SEL, Mode d'emploi
dal sito Internet http://altern.org/sel
Edizioni Lilliput 2000
I - Le SEL, KEZAKO ?
Mais, dis, pourquoi, comment ?
Historique
Le système financier et les SEL
II - Fiches pratiques
Une réflexion et une décision d'une équipe
La première réunion et les autres
Le fonctionnement d'un groupe
La répartition des tâches
Création d'une association
L'élaboration des statuts, d'une charte et d'un règlement intérieur
L'unité d'échange
Cotisations en francs
Cotisations en grains
La comptabilité des échanges
Le catalogue des ressources
Rencontres et bourses d'échanges
Les échanges
Squad ça ne va pas bien...
Communications / médias
Questions juridiques
Echanges inter-SEL/La Route des SEL
III - Réflexions et contributions
Les astrophysiciens de lInstitut Californien de Technologie (François Terris)
***
Initié avec la création de la commission "Aide aux nouveaux adhérents SEL" lors la rencontre de Thiviers en avril 1996;
à partir de :
- the LETS INFO PACK, 7ème édition 1995 (Lets Link UK 61 Woodcock Road, Warminster, Wilts BA 12 9 DH - tél. 0985 217 871 United Kingdom)
- le Dossier SEL Mode demploi diffusé par la coordination des SEL en France depuis janvier 1995 ;
- les 20 réponses au questionnaire envoyé aux 60 SEL existant en France en avril 1996.
Equipe de travail :
Rédaction : Vincent Richard (SELLyon-Croix-Rousse), Annie Drappier (SEL Pyrénéen 09) - Mise en page : Fernand Karagiannis (SELLyon-Croix-Rousse) - Autres contributions : Jean-Pierre Barbez (SEL 89), Alain Bertrand (SEL Paris), Daniel Fargeas (SEL 66), Philippe Masson Zoppa (SEL du Forez), François Plassard (SEL Cocagne 31), François de Ravignan (SEL Pyrénéen 09), François Terris (SEL Pyrénéen 09) - Illustration : Vincent Cheynet (Lyon-Croix-Rousse) - Dessin couv : Lisinka Posemann (SEL Pyrénéen 09)
Ecriture non sexiste
Dans ce guide, lécriture est non sexiste, cest à dire que la langue nest pas masculinisée : nous écrivons "les adhérent-e-s de lassociation", ce qui signifie les adhérents et les adhérentes de lassociation", puisque la plupart des SEL sont constitués dhommes et de femmes.
Pas de copyright - Copies partielles ou totales autorisées à des fins non commerciales
Imprimé sur papier recyclé par "latelier 26", Z.A.Les Blaches, 26270 Loriol, Tél. 04 75 85 51 00
Mais, dis, pourquoi, comment ?
Naturellement, vous vous posez encore plein de questions. Allons-z-y!
4 Mais cest du troc !
On dirait que je me suis mal exprimé!
Ce nest pas du troc. Dans le troc, il faut que deux personnes aient à échanger, au même moment, deux choses qui ont à peu près la même valeur.
Dans le SEL, lunité déchange permet de réaliser des échanges avec plus de souplesse : on échange avec différentes personnes, à différents moments, des biens, services ou savoirs qui ont des valeurs différentes. Dans le SEL, Denis peut me donner sa guitare en échange de 800 grains de sel, et mon compte SEL remontera tout doucement, au fur et à mesure que je donnerai mes confitures de banane, 10 grains le pot, sur les bourses déchange du SEL.
4 Pourquoi 800 grains? quest-ce qui fixe la valeur ?
Souvent le SEL recommande une valeur de 50 ou 60 grains par heure de travail. Ou bien les services sont directement comptés en minutes et heures
(cf. fiche pratique : II.7 lunité déchange, p .27)Ou encore, on donne au grain de sel une valeur à peu près équivalente à un franc.
Mais, en fin de compte, le montant dun échange est toujours fixé de gré à gré, par libre entente entre deux adhérent-e-s.
4 Et ce nest pas grave davoir un compte SEL en négatif ?
Chacun-e commence avec un compte à zéro. Si Denis et moi sommes nouveaux adhérents, lorsque jéchange sa guitare pour 800 grains, son compte passe à +800; le mien à -800. Ainsi, dans un SEL, il y a en gros la moitié des adhérent-e-s qui ont un compte négatif, et lautre moitié un compte positif. Cest normal, et cest indispensable. Ainsi la somme de tous les montants de tous les comptes est égale à zéro.
4 On peut passer dans le négatif indéfiniment ?
La plupart des SEL ont mis des limites : par exemple un-e adhérent-e devra garder son compte entre - 2000 et + 2000 grains. Si un-e adhérent-e atteint cette limite, on lui rappelle les règles
(cf. fiche pratique : II.6 la charte dadhésion, p.24 à 26).
4 Quest-ce qui mempêche de mettre mon compte à - 2000 grains, et de disparaître sans laisser dadresse?
Un débit constitue un engagement à rendre au groupe des biens, des services, ou des savoirs. Or, dans le SEL, les personnes se rencontrent. Les échanges sont le moyen (le prétexte?) de faire connaissance. Entre un petit nombre de personnes qui se rencontrent, se connaissent, il y a de la confiance, il y a un engagement moral. Et ça suffit pour que, en pratique, ce genre de comportement irresponsable soit très rare.
4 Et quelle garantie a-t-on sur la qualité des biens ou des services proposés?
Aucune. Cest aux adhérent-e-s de discuter, pour savoir si lun-e a le niveau de qualification que souhaite lautre, pour savoir ce qui se passe si lobjet tombe en panne le lendemain..., afin de se mettre daccord avant léchange. Pas de solution toute faite, ça passe par la discussion et la confiance. En cas de problème, le C.A. (Conseil dAdministration) du SEL peut proposer lintervention dun-e média-teur-trice.
4 Les grains de SEL et les francs, cest pareil!
NON, non, non, non, et non!
Non, car pour dépenser des francs, il faut dabord en posséder. Alors que je commence avec un compte à zéro grains, mais je peux échanger tout de suite.
Non, parce que les grains ne sont pas convertibles en francs, ni les francs en grains.
Non, car il sagit dune monnaie locale et associative, qui na pas dusage en dehors de lassociation.
