Au terme de cette longue bataille, les deux tombèrent sur le lit.
"André?"
"Oui?"
"Tu te souviens lorsque nous étions enfant et que nous dormions ensemble?"
"Bien sûr!"
"C'était un peu comme maintenant, pas vrai ? Nous regardions la pluie à travers les vitres comme maintenant... "
"Déjà."
"Je voudrais revenir en arrière..."
"Pourquoi pas... tu étais un enfant rechigneux alors, tu sais?"
"Et toi tu étais un crétin déjà alors!"
"Et tu es resté rechigneuse!"
"André?"
"Oui... qu'est-ce que il y a?"
"Je pensais... lorsque j'étais petite j'ai longtemps cru être un garçon..."
"Je sais."
"Pourquoi tu ne me disais rien alors... tu le savais avant moi... "
"Et alors, quelle différence ça aurait fait? Tu devais penser comme un garçon, ainsi en avait décidé ton père, et ensuite... "
"Et ensuite?"
"Et ensuite, Oscar, j'étais un enfant seul. J'avais perdu mes parents. J'avais seulement ma grand-mère. Ensuite tu es arrivée. Un enfant rechigneux, suffisant, ennuyeux et têtu. Mais également l'unique sourire doux de cette maison. J'étais seul, Oscar, et j'avais besoin de ce sourire. Désespérément. Oui, même si je savais que tu étais une fille, je ne te disais rien lorsque tu pensais être un garçon. À quoi cela aurait servi? A te faire souffrir? Oscar, je ne voudrais jamais faire te souffrir, crois-moi. Tu aurais seulement perdu ton sourire. Et j'en avais besoin. J'avais besoin de ce sourire. J'avais besoin... de toi, Oscar."
Oscar le regarda dans les yeux, ensuite appuya sa tête sur sa poitrine. Doucement.
"Oscar?"
"Oui?"
"Lorsque j'étais en train de mourir... j'ai pensé à toi... je ne voulais pas mourir sans te revoir... je ne voulais pas... mourir tout seul."
Oscar soupira, et se serra plus fort contre lui.
"Jamais plus. Jamais plus il ne devra t’ariver ce genre de choses André. Jamais, jamais, André. Il ne doit jamais plus rien t'arriver de mal."
André la tint ainsi, proche de lui, dans ses bras, avec son visage sur sa poitrine.
Elle l'écouta en s'assoupissant et glissa dans un sommeil profond. Ensuite il se leva, sans la réveiller. Il la regarda dormir. Longtemps. Il avait tant de pensées. Et il attendait avec tristesse, que l'aube la lui prenne.
Il s'était endormit. Mais une voix le réveilla. André ouvrit les yeux. Il s'était endormit sur la chaise.
Oscar dormait encore mais bougea rapidement la partie haute de ses paupières. André comprit qu'elle rêvait.
Il s'approcha d’elle.
"... Je ne veux pas... pas partir... mon amour... mon amour aides moi... je t'en prie... emmènes moi... "
André retint sa respiration. Qu'est-ce qui se passe? De quoi rêvait-elle ? Son amour ? Qui ? Fersen ?
Il fut pris de tremblement, pendant qu'Oscar s'agitait dans le lit.
Ce n'est pas possible... encore lui... maudit... maudit Fersen... même maintenant ? Même maintenant que nous sommes aussi proche? C'est inutile... tout est inutile. Je ne réussirai jamais à l'extirper de ton coeur... Oscar... oublis-le... je t'en prie...
"Mon amour... mon amour... ne pars pas... ne me laisses pas... je t'en prie... le feu...fais attention... non... "
Elle rêvait, d'un rêve où elle était en danger... "son amour... et son désespoir.
Réveilles-toi. Réveilles-toi Oscar. Tu te fais du mal. Tu me fais mal. À mourir.
"... André... tu ne fais pas attention..."
André la regarda, le regard incrédule, la gorge sèche. Il crut se sentir mal.
"André... André... je ne veux pas... je... je t'aime... "
Paralysé. Figé. Choqué. Pendant que les paupières d'Oscar ne bougeaient presque plus, et que son corps glissait de nouveau dans un sommeil profond.
Il tremblait. Chaque fibre de son corps tremblait. André regardait Oscar de nouveau profondement endormie.
Il revint à la chaise. Dans le silence. Il s'assit. Et il pleura. Avec les yeux tournés vers le plafond. Toutes les larmes d'une vie. Toutes les déceptions, les souffrances, les disgrâces d'une vie entière. Et il remercia Dieu, de toute les façon possibles.
Oscar... je t'aime... je t'aime... je t'aime...
Il ne put plus dormir. Il s'assit sur le lit auprès d'elle. Et il attendit l'aube. En la regardant. En lui caressant légèrement les cheveux. Il la réveillerait, son Oscar, à l'aube.
Et à l'aube, à contre-coeur, André réveilla Oscar. Il avait cessé de pleuvoir, maintenant. Mais les routes étaient encore inondées. Oscar se leva et alla récupérer les vêtements du jour précédent, maintenant secs. Elle se changa. Elle devait vite s'en aller. Même si cela la rendait triste, très triste. Pourtant, elle se sentait étrangement plus légère, comme si la pluie l'avait purifié même dans ses pensées. André l'accompagna dehors.
"Oscar, cherchons un carrosse et attachons ton cheval. Ce sera moins dangereux."
"Ça va bien. André, je ne sais pas si je pourrai revenir aujourd'hui. Mon père est au château et..."
"Ce n'est pas grave... demain?"
"Oui."
Ils arrêtèrent le premier carrosse.
Oscar y monta.
André il lui fit un signe de salut.
Oscar sourit.
Le carrosse emmena rapidement Oscar de la place.
Demain, oui, demain... je t'attendrai toujours... un jour... peut-être... tu pourras me le dire...
La carrosse entra dans l'allée qui menait au palais Jarjayes. On ouvrit les grilles. Et la voiture s'arrêta dans la cour. Oscar descendit. Quelqu'un l'attendait sur le seuil. Quelqu'un qui n'avait pas dormi cette nuit. C'était grand-mère.
Oscar balbutia quelque chose sur les routes impraticables et sur l'opportunité, et même plus, sur la nécessité de rester dans une auberge. Grand-mère la regarda, sans comprendre. Elle lui dit de monter dans sa chambre, pendant que tous dans la maison dormaient encore. Oscar sortit avec le porte-monnaie pour payer le cocher. Grand-mère la bloqua.
"Tu vas par ici, je pense."
Et Oscar courut dans l'escalier.
Grandmère s'approcha du cocher.
"Bien : ça c’est pour le voyage. Et ça... pour une information... "
Dans le prochain épisode : La pluie a emmené l'amour. Malgré les mille précotions et les mille excuses inventées par la jeune femme, le secret d'Oscar est en train d'être dévoilé. Que restera t-il d'une histoire d'amour alors qu'elle vient à peine de commencer? Et Oscar aura t-elle finalement le courage d'affronter André ?
Tout celui dans le neuvième épisode de "Une Erreur".
A suivre...
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Pubblicazione del sito Little Corner del maggio 2006