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La saga de la Marquise des Anges célèbre ses 50 ans


Anne Golon un archange sur l’épaule


En séance de dédicaces, Anne Golon revient sur le devant de la scène avec l’intégrale des aventures de son personnage fétiche, Angélique, Marquise des Anges.



Anne Golon revient. Encore plus forte de son expérience passée. Elle a mis un terme à un procès interminable avec son éditeur et lance sa propre maison d’éditions, les “Editions du refuge”. Tout un symbole. L'oeuvre d’Anne Golon, trop souvent dénigrée et affublée de l’adjectif de “littérature de gare”, adhère à la littérature populaire, qui, comme son nom l’indique, peut se vanter de l’être.
Pour preuve, le nombre impressionnant de ses ventes :
100millions de livres à travers le monde ! Un record.
Et si les aventures d’Angélique font toujours autant rêver, c’est peut-être pour une simple raison : elles ont ému, touché et intéressé des générations de lecteurs et lectrices.
Après 50 ans, le succès de la saga fonctionne toujours. La recette ? Anne Golon et Angélique ne font qu’un, même si l’auteur s’en défend ! (lire son interview ci-dessous).


«Avec l’intégrale, je démarre une nouvelle vie»



Pourquoi ces nouveaux ouvrages ?


Des changements avaient été faits à mon insu. Je réintègre des scènes, je les réécris. C’est un travail énorme. Il faut que les gens comprennent que ma situation était celle d’une personne abandonnée et persécutée au point d’être acculée à la disparition.
J’ai lutté avec le soutien de mes mousquetaires, de la société Archange International dont j’ai voulu l’existence et qui s’est battue depuis 1996 dans plus de dix procédures pour défendre mes droits en tant qu’auteur.
Il me fallait retrouver la possibilité de revoir mon oeuvre, de pouvoir la remettre dans la vie. Parce qu’une oeuvre, surtout littéraire, ne dépend pas du temps, mais du lecteur.
Et le public est éternel.



Internet vous a-t-il sauvée ?


Ah oui ! Sans Internet tous nos efforts auraient été vains, j’étais perdue. Par internet, j'ai découvert mes lecteurs à travers le monde, et j'ai eu la certitude que ces livres avaient vécu, et qu’ils vivaient encore, et que de nouvelles générations les avaient fait leurs.
Au salon de Genève, des observateurs ont été étonnés de voir la jeunesse des lecteurs qui m’ont fait l’amitié de venir. Certains fans sont devenus des amis et ont contribué à l’existence de cette Intégrale : Anna de Nottingham, Brigitte Luce de Paris, Gennady de New-York Fleya de Bilbao, Marie-France du Québec, etc.




Etes-vous toujours inspirée par l’Histoire ?


Plus que jamais. C'est comme des fouilles archéologiques : on trouve un trésor et ça se multiplie. On découvre que c'est plus passionnant que jamais. Je prends le temps.
Maintenant, on se dit : on ne saura jamais tout. Et justement cette Intégrale me permet peut-être de fignoler comme on fait une peinture, avec plus de soins. Je vis au milieu des documents, livres et papiers.
Tous les personnages sont présents, puisque je reprends l’histoire depuis le début.




Quelles sont les nouveautés apportées ?

C'est à mes lecteurs de les découvrir !


Avez-vous réservé des surprises à vos lecteurs ?

Forcément. C'est un peu comme dans une vie.


Tous les personnages de la version originelle sont-ils présents ?

Évidemment. Sauf ceux qui sont morts, mais personne n'est mort encore puisque je reprends au début. Il y a évidemment d'autres personnages qui surgissent du fait du développement de l'histoire. C'est comme de pouvoir rencontrer d'autres personnes dans la vie, on fait connaissance.


En cinquante ans d’histoires avec Angélique, en quoi avez-vous changé ? Et votre personnage a-t-il changé lui aussi ?

Il est évident que la personnalité d'une femme, que ce soit Angélique ou moi, se développe, se révèle. C’est la vie. Angélique, ce n’est pas moi, mais nous avons une vue assez commune sur l’existence.


Avez-vous trouvé un sens au destin de vos personnages ?

Tout a une signification. Derrière le destin d'Angélique et de Joffrey, il y a une suite de rebondissements qui les explique. C'est la question de l'inspiration et de la composition d'un roman.
J’ai quelquefois donné l'exemple des matriochka russes. On ouvre une bonne femme en bois, on en sort une plus petite, puis une autre, c'est un peu ça qu'il y a dans le roman d'Angélique. Et ça m’amuse de voir tout à coup, que déjà ça se trouve dans ce que j’ai écrit avant, en somme sans le savoir.


Comment expliquez-vous votre succès ?

C’est hors norme. Il n’y a pas de comparaison, c’est pourquoi les gens continuent à le lire. Je ne peux pas l’expliquer autrement. C’est un phénomène. Maintenant que j’analyse la situation, avec tous les épisodes, avec la nouvelle civilisation de l’internet, la place qu’Angélique y a pris immédiatement, je crois en somme que c’était une oeuvre écrite pour ce monde-là.
Ce roman est hors catégorie.


Que dites-vous aux critiques qui vous accusent de n’écrire que de la “littérature de gare” ?

Après 50 ans de succès, cela prouve que l’on peut réfléchir au sens de cette expression. A Pivot qui m’avait posé la question, j’ai répondu : «Cela dépend de ce que l’on entend par littérature populaire».
Dans populaire, il y a peuple. Et justement, tout le monde s’est mis à lire après la guerre. Mais ce n’est pas une raison pour dédaigner ce public.


Quels sont vos projet ?

Étant donné mon âge, je n'ai pas d'autre destin que mettre au point une vingtaine de tomes. Si j'en ai quatre par an, c'est un travail énorme pour plusieurs années.
Et puis il y a deux livres inédits sur la suite de l’histoire, à écrire. Avec la masse de notes que j'ai accumulées, j'ai trouvé l'aboutissement de cette histoire, qui s'explique dans Angélique et Joffrey de retour dans le Vieux monde. Là aussi, il y aura de quoi raconter.
C'est la fin de l'histoire, mais pas leur fin. Avec l’Intégrale, je démarre une nouvelle vie.
Ma main peut écrire et ma tête marche. C’est tout ce que je demande !

Propos recueillis par Catherine Jiguet-Jiglaire




Bio Express

Née le 17 décembre 1921 à Toulon, Anne Golon (de son vrai nom Simone Changeux), compte une dizaine d’ouvrages à son actif avant d’entamer la série des “Angélique, Marquise des Anges” qu’elle publie pour la première fois en 1956.
L’éditeur allemand étant plus rapide que le Français, le livre sort d’abord outre-Rhin avant d’envahir les rayons des librairies de l’Hexagone, en 1957.
Cinquante ans après, son héroïne Angélique, comme son oeuvre, se porte comme un charme.
Traduite en 30 langues, mise à l’écran dans cinq films, les sites internet à son sujet fleurissent partout dans le monde. Outre l’Europe qui les compte en nombre, la Chine et le Japon viennent d’inaugurer les leurs.
Anne Golon est aujourd’hui publiée dans une nouvelle maison d’édition qu’elle a créée en famille : www.editiondurefuge.com

di catherine Jiguet - Jiglaire


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