Gèrard Berréby
prefazione alla riedizione di Fin de Copenhague
di Asger Jorn (Allia, Paris, 2001)
« ho
ragione – ho ragione, vi ho incontrato, era inevitabile, non siamo noi a
esserci rincontrati, sono le nostre soluzioni »
Gustave
Courbet a Alfred Bruyas, maggio 1854.
Potlatch,
bollettino d’informazione dell’Internazionale lettrista il cui primo numero apparve
nel giugno 1954, era “inviato gratuitamente agli indirizzi scelti dalla
redazione e a chi ne sollecitasse l’invio”. E’ in Italia, presso Enrico Baj,
che Asger Jorn scoprì questa rivista. Egli scrisse ad André-Franck Conord,
allora direttore della pubblicazione. Jorn ricevette una risposta firmata da
Michèle Bernstein e Guy Debord datata 16 novembre 1954. Da questo incontro
nacque un’amicizia indistruttibile fra i due uomini. Tre anni più tardi, nello
studio litografico di Verner Permild, col quale Jorn lavorò dal ’53 fino alla
morte, prese vita Fin de Copenhague, libro tirato in duecento esemplari, nel
quale Debord funse da consigliere tecnico per il détournement.
Nel
1937 Jorn frequenta lo studio di Fernand Léger e realizza con Pierre Wemaëre
l’affresco del Palais de la découverte Le
Transport des forces che sarà
bizzarramente firmato da Léger. Lavora con le Corbusier al Pavillon des
Temps nouveaux per l’exposition universelle di Parigi. Dal 1941 al ’44 dirige
la rivista Helhesten (Cavallo
infernale). Particolarmente attivo nel Gruppo sperimentale danese,
interviene alla Conférence du surréalisme-révolutionnaire nel 1947 e firma
insieme a Appel,
Constant,
Corneille, Dotremont e Noiret il volantino La cause est entendue, atto fondativo di Cobra (1945-1951)
acronimo di Copenhaghen, Bruxelles, Amsterdam. Dipinge, disegna, espone, fa
della ceramica, viaggia, sperimenta e scrive fra il 1953 e il 1957 alcuni testi
teorici che saranno raggruppati nel 1958 nel volume Pour la forme. Nel 1953 crea il Movimento internazionale per un
Bauhaus immaginista, polemizzando con Max Bill, e partecipa nel 1956 al Primo
Congresso degli artisti liberi ad Alba con i rappresentanti di otto nazioni.
L’anno seguente, a 43 anni, è tra i
fondatori dell’Internazionale situazionista.
Guy
Debord, più giovane di diciotto anni, ha già realizzato nel 1952 il film Hurlements en faveur de Sade e fondato l’Internazionale lettrista con Serge
Berna, Jean-Louis Brau e Gil J Wolman. Dal 1952 al 1954 anima la rivista Internazionale
lettriste e dal 1954 al 1957 Potlatch.
Espone numerose métagraphies, polemizza coi surrealisti, treaccia il
grafito Ne travaillez jamais,
pubblica nel 1956 Théorie de la dérive
e firma con Wolman Mode d’emploi du détournement.
Partecipa alla preparazione del Primo Congresso degli artisti liberi senza
assistervi e fonda l’Internazionale situazionista.
Mentre Jorn scriveva:
Debord est de son temps ; il ne
peut « être mieux que son temps ; mais, au mieux, être son temps » (Hegel).
Être le grand inspirateur secret de l’art mondial pendant une dizaine d’années,
depuis le silence que John Cage a introduit dans la musique moderne quelques
années après Hurlements en faveur de Sade, jusqu’à cette manie de se
communiquer par des comics détachés de leur sens premier, qui est maintenant
devenue la force de frappe de la nouvelle peinture américaine, ce n’est déjà
pas mal. Dans la mesure où Debord a pu depuis se manifester quelquefois sur le
plan de l’art et de l’autocritique de l’art, ses ouvrages sont porteurs du même
sens et vérifient notre interprétation : tous faits très vite, ils sont comme
des notes expérimentales au long du développement de la théorie générale du
détournement. La collaboration de Guy Debord à Fin de Copenhague, petit
livre spontané fait en vingt-quatre heures, a été plutôt remarquée : les effets
s’en sont répandus avec une étonnante vitesse, en quelques mois, parmi les
spécialistes du livre d’art et de la typographie, en Amérique et en Europe.