Non, car cette monnaie locale est non-capitalisable (on ne peut pas lamasser), surtout que ça ne sert à rien de lamasser, puisquelle est aussi non spéculative : même si jai beaucoup de grains, cela ne me permet pas de gagner plus de grains sans rien faire.
4 Mais cest du travail au noir ?
Non, il sagit dune entraide entre les adhérent-e-s, pour des coups de main "ponctuels, non répétitifs et de courte durée". Par contre un-e professionnel-le doit déclarer en francs son revenu en grains, et payer la TVA. Par exemple, si je suis garagiste, je peux aider quelquun à repeindre sa cuisine sans rien déclarer, mais si je répare sa voiture, je dois le déclarer.
(cf. fiche pratique : II.16 questions juridiques, p. 40 à 43).La pratique montre quénormément déchanges se font au sein des SEL qui nauraient pas pu voir le jour dans le cadre classique du marché et que, plus il y a de convivialité, de rencontres festives, dinterconnaissances, plus il y a déchanges. Et même si Marie demande à Bernard de laider à retapisser son appartement parce que ses fins de mois sont difficiles (comme pour les cinq millions de chômeurs ou précaires comme elle !), cest un autre artisan ou commerçant qui bénéficiera de largent économisé par Marie. Tout le monde sy retrouve et peut être de nouveaux liens de proximité auront été créés, source de nouvelles idées déchanges.
De plus, les adhérent-e-s dun SEL continuent, dans leur vie quotidienne, à gagner et dépenser de largent, à payer des impôts directs et indirects : le SEL nest quun à-côté de léconomie actuelle.
4 Mais moi je nai rien à proposer !
Cest ce que dit tout le monde! Ce que vous pouvez proposer ne vous paraît pas intéressant, probablement parce quil nest pas valorisable comme travail salarié en francs. Mais le système actuel est un système basé sur la compétition et lexclusion. Dans le SEL, vous avez des richesses à donner aux autres : par exemple faire de la pâtisserie, de la couture, du bricolage, raconter des histoires aux enfants, apprendre à faire un vrai couscous,... Et ainsi tout le monde peut proposer quelque chose : enfants, retraité-e-s, chôm-eur-euse-s...
Cest fou ce quon peut découvrir comme nouveaux échanges quand on sait être à lécoute de ses différences.
Historique
I - Les origines du SEL
Les monnaies locales ont été la règle avant dêtre lexception : les monnaies locales, régionales, ou urbaines, étaient presque universelles avant le 19e siècle et la centralisation générale du système bancaire et financier. Il était normal dutiliser les monnaies locales pour le commerce local, parallèlement avec diverses monnaies à valeur internationale pour le commerce avec létranger.
Ce système financier à plusieurs niveaux permettait aux villes et régions de maintenir leur cohésion et leur sécurité économiques, et en même temps de prendre part aux échanges internationaux.
En Europe, de nombreuses expériences de "monnaie franche" (monnaies locales se dépréciant dans le temps) ont été réalisées au sortir de la 1ère et 2ème guerres.
Aujourdhui, dans les pays occidentaux, il y a de nombreux échanges différents : les réseaux déchange de savoir; le troc traditionnel ; les "barter system"; les coups de mains, cadeaux, etc. entre ami-e-s, voisin-e-s ou parent-e-s,etc.
On voit donc que le SEL nest pas inventé de toutes pièces, mais quil reprend des idées et des modes déchange parfois anciens. Cest donc de ces nombreuses origines que sest dégagé le principe du SEL, ou plutôt du LETS (SEL en anglais) puisquil a commencé dans les pays anglo-saxons.
II- Les LETS
Cette partie est une traduction daprès les pages 6 à 11 du LETS Infopack 95 Anglais, 7ème édition.
4 Au Canada
Les années 60 et 70 aux Etats Unis ont vu de nombreuses expérimentations sociales, et entre autres des systèmes déchange de savoir et des réseaux de baby-sitting, souvent basés sur une mesure en heures ou en points.
Dans les années 70, la région de Vancouver, au Canada, connaissait un fort mouvement de retour à la terre, avec des expériences coopératives et communautaires. De plus la fermeture de lindustrie minière avait provoqué une augmentation du chômage. Les gens manquaient dargent.
En 1976, dans la ville de Vancouver, David Weston lance un système déchange appelé Community Exchange (échange communautaire), où la mesure des échanges est fondée sur le temps. Puis il lance un système semblable sur lîle de Vancouver, tandis quil donne des conférences-ateliers, où un jeu montre aux gens comment largent normal va toujours aux plus riches, et manque aux personnes et aux régions pauvres.
Inspiré par cette idée, Michael Linton démarre, toujours sur lîle de Vancouver, un système déchange fondé non plus sur lunité de temps, mais sur le Green Dollar (dollar vert), qui a une valeur équivalente au dollar canadien. Il appelle ce système Local Exchange Trading System, LETS (Système déchange et de commerce local). Il réalise un logiciel informatique de gestion des échanges. Il créée une entreprise, Landsman Ltd., afin de mettre en place un système expérimental et de diffuser ses idées.
Dans le même temps, dautres systèmes se développent, dont celui de David Weston devenu le Green Dollar Exchange (échanges en dollars verts). Ce sytème recommande le rapport de salaires 1:3, cest-à-dire, salaire minimum de 6 dollars/heure, maximum 18 dollars/heure (on est loin du rapport actuel de plus de 1 à 100). Il apporte aussi une limite au solde négatif, afin déviter des débits trop grands. De plus il sappuie sur la participation et la responsabilité des adhérent-e-s, avec des réunions régulières.
Le LETS de Michael Linton se développe très vite, des entreprises locales y participent...
Mais deux ans et demi plus tard, le système seffondre. Des adhérent-e-s du système expliquent quil a "mal tourné". Afin de ne pas refaire ces erreurs, voyons les raisons quelles-ils donnent :
Le sytème était dirigé par une seule personne, sans participation des adhérent-e-s. Cela contribuait à un manque de confiance, et les membres ne pouvaient pas intervenir losque les choses allaient de travers.
On a appris quun participant avait un débit de 14 000 "dollars verts". On a eu limpression quil profitait du système sur le dos des autres. Une telle dette, par rapport au taux dintérêt de 12% à lépoque, représente un gain de 140 dollars par mois.
