«Rapporto di
un delegato ufficiale della Croce Rossa Internazionale»
(dal Libro
Bianco del Comitato Internazionale della Croce Rossa - 25.4.1945)
Lors de notre arrivée déja,
nous fûmes témoins d'une scène tragique. Cinq colonnes de travailleurs
comprenant chacune cent hommes environ, se traînaient au camp, fatigués après
un jour de travail pénible. Dans chacune de ces colonnes, il
y en avait quelques- uns qui étaient portés par leur camarades car, à cause
de leur épuisement, ils ne pouvaient plus continuer et ils étaient près de la
mort. Certainement c'étaient là d'éventuelles victimes bonnes pour le crématoire
qui d'ailleurs travailla toute la nuit à plein rendement. On m'a dit d'autre part que ces
colonnes de travailleurs étaient très bien loties au point de vue physique.
Quel devait être alors l'aspect des autres malheureux? Je lui ordonnai de mander le 3 mai le Commandant de l'usine
d'avions de Gusen auprès de Ziereis. Au cours de l'entretien qui eut lieu, je
demandai à Ziereis, en présence de Reiner, d'annuler immédiatement l'ordre de
faire sauter l’usine d'avions. Ziereis refusa en déclarant que ce n'était
pas lui qui avait donné cet ordre et qu'il ne lui appartenait pas d'annuler des
ordres supérieurs. Je fis appel à son grade, à ses sentiments d'humanité. Le
commandant de l'usine d'avions expliqua que le plan prévu consistait, au cas où
les Américains ou les Russes approcheraient, à rassembler, par le signal d'alerte,
dans la nuit du 5 ou 6 mai, les détenus de Gusen I et II, soit environ 40.000
êtres humains, dans les ateliers de l’usine souterraine d'une superficie de
50.000 mq., ainsi que les habitants de Gusen et de St. Georgen. L'éclatement de
24 tonnes et demie de dynamite disposées à l'avance dans les couloirs ferait
alors sauter l'usine avec détenus et habitants. J'obtins pourtant que Ziereis
retirât, au moins verbalement, l'ordre de fair sauter l'usine et s'engageât à
faire suivre cette annulation aux commandants de l'usine. Il pensait que cette
annulation verbale, en ma présence, était suffisant.
Dal
fascicolo «L'oblio è colpa», a cura dell'ANED di Milano, numero unico,
s.d., per
gentile concessione