(Asger Jorn, Guy
Debord et le problème du maudit, in Guy Debord, Contre le cinéma, Bibliothèque d’Alexandrie, Aarhus, 1964)
J’ai le devoir de souligner le
rôle décisif qu’a joué pour moi, à cet égard, le mouvement situationniste et,
en particulier, mon ami Guy Debord. Je n’exagérerai pas en disant que la série
de collages d’aujourd’hui (si
tratta della mostra Au Pied du mur, alla Galerie Jeanne Bucher di
Parigi nel marzo 1969) est
l’aboutissement d’une démarche commencée à Copenhague il y a douze ans avec un
petit livre, exécuté et imprimé en vingt-quatre heures par Guy Debord et moi.
Le titre en était Fin de Copenhague. Il a été suivi d’une œuvre plus
ample : Mémoires de Guy Debord, du jeune Debord puisqu’il y était question des années
1952 et 1953 ; c’est un livre publié en 1959, dont la couverture est en papier
de verre ; j’y ai fait, à chacune de ces pages, les structures portantes, et
dans le domaine du livre c’est probablement mon apport le plus neuf. De là j’ai
poussé plus loin dans mon champ personnel de recherches, qui est celui des
images. Mais je tenais à dire qu’avec la série actuelle de mes collages, j’ai
contracté une dette envers le mouvement situationniste et, nommément, envers ce
personnage unique, profondément inquiétant et encourageant qu’est Guy Debord.
(Asger Jorn, Au
pied du mur, conversazione fra Noël Arnaud, François Dufrêne t Asger
Jorn, Galerie Jeanne Bucher, Paris, mars 1969)
Debord diceva:
Après l’expérience de Fin de
Copenhague je réunis un très grand nombre d’éléments pour cette nouvelle
construction du récit, dont je t’ai parlé. Je te demanderai des lignes colorées
d’une assez grande complexité qui devront former la « structure portante »,
comme on dit en architecture. Si Permild est prêt pour un choc beaucoup plus
fort, tout va bien.
(Debord a Jorn, 1
settembre 1957, Correspondance, volume 1, Librairie Arthème
Fayard, Paris, 1999)
Nous sommes devenus célèbres,
nous dit-on. Mais l’époque qui ne connaît pas encore tous ses moyens, est aussi
loin d’avoir reconnu tous les nôtres. Asger Jorn en a tant fait un peu partout
que bien des gens ne savent pas qu’il a été situationniste plus que n’importe
quoi d’autre, lui, l’hérétique permanent d’un mouvement qui ne peut admettre
d’orthodoxie. Jorn est de ces gens que le succès ne change pas, mais qui
continuellement changent le succès en d’autres enjeux. Contrairement à tous
ceux qui, naguère, fondaient leur carriérisme sur la répétition d’un seul gag
artistique essouflé, et contrairement à tous ceux qui, plus récemment, ont
prétendu fonder leur qualité générale imaginaire sur la seule affirmation d’un
révolutionnarisme total et totalement inemployé, Asger Jorn ne s’est jamais
privé d’intervenir, même à la plus modeste échelle, sur tous les terrains qui
lui étaient accessibles.
(Guy
Debord, De l’architecture sauvage,
in Jorn, Le Jardin d’Albisola,
Fratelli Pozzo, Torino, 1974)
Fin de
Copenhague, il risultato della collaborazione fra Jorn e Debord, un
libro di inedita concezione, è la messa in opera di certi procedimenti
descritti in Mode d’emploi du détournement che verranno
ulteriormente approfonditi in Mémoires. Jorn li riutilizzerà in quadri come quelli delle Modifications,
mentre Debord ne farà un uso sistematico in tutta la sua opera.
La
copertina di Fin de Copenhague è ricavata da un flano (il
flano è un materiale utilizzato in stereotipia per confezionare l’impronta
delle forme da riprodurre)
sul quale è impresso un quotidiano danese. Ognuno dei duecento esemplari
originali di quest’opera ha una differente copertina. La prima impressione per
i colori è data da dei monotipi. I colori applicati da Jorn per il primo
passaggio a stampa differiscono leggermente da quelli dei successivi. Tutti i
materiali di collage per i testi e le illustrazioni sono frutto di un
saccheggio in diversi giornali che dopo essere assemblati servono a conferire il
nero di stampa all’opera.
Pubblicato sotto le insegne del Bauhaus
immaginista, questo libro fu deliberatamente associato al nome del mitico Psychogeografical Comitee of
London dell’Institute of Contemporary Arts, allora luogo di proiezione delle
ultime innovazioni in direzione degli Stati Uniti. Poco dopo la comparsa di Fin de Copenhague e di Mémoires la Pop art trarrà profitto dalle creazioni di Jorn e Debord.