La Fuite
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Disclaimer:
Ils ne m'appartiennent pas, yadi yada... pas d'argent...
Note:
Cette vignette inachevée est extrêmement courte, je l'avais écrite sous
l'emprise de la pire mélancolie. Personnellement, je n'en suis pas fière, et
je n'aime pas trop le résultat, mais je l'ai "postée" parce que
j'avais promis...
Oscar:
"J'ai
un amant..."
Non
pas par passion, puisque la passion m'est interdite, mais par réaction.
Aujourd'hui,
je sais que je vais mourir... Mourir
bientôt. Même le médecin l'a confirme, l'air navre. Et
je ne voulais pas achever mon existence sans connaître ce mystère propre a mon
sexe.
Je
connais déjà l'amour, mais cela fait trop mal.
Je
voulais donc comprendre et enfin connaître ce que tous s'entêtent a vouloir
faire de moi: une femme.
André?
Il n'aurait probablement pas demande mieux que de partager mon lit, mais je ne
voulais pas mêler ses sentiments a ce qui n'est, en fait, pour moi, qu'une expérience.
Il aurait peut-être même refuse: ces jours-ci, André est plus soucieux
que moi de mon honneur.
Donc,
je joins maintenant ce monde d'hypocrites. Pour être femme, fallait-il donc
renoncer a toute décence?
Je
croise maintenant les amants d'hier, et ils me reconnaissent a présent comme
l'une des leurs.
Comme
cela a été facile! Passer d'une autorité en rigueur glaciale, a la
courtisane qui s'empresse de dévorer sa proie!
Par
des calculs bien mathématiques (n'est-ce pas ainsi que font toutes les
intrigantes?), j'ai jeté mon dévolu sur le Baron de Coudray.
Relativement
peu présent a Versailles, discret, donc. Petite noblesse, mais ancienne,
bref, dans la moyenne: je ne désirais pas, après tout, devenir la maîtresse
publique d'un homme d'influence. Il ne me déplaît pas, mais il ne fait
pas non plus battre mon coeur, c'est beaucoup moins dangereux de la sorte.
Je
ne me cache pas. Du moins plus avec
celles et ceux que je croise lors de mes voyages vers mes plaisirs clandestins.
Versailles est ainsi fait que les gens enclins a ce genre d'ébats se retrouvent
toujours, mais la discrétion est Loi et c'est en somme une société de
libertins bien civils.
Je
me demande parfois ce que penserait la Reine, si d'aventure elle entendait, ou
daignait croire les derniers bruits.
Mais
je ne la vois guère, et je pourrais sans doute plaider la passion:
Marie-Antoinette n'est-elle pas, après tout, la première a comprendre un amour
clandestin?
Le
lus difficile fut André.
Je
lui ai cache mes sorties nocturnes, cependant il veille. Je me demande
s'il va jusqu'a sentir le parfum sur mes vêtements, ou la sueur étrangère sur
ma peau.
Il
veille et il souffre. A cause de moi, mais je n'y peux rien. Il ne
dit rien: il a promis, il y a bien longtemps.
C'est
pour cela que je vais quitter Coudray.
Mes
rendez-vous des Jeudi-soirs n'ont en fait que confirme ma peine. Lorsque le pauvre homme, las sans doute de ne pouvoir éveiller
ma passion, s'abandonne enfin a la sienne, je me retrouve alors toute seule dans
un lit plein de lui.
Cela
n'en vaut pas la peine. L'ultime torture pour André et c'est moi qui m'en sort
diminuée, indigne.
Je
vais donc arrêter cette comédie. Comment être femme sur cette terre
sans devoir commettre nombre péchés irréparables
pour grappiller quelques minutes de bonheur?
Il faudra
bien, un jour, que Dieu fasse ses comptes. Ce jour-la, peut on être puni pour avoir trop vécu?
******
André:
Je
suis aveugle
Aveugle
par ta beauté. Refusant de voir ta peine.
Comment
oserais-je te juger? Toi
qui, par ton éclat, illumine ma vie comme le soleil en plein Midi?
Il
a fallu que tu leur cèdes, que tu nous cèdes, nous, houspilleurs, qui t'avons
encore force a changer ton destin.
Mais,
comme a ton habitude, tu as choisi de le faire a ta façon.
Pour
une fois, je n'approuve pas.
Mais
je suis trop égoïste pour croire en une solution qui passe par les bras d'un
autre. Je rêve que tu reviennes, un soir, et que tu ne repartes plus.
Au diable le Baron. Tu penses peut-être que je ne le sais pas?
Je
ne supporte pas de t'imaginer dans le lit d'un autre.
Mais
je souffre trop, ne le vois-tu pas? T'en
moques-tu, d'ailleurs? Je refuse de penser que ton coeur s'est change en
glace. Et pourtant, tu me regardes a peine. As-tu honte? As-tu peur?
Ce
soir, Oscar, nous partirons tous les deux... Dans l'obscurité ou je vis déjà,
je n'ai besoin que de ta présence pour m'éclairer.
******
Le
Mardi 11 Août 1788, la disparition du Capitaine des Gardes Françaises était
annonce a Louis XVI.
Fin?
Ca y est, tu l'as, Emilie (Pardon Oscar!).
mail to: amarisee@yahoo.co.uk