Le système sest révélé non transparent. Bien que les règles prévoient quun-e adhérent-e puisse demander le solde et le mouvement de chaque compte, en fait, personne ne le faisait. On invoquait la Confiance. En réalité, une demande de connaître le solde dun compte devait être transmise à la personne concernée, démarche difficile et dissuasive.
Les entreprises atteignaient des hauts crédits sans possibilité de les dépenser. Deux ont fait faillite. Elles auraient aussi souhaité la possibilité de gérer informatiquement leur compte.
Linton espérait que le système puisse augmenter jusquà des proportions énormes, ce qui sest révélé irréaliste. De plus, il comptait sur le LETS, considéré comme une entreprise de services, pour assurer son propre revenu tandis quil développait et diffusait le concept LETS. Mais cétait une charge financière trop importante pour un groupe expérimental local.
Sur les 25 LETS lançés au Canada, seulement la moitié fonctionnait encore en 1992..
4 En Australie
Jill Jordan diffuse le concept du LETS, mais métissé de caractéristiques issues du Green Dollar Exchange. Et ça marche ! 45 LETS en 1991, 200 en 1994, dont Blue Mountain, le plus gros LETS au monde avec 1800 adhérent-e-s.
Ces LETS sont gérés collectivement, et reprennent de nombreuses caractéristiques des Green Dollar Exchange, par exemple les bons déchange. Certains posent des limites au débit. En fait chaque groupe redéfinit le système à sa convenance, introduisant une grande variété de fonctionnements. Le nom générique LETS a été adopté.
4 En Grande-Bretagne
A partir de 1984, David Weston introduit ses idées en Grande Bretagne par une série de conférences. Le premier LETS britannique démarre à Norwich en 85. Le nombre de LETS augmente très lentement. Puis un climat favorable se développe, avec laggravation de la récession économique, la publication dun livre sur les LETS, et lintérêt des médias. En 1991, Liz Shephard organise une conférence nationale sur les LETS. Avec lappui unanime de la conférence, elle lance Letslink UK, réseau de LETS et agence de développement, et y travaille à temps complet.
A partir de 91, le développement est exponentiel, et il y a aujourdhui au moins 600 LETS en Grande Bretagne.
III- Les SEL en France
Une convergence didées et dinformations en provenance des LETS (SEL) de Grande Bretagne et de Hollande provoque le démarrage de quelques SEL. Par exemple, Richard Knights du LETS de Totnes, de Grande Bretagne, donne une conférence pendant les journées dété du CIEPAD*. Trois Ariégeois-es sont présent-e-s, et le SEL Ariège est lancé en octobre 94. Ce SEL prend en charge la traduction et la diffusion de lInfopack ("SEL mode demploi" anglais). Cet Infopack, lengouement des médias, et lenthousiasme des pionnier-e-s provoquent un développement rapide, et aujourdhui (01/97), il y a environ 200 SEL en France.
* Carrefour dEchanges et de Pratiques Appliquées au Développement - BP 3 - 34380 Viols-le-Fort Cedex 12
IV- Et ailleurs?
Des LETS et des SEL se sont développés dans de nombreux autres pays : en Europe : Hollande, Allemagne, Pologne,... et aussi en Amérique, en Asie et en Afrique.
Le système financier et les SEL
Dans tous les pays riches, la production industrielle a connu une augmentation énorme depuis 30 ans. Mais dans le même temps se développent le chômage, la misère, la pauvreté. Lécart entre les plus riches et les plus pauvres augmente constamment. Et on constate que le système capitaliste est incapable de redistribuer labondance.
La logique du capitalisme, cest celle du profit financier. Cest inéluctable : une entreprise qui ne fait pas de profit disparaît .
Mais quand la seule logique est le profit, peu importe le chômage et la pauvreté : les bas salaires permettent de produire de façon compétitive, tandis que le chômage est lassurance dune main doeuvre toujours plus docile.
Quand la seule logique est le profit, peu importe le pillage des matières premières, la pollution ou le risque industriel : tant que cest économiquement rentable, on continue.
Le système capitaliste sest maintenant étendu au monde entier : pays pauvres sous ajustement structurel, pays de lex-bloc de lEst, tous souvrent au libre-échange, cest la mondialisation économique. Les économies locales sont détruites par la spécialisation, la mono-culture, la production polarisée sur lexportation.
Sous la pression populaire, lEtat peut tempérer les excès du capitalisme, par des lois sociales, par des lois de protection de lenvironnement. Mais le capitalisme est un pouvoir non centralisé, qui réside dans la logique du profit alliée à la circulation mondiale des marchandises et des capitaux. Les Etats ne peuvent pas contrôler cette vaste pieuvre ; ils ne font plus que suivre ce que dictent "les marchés". Tant que léconomie est mondiale, il ny a pas le choix. Nayant plus la possibilité de réguler les problèmes, les Etats cherchent seulement à faciliter leur développement économique dans la compétition mondiale.
Les mesures sociales font baisser lefficacité économique dun pays, alors, tous les Etats sinclinent, et des reculs sociaux ont lieu partout : par exemple en Inde, le travail des enfants a été déréglementé; en clair cela veut dire que lesclavage des enfants est à nouveau légal.
Les reculs sociaux dans les pays riches ne sont quun aspect dun vaste phénomène mondial.
Largent
Laspect financier montre toute la folie du système :
3 milliards de dollars circulent dans le monde à chaque seconde. On ne sait pas à qui appartiennent ces capitaux, on pourrait à la limite les taxer lorsquon les "voit passer" (Philippe Paraire, conférence). De ces capitaux, seulement 5 % correspondent à des échanges réels, 95% étant seulement de la spéculation, daprès la Banque Mondiale. La spéculation, cest largent qui génère de largent.
Ce système est dune complexité incroyable. Aujourdhui, "personne ne comprend le système économique global", avoue lex-directeur du FMI (Fonds Monétaire International). Dune complexité qui le rend extrêmement fragile : on se rappelle du crack boursier de 1986... Des économistes prévoient un effondrement de ce système. Et régulièrement, on passe très près.
La dette
Une des tragédies de la rareté de largent, cest la dette. Le surendettement des ménages, dans les pays riches, accule de nombreuses personnes à des situations financières dramatiques, à la pauvreté.
Quant à la dette des pays du tiers-monde, elle tient aux emprunts quont fait leurs gouvernements y compris au FMI et à la Banque Mondiale. La somme versée par lensemble de ces pays pour payer les intérêts est déjà 16 fois la dette initiale!!! Mais ils continuent de payer. A cause de leur dette, 117 pays sont actuellement sous ajustement structurel : Il sagit pour eux de jouer à fond le jeu de lultra-libéralisme. Les résultats économiques obtenus se payent dun prix humain énorme : pauvreté, chômage, misère... Par exemple le Brésil, exemple de NPI (Nouveau Pays Industrialisé), réussit assez bien économiquement... mais avec 30 millions denfants des rues !
Larnaque de la rareté de largent
Pourquoi largent est-il rare? Il devrait être un moyen pour mesurer des échanges. Peut-on imaginer un maçon dire : "je ne construis pas, je manque de centimètres?" Largent, au départ mesure, est devenu une marchandise, rare, ayant une valeur propre. Au départ un moyen, il est devenu une fin.
Quelles valeurs dans nos vies?
Lorsquon constate la gravité de la situation mondiale, et le dysfonctionnement profond du système capitaliste et financier, il paraît nécessaire dinstituer des alternatives locales. Mais si lon veut que ces alternatives soient porteuses de changement, et quelles ne reproduisent pas les erreurs du système actuel, il faut peut-être nous interroger sur nos valeurs.
Largent comme moyen déchange permet de satisfaire les besoins des individus... sauf le besoin dêtre plus riche que la-le voisin-e ! Dans notre système actuel, il est nécessaire que largent soit rare, ce qui entraîne aussi, profit, compétition, spéculation.
Une monnaie locale et non spéculative, qui est un moyen de mesurer des échanges et non une fin en soi, cest donc un choix exprimant des valeurs éthiques et morales différentes:
Cest choisir la coopération au lieu de la compétition : dans un SEL, je suis riche dêtre différent... et non dêtre supérieur.
Cest donner plus dimportance à lêtre quà lavoir : je me définis et je définis les autres, par ce que nous sommes, ce que nous faisons, et non par ce que nous possédons.
Cest choisir que le lien est plus important que le bien : cest la frontière qui fait passer de léchange marchand au don. On peut alors parler de don même sil y a une réciprocité entre les dons, et que cette réciprocité est mesurée comme dans le SEL...
Références :
François Partant, "Lettre au Cardinal Etchegaray", 1986, in Bulletin de La Ligne dHorizon, 7 rue Villa Bourgeois, 92240 Malakoff, février 1996
Philippe Paraire, Conférence au Salon Primevère 96
Lets Infopack, 7ème édition
François Plassard : "Le SEL pour recréer du lien de proximité : pas de liberté et dégalité sans fraternité".
Les fiches pratiques
Il ne sagit pas de vous donner un mode demploi à suivre à la lettre, mais de vous faire profiter de lexpérience des SEL existants, pour résoudre les problèmes de base, faire un catalogue facile à utiliser, etc. Et au-delà des problèmes de base, dapporter des débuts de réponses sur la manière de dynamiser les échanges, sur les questions juridiques posées par les SEL,...
On a déjà trouvé des réponses dans la première partie, notamment dans : "Mais, dis, pourquoi, comment ?" et dans "lHistorique". Voici quelques propositions de réflexions supplémentaires.
Réflexion et décision dune équipe
A partir dune information venant de :
la rencontre avec un adhérent dun SEL existant,
la lecture dun article ou document,
une conférence,
un reportage télé,
une petite annonce dans une coop bio...
1. On mène une réflexion personnelle puis en groupe
avec des amis et connaissances, dans les milieux associatifs, avec les SEL proches etc... pour mieux voir entre nous, les différentes possibilités dun SEL, par exemple :
- se rencontrer et tisser des liens
- sapporter un mieux être économique
- valoriser des savoir faire non reconnus dans le système actuel
- promouvoir des solidarités
- traverser lécran de largent et découvrir lautre dans léchange
- favoriser un comportement dacteur et non dassisté
- nous poser des questions sur léchange de proximité et le monde économique en général.
2. On constitue une petite équipe autour de quelques objectifs clairs
a) Plusieurs SEL insistent sur limportance dune bonne cohésion idéologique afin déviter des heures de discussion stérile.
b) Une chose est sûre aussi : il faut une bonne équipe (4-5 au moins) et une bonne dose de temps et dénergie partagés pour tenir dans le temps.
c) Cest très important aussi douvrir léquipe de base à dautres personnes différentes pour étudier ensemble et dans la pratique la faisabilité de laventure et envisager un fonctionnement démocratique (voir pages suivantes).
En résumé :
- une équipe très motivée
- une cohésion autour de quelques objectifs clairs
- du temps et de lénergie à partager
- une ouverture à de nouvelles personnes
La première réunion et... les suivantes
Organisation et fonctionnement de la première réunion et des autres
1. La première réunion
Pour quun SEL propose une variété intéressante doffres et de demandes, il faut une "masse critique" dadhérent-e-s. Donc il faut commencer par une ou plusieurs première-s réunion-s, afin de démarrer à au moins une vingtaine.
Naturellement, il faut annoncer cette réunion haut et fort, et suffisamment à lavance (voir fiche pratique : II.15 Communicatio/Médias p. 39). Il faut aussi trouver une salle. (local dune association, salle communale).
En revanche, il ne faut pas attendre davoir un projet parfait, une association déclarée en préfecture, un ordinateur avec un logiciel de gestion, et des bons déchange en trois couleurs... sinon on ne démarre jamais. Tout cela viendra plus tard. On sen passe même assez bien.
Pour la première réunion, il faut être capable de proposer :
une explication du système SEL, par exemple grâce à un jeu, ou des transparents, ou une vidéo (voir lII. Ressources, p. 45).
si possible lintervention dun-e adhérent-e dun SEL voisin,
un projet précis mais ouvert tout de même aux suggestions.
Exemple de jeu : on distribue à toutes les personnes présentes une "liste de stimulation", une feuille pour noter ce quelles proposent, et ensuite elles ont 10 minutes pour faire leur marché : elles rencontrent les autres personnes, échangent ce qui les intéresse. et le notent sur leur feuille. Pendant le reste de la réunion, deux personnes peuvent dépouiller ces feuilles, et annoncer triomphalement le nombre déchanges fictifs conclus en 10 minutes.
Il est évidemment indispensable de se quitter sur des choses concrètes, au moins la date dune prochaine réunion et éventuellement quelques tâches par ex. :
- une information à distribuer auprès damis
- un projet dédition du premier catalogue et des bons déchange ou des feuilles de richesse partagée
- un contact avec un autre SEL de la région
- une réflexion sur les différents moyens pour tenir la comptabilité en grains
- une salle pour la prochaine rencontre, etc..
On prend aussi le temps dattendre que les gens soient bien daccord, que lobjectif soit bien clair, que les tâches soient bien réparties... on nest pas pressé... on prend le temps de la réflexion, de la parole, de lécoute.
2. Quelques trucs pour que les réunions se passent bien :
Sorganiser : commencer à lheure; établir un ordre du jour au début; prendre des notes; une personne peut veiller au bon déroulement de la réunion, mais il est alors souhaitable que cela se fasse à tour de rôle.
Sécouter : parler à tour de rôle, écouter ce que les autres ont à dire, sans chercher à imposer son point de vue. Rechercher le consensus en retravaillant la proposition jusquà ce que tout le monde soit daccord, plutôt que chercher la majorité en persuadant les personnes sans faire de concessions.
Se faire plaisir : faire passer de la nourriture, ou une boisson, finir par un repas, ou un verre au café, ou des danses folk, etc.
Se détendre : ne pas hésiter à faire des pauses, par exemple pour les fumeurs-ses. Daprès des spécialistes, lattention et la concentration sont optimum pendant 35 minutes, mais baissent ensuite, on "décroche", ou on sénerve!
Prendre ses responsabilités : proposer aux personnes qui viennent avec de bonnes idées ("y faudrait...") de travailler à les réaliser, à condition que les autres soient daccord. Par exemple :
"- Il faudrait faire une bourse aux vêtements.
- Cest une bonne idée. Est-ce que tu peux ten occuper?"
Gérer les difficultés
- 0n ne sait souvent pas quoi faire avec les gens qui ont des idées farfelues mais nen démordent pas, ou qui parlent tout le temps. Il est important de savoir être patient, mais aussi dêtre franc et clair avec ces personnes: leur dire ce qui ne va pas, plutôt que de les exclure plus ou moins sournoisement, ou de les laisser bloquer toute progression!
- Si le sujet ne concerne que quelques personnes, leur proposer den discuter entre elles plus tard (par exemple, les discussions dinformaticien-ne-s auxquelles personne ne comprend rien).
- Sil y a de fortes tensions entre des personnes, leur proposer de faire une réunion à part, avec de préférence une personne un peu psychologue comme médiatrice.
Maintenir le cap ensemble en sorganisant et en sécoutant
Ces moyens de fonctionner sont effectivement possibles, (on les a vus être utilisés avec succès dans des réunions, rencontres, etc. Mais on voit aussi le contraire : des gens se couper la parole, sengueuler sans sécouter, des réunions emmerdantes à mourir)...
Alors il semble que cela vaille le coup dessayer de construire un groupe vivant et dynamique. Pour cela il faut être attentif aux règles de fonctionnement que nous nous donnons dans les statuts et la charte, mais il faut surtout une volonté constante que ça réussisse, et quelques efforts.
Fonctionnement dun groupe
1. Convivial, démocratique, ouvert et transparent
1) Sil y a création dune association type loi 1901, léquipe de base qui a monté le projet de création dun SEL le soumet au vote des adhérents lors de lAssemblée Générale (voir II.6 Création dune association, p. 20 à 23). LAssemblée Générale va élire le Conseil dAdministration qui va représenter les adhérents dans leur diversité et proposer un fonctionnement ouvert et démocratique pour un an.
2) Il est souhaitable de privilégier ce qui permet à lensemble des adhérents dêtre informé et de participer aux décisions prises par lAssociation, par exemple en permettant aux adhérents :
a) de participer aux réunions du Conseil dAdministration (ou pourquoi ne pas lappeler le Conseil dAnimation ?) pour donner leur avis, demander un débat sur un point important, etc...
b) de donner leur avis écrit dans le petit journal ou lencart joint au catalogue des ressources (opinions nouvelles, projets, etc.)
c) de bien contrôler collectivement, avec le C.A., le fonctionnement démocratique du groupe et de ne pas laisser lun ou lautre prendre le pouvoir
d) de prendre le temps ensemble dun repas, dune fête
2.Quelques questions importantes
Comment sont répartis (ou accaparés) les pouvoirs? Comment sont réparties (ou déléguées) les tâches? Comment circule (ou ne circule pas) linformation?
Dès la création dun SEL, il faut chercher à répondre à ces questions. Même si ces questions humaines sont des casse-tête, elles sont primordiales : la réponse donnée risque bien de conditionner le succès (ou léchec) du SEL, quil sagisse du nombre dadhérent-e-s, du volume des échanges, du nombre et de la qualité des rencontres, ou de lambiance dans les réunions. De toute manière, tous ces sujets sont complètement liés : comment assurer une bonne gestion si lambiance est détestable ? comment avoir une bonne ambiance si la gestion part à vau-leau?
4 Répartir les tâches
" - Qui devait prendre la clé?
- Je ne sais pas!
- Bon, on va faire la réunion dehors...
- Et les catalogues, ils sont où ?
- ???
- Et ce paquet de tracts, cest quoi ? Et il en a 2000 ? A qui en as-tu parlé avant de les faire ?
- ???"
Pour éviter ce genre de catastrophes, il suffit de bien se répartir les tâches, par exemple :
- organisation des réunions
- édition du catalogue
- tenue des permanences
- etc...
Les choses paraissent plus simples quand elles sont décidées ensemble.
(voir fiche suivante II.4 Répartition des tâches)
Répartition des tâches au sein dun groupe SEL
Animer un SEL, cest du pain sur la planche ! Bien identifier les différentes tâches est primordial.
Voici une liste non exhaustive des tâches à répartir inspirée du fonctionnement réel dun SEL comportant de nombreux adhérents (SEL Pyrénéen 09, 400 adhérents). A vous den prendre ou den laisser...
Notre volonté sinscrit dans un partage à deux ou à plusieurs pour se remplacer facilement, se former et se contrôler mutuellement.
Notre souci est une bonne répartition des tâches pour quelles ne soient jamais trop lourdes pour quelquun, que personne ne prenne trop de pouvoir et que tout le monde soit heureux de prendre part à cette entreprise (peu) commune.
La coordination :
- impulse les échanges
- contrôle les équilibres
- maintient le contact avec lextérieur
- contrôle les opérations financières du compte courant de lAssociation (avec la trésorerie).
La coordination interne :
- reçoit tout le courrier du SEL y compris les offres et les demandes et le trie
- tient à jour la liste des adhérents (pour léquipe de la saisie informatique)
Le secrétariat en collaboration avec la coordination :
- tient à jour les comptes rendus du CA
La trésorerie en francs :
- tient le cahier comptable à jour (factures numérotées et archivées)
- fait un bilan financier régulièrement
La trésorerie en grains :
- saisit les feuilles de richesse partagée ou les bons déchanges de façon régulière
- publie les relevés de tous les comptes (mouvements et soldes) et les relevés individuels une fois par mois ou tous les deux mois.
Léquipe du bulletin :
- rédaction du bulletin
et maquette du bulletin
- photocopies
- agrafage et classification des bulletins
- distribution le jour du marché en grains
Laide aux adhérents :
- répond aux demandes urgentes (aide agricole par ex.)
- remet en contact des adhérents isolés
La médiation :
- prend contact avec les personnes en conflit en particulier lorsque lentente préalable na pas été assez explicite
- renvoie au CA pour décision démocratique.
Les relations avec les médias
Prudence : (cf. fiche II.15 Communication/Médias p. 39.)
Lorganisation des marchés tout en grains ou des bourses déchanges
Placement des adhérents, distribution des enveloppes avec petits bons de 5, 10, 50 grains, reprise à la fin du marché, contrôle des transactions tout en grains, nettoyage de la salle, petite musique ou petit café en final.
Création dune association
Pourquoi ? Laquelle ? Quelles démarches ?
I - Pourquoi ?
1ère étape
Un petit groupe SEL qui démarre et peut se rencontrer facilement dans un espace très limité peut se mettre à échanger sans avoir besoin de cadre juridique. Il peut également noter les échanges sur un cahier (chacun gardant une trace) sans utiliser linformatique. Il peut aussi utiliser une simple machine à écrire et faire trois cases par personne : une pour les coordonnées de ladhérent-e, une pour ses offres, et une autre pour ses demandes.
Chacun prend ainsi le temps de réfléchir, de cimenter le groupe, de déceler peu à peu les multiples facettes du système.
Cela peut durer ou sarrêter ou se transformer.
2ème étape
Très vite, le groupe risque de sagrandir en nombre et dans lespace, (mais essayez de bien rester "local" dans un périmètre bien délimité) et un cadre simple parait nécessaire.
Lassociation type loi 1901 (déclarée ou non) semble pour le moment répondre à la demande. Son cadre clair et rigoureux, laisse pourtant beaucoup de souplesse et permet un bon fonctionnement démocratique.
II - Laquelle ?
Deux associations type loi 1901 sont proposées :
1 "de fait" : (sans dépôt de statuts, ni de responsables)
- il semble possible douvrir un compte CCP avec la signature de deux adhérents mais cela reste difficile (Daniel Fargeas, SEL 66)
2. "déclarée" : nécessite le dépôt des statuts, de trois porte-parole ou responsables,
- permet louverture dun compte CCP ou compte bancaire
- peut recevoir subventions et ressources autorisées par la Loi.
Une association déclarée est reconnue, donc elle bénéficie de toutes les lois relatives aux associations, et ses relations avec lextérieur peuvent en être facilitées.
Un SEL a déposé ses statuts en préfecture après trois mois de fonctionnement en association "de fait", à la demande des adhérent-e-s (SEL Cazariles, 34).
Un autre SEL na pas voulu désigner de président, secrétaire, trésorier et a déposé le nom de quatre porte-parole et dun trésorier (SEL Lyon Croix-Rousse et Villeurbanne).
NB : Un SEL a voulu créer une Association d type Mutuelle dans le cadre de larticle L III.I du code de la Mutualité, mais cette structure a été refusée par la DDASS le 25 mars 1996 (SEL 47 Villeneuve). (Si certains sont tentés par cette démarche, ils peuvent contacter Philippe Lenoble (SEL 47 Villeneuve)
III - Quelles démarches ?
a) Pour déclarer une association, des statuts sont à proposer. Il existe des statuts types à disposition dans les (sous-)préfectures. Vous pouvez, si vous le désirez, vous inspirez de ceux que nous avons joints (SEL Lyon Croix-Rousse et SEL Ile-de-France). Si vous désirez recevoir les fichiers textes de ces deux statuts sur disquette, précisez Mac ou PC, logiciel employé et joignez 4 timbres à vore demande : SEL Lyon Croix-Rousse, BP 1092, 69202 Lyon Cedex 01
b) Ces statuts sont préparés à lavance et présentés à tous les adhérents, discutés et votés lors dune Assemblée Générale Constitutive. Au cours de celle-ci, un Conseil dAdministration (de 11 à 13 membres par ex.) est élu, qui élit lui-même en son nom 3 représentants composant le bureau pour représenter lAssociation pendant 1 an jusquà la nouvelle Assemblée Générale (de lannée suivante). Ce seront la-le Président-e, le Secrétaire et la-le trésorier-e ou deux porte-parole et 1 trésorier-e.
c) La demande de création dune Association sera déposée à la (sous-)préfecture avec :
- deux exemplaires des statuts, datés et signés
- une demande de création de lAssociation (papier libre ou imprimé) avec
a) le titre exact de lAssociation (pas de sigle) et ses buts
b) le siège social
c) lobjet de lassociation
d) les nom, prénom, adresse / date et lieu de naissance / profession / nationalité / signature des administrateurs : Président-e, Secrétaire, Trésorier-e ou les porte-parole.
La demande dinsertion au Journal Officiel sera retirée au moment du dépôt de la demande de création de lAssociation.
PS : Ne pas oublier de déclarer par la suite, les changements de porte-parole ou responsables, ou siège social à la (sous-)préfecture.
NB : Si vous utilisez un logiciel pour traitement informatisé dinformations nominatives, il faut en faire la demande au CNIL (Commission Nationale de lInformatique et des Libertés), 21, rue Saint Guillaume 75340 Paris Cedex 07. tél. 01 45 44 40 65 en joignant statut, déclaration de lAssociation, bulletin dadhésion). Si votre déclaration nest pas conforme aux textes en vigueur, le CNIL vous demandera de le modifier (Il va sans dire que la protection de la liberté individuelle ne permet pas de divulguer les coordonnées des adhérent-e-s dun SEL à lextérieur. Le catalogue est exclusivement à usage interne).
IV - Quelques précisons supplémentaires :
- "à but non lucratif" signifie seulement que les éventuels bénéfices (ou "surplus de gestion") ne doivent pas être répartis entre les adhérent-e-s, mais rester dans lassociation.
- Une association peut employer un-e ou plusieurs salarié-e-s: il est seulement interdit à lorgane dadministration dêtre composé dune majorité de salarié-e-s de lassociation, et les dirigeant-e-s, si salarié-e-s, doivent lêtre pour une fonction différente de celle de leur attribution élue (par exemple la/ le trésorier-e peut être salarié comme maquettiste du journal de lassociation mais pas comme comptable).
- Il suffit de deux personnes pour déclarer une association.
- Il nest pas du tout nécessaire davoir une personne présidente, une secrétaire, une trésorière (voir plus haut).
- Toute réunion qui nest pas publique est libre et ne nécessite pas dautorisation préalable. Il faut donc que toutes les personnes présentes soient ou membres ou personnellement invitées par un-e membre, quon connaisse leur identité, et quaucune publicité nait été faite à lextérieur. (Dans le cas contraire, vous devez demander une autorisation de réunion publique)
Références :
(1) Associations, Ed. Journal officiel, 1993, p 11, 125 à 127, et 167 à 177.
(2) Le nouveau catalogue des ressources, Ed. Alternatives, 1994, p.180.
En résumé :
- de fait ou déclarée, votre choix doit être mûrement réfléchi et correspondre à vos envies et besoins
- respect des décisions de lAG : importance primordiale pour un fonctionnement démocratique
Statuts de lassociation " SEL Lyon-Croix-Rousse "
Article 1:
Il est fondé entre les adhérent-e-s aux présents statuts, une association régie par la loi du premier juillet 1901 et le décret du 16 Août 1901 ayant pour titre " SEL Lyon ".
Article 2: (buts)
Cette association a pour but :
- de promouvoir des solidarités dans le cadre du développement local, grâce à des échanges multilatéraux de biens ou de prestations de service de voisinage. ces échanges auront nécessairement un but non lucratif et seront effectués de gré à gré entre les adhérent-e-s de lassociation, selon les demandes et les offres de chacun-e.
- mettre en place, coordonner, surveiller et assurer la réciprocité de tels échanges selon les règles qui seront définies par la charte dadhésion.
Article 3: (siège social)
Le siège social est fixé au 4, rue Bodin 69 001 Lyon. Il pourra être transféré par simple décision du conseil dadministration. Une ratification par lassemblée générale sera nécessaire.
Article 4: (admissions, membres)
Est membre actif/active toute personne physique ou morale (représentée par une personne physique accréditée) partageant les buts de lassociation, ayant acquitté sa cotisation annuelle.
Toute demande dadmission doit être acceptée par le Conseil dAdministration.
Le montant de la cotisation est fixé chaque année lors de lassemblée générale.
Article 5: (radiation)
La qualité de membre se perd par:
- démission;
- décès;
- radiation prononcée par lassemblée générale pour non-paiement de cotisation ou pour motif grave.
Article 6: (ressources)
Les ressources de lassociation sont:
- le montant des cotisations;
- les subventions de toute collectivité agrémentée;
- toute ressource autorisée par la loi.
Article 7: (Conseil dAdministration)
Le Conseil dadministration est élu par les adhérent-e-s et rééligible chaque année au cours de lassemblée générale ordinaire. Il est composé dau moins quatre porte-parole et dun-e trésorier-e, eux/elles-mêmes adhérent-e-s.
En cas de vacance partielle, le remplacement du/des membre-s sera assuré par
un-e/des suppléant-e-s préalablement désigné-e-s lors de lassemblée générale.
Les décisions sont prises sur le mode du consensus ou à la majorité des voix si le consensus nest pas possible.
Article 8: (Assemblée Générale Ordinaire)
LAssemblée Générale Ordinaire comprend tou-te-s les adhérent-e-s de lassociation et se réunit au moins une fois par an. Si le quorum nest pas atteint, le conseil dadministration convoque à nouveau les adhérent-e-s pour une nouvelle Assemblée Générale. Lassemblée générale fixe le quorum pour la prochaine assemblée générale.
Quinze jours au moins avant la date fixée par le conseil dadministration pour lassemblée générale, les membres de lassociation sont convoqué-e-s par courrier. Les porte-parole président lassemblée et exposent la situation morale de lassociation; le/la trésorier-e rend compte de sa gestion et soumet le bilan financier à lapprobation de lassemblée. Le Conseil dAdministration propose un montant pour la cotisation qui est soumis à lapprobation de lassemblée.
Il est procédé, après épuisement de lordre du jour, à lélection des porte-parole et du ou de la trésorier-e. Ce vote a lieu à bulletins secrets si nécessaire.
Seul-e-s les adhérent-e-s à jour de cotisation auront droit de vote.
Est élu-e porte-parole celui ou celle qui recueille la majorité des deux tiers des votant-e-s. Si lélection dau moins quatre porte-parole nest pas possible avec une telle majorité, un second tour est effectué, et la majorité de la moitié des votant-e-s suffit.
Article 9: (Assemblée Générale Extraordinaire)
Si besoin est, sur décision du conseil dadministration ou sur la demande de la moitié plus un-e des membres actifs/actives, le conseil dadministration convoque une Assemblée Générale Extraordinaire. LAssemblée Générale Extraordinaire est soumise aux mêmes règles que lassemblée générale ordinaire.
Article 10: (Règlement intérieur, charte dadhésion)
Une charte dadhésion sera établie par le conseil dadministration qui la fera alors approuver par lassemblée générale. Cette charte précisera divers points du fonctionnement de lassociation. Un règlement interne complétera la charte dadhésion, et sera établi et approuvé de la même manière que celle-ci.
Article 12: (Dissolution)
La dissolution de lassociation pourra être prononcée en assemblée générale par les deux tiers au moins des adhérent-e-s et si elle a été inscrite à lordre du jour de ladite assemblée. Un-e ou plusieurs liquidateurs/trices sont nommé-e-s par celle-ci et lactif, sil y a lieu, est reversé à une association poursuivant des buts similaires.
Article 13: (Modification des statuts)
Le conseil dadministration peut proposer à lassemblée générale une modification des statuts, sous réserve que cette modification ait été inscrite à lordre du jour.
Les nouveaux statuts sont alors ratifiés par lassemblée générale.
(Les présents statuts ont été approuvés par lassemblée générale constitutive tenue le 4 décembre 1995.)
Statuts de lassociation " SEL Ile-de-France".
Article 1:
Il est fondé entre les adhérents aux présents statuts une association régie par la loi du 1er Juillet 1901 et le décret du 16 Août 1901, ayant pour titre : S.E.L. DE....
Article 2 : buts de lassociation
Promouvoir les solidarités dans le cadre du développement local, grâce à des échanges multilatéraux de savoirs, de biens, et de prestations de services de voisinage. Ces échanges étant effectués de gré à gré entre les adhérents, selon les offres et demandes de chacun.
Laction du "S.E.L. de...." ne peut sexercer que dans un cadre de neutralité. ses adhérents ne doivent pas faire état de leur éventuelle appartenance politique, religieuse ou philosophique et sinterdisent tout prosélytisme en ces matières.
Article 3 : Le siège social est fixé à ...
Le conseil dadministration a le choix de limmeuble où doit être établi le siège social, lequel pourra être transféré par simple décision de lassociation réunie en assemblée générale.
Article 4 : durée
La durée de lassociation est illimitée.
Article 5 : moyens dactions
Lassociation, constituée dadhérents et de sympathisants, se manifestera par tout moyen légal.
Elle pourra pour ce faire demander des aides financières, ou mieux, en nature (soutien logistique, matériel, etc...) tant aux collectivités locales quaux autres personnes morales et aux personnes physiques.
Article 6 :
Lassociation est propriétaire du titre "SEL de...". Il ne peut être utilisé par des tiers quaprès accord écrit du conseil dadministration.
Article 7 :
Lassociation se compose de :
membres fondateurs :
sont nommément désignés dans larticle 10.
membres adhérents :
sont considérés comme tels ceux qui auront adhéré aux présents statuts acquittés la cotisation annuelle, et qui participent directement au fonctionnement de lassociation.
Article 8 :
La qualité de membre se perd par démission ou par radiation prononcées par le conseil dadministration pour faute grave mettant en cause les objectifs de lassociation, ou pour non-paiement de la cotisation annuelle, le membre intéressé doit être préalablement entendu et peut déposer un recours devant lassemblée générale.
Article 8bis : sont considérés comme fautes graves :
Professer en public au sein de lassociation, ou au nom de lassociation des opinions contraires aux droits de lhomme et à lexercice de la démocratie.
Poursuivre des objectifs ou exercer des actions contraires à ceux de lassociation, notamment celles prévues dans le cadre de larticle 2.
Article 9 :
Les ressources de lassociation sont constituées par les cotisations des membres, les recettes des manifestations quelle peut organiser, les subventions qui pourront lui être accordés, ainsi que toute autre ressource autorisée par la loi.
Article 10 : Administration
Lassociation est administrée par un conseil dadministration qui comprendra au plus 7 membres : les membres fondateurs et 3 membres élus par lassemblée générale.
Tout remplacement dun membre fondateur se fait par cooptation.
Le mandat des membres élus est fixé à 2 ans, renouvelable.
Le conseil dadministration choisit parmi ses membres un bureau composé dun Président, un Trésorier, un Secrétaire.
Article 11 : réunion et pouvoir du conseil dadministration
Le conseil dadministration se réunit une fois par an et chaque fois quil est convoqué par son président ou sur la demande dau moins la moitié de ses membres.
Les délibérations du conseil sont validées par la présence dau moins la moitié de ses membres.
Leurs décisions sont prises à la majorité simple. Chaque réunion du conseil donne lieu à un procès-verbal signé par le président et le secrétaire, et transcrit sur le registre ordinaire de lassociation.
Article 12 : rôle des membres
Le président :
Il représente lassociation dans tous les actes de la vie civile. Il nappose sa signature sur tout acte ou contrat engageant financièrement lassociation, quen vertu dune décision du conseil dadministration notifiée par un procès verbal.
Le secrétaire :
Il est chargé de la correspondance, de la rédaction des comptes-rendus de séance et procès-verbaux. Il a la responsabilité du registre spécial et du registre ordinaire. Il est investi de tout pouvoir pour faire assurer la réalisation des décisions prises par lassemblée générale ou le conseil.
Le trésorier :
Il est chargé de tout ce qui concerne la gestion du patrimoine de lassociation en biens matériels ou immobiliers. Il effectue tous paiements et perçoit toutes les recettes sous sa signature, conjointement avec celle du président, après accord de celui-ci. Il assurer la responsabilité de la tenue des livres de compte.
Article 13 :
Lassemblée générale de lassociation comprend les membres fondateurs et les membres actifs. Elle se réunit au moins une fois par an, et chaque fois quelle est convoquée par le conseil dadministration ou sur la demande du quart de ses membres. Elle est présidée par le bureau du conseil dadministration. Celui-ci fixe lordre du jour qui pourra être modifié à louverture de la séance et à la demande dau moins un quart de ses membres.
Elle entend les rapports sur la gestion du conseil dadministration et sur la situation morale et financière de lassociation.
Elle approuve les comptes de lexercice, vote le budget de lexercice, pourvoit sil y a lieu au renouvellement des membres du C.A. et fixe le montant de la cotisation annuelle. Ses délibérations sont validées à la présence de la moitié de ses membres.
Les décisions sont prises à la majorité simple des membres présents. Le scrutin secret peut être décidé soit par la présidence de lassemblée, soit à la demande dun de ses membres. Les convocations sont envoyées 15 jours à lavance et indiquent lordre du jour.
Si le quorum des membres nécessaires nest pas atteint, lassemblée sera convoquée à nouveau. Elle pourra en seconde convocation, valablement délibérer, quel que soit le nombre des membres présents.
Les membres empêchés pourront se faire représenter au moyen dun pouvoir signé par eux. Nul ne peut détenir plus de deux pouvoirs.
Article 14 : Assemblée générale extraordinaire
Lassemblée générale a un caractère extraordinaire lorsquelle statue sur toute modification des statuts, elle peut décider la dissolution de lassociation. Ses délibérations sont validées à la présence dau moins deux tiers de ses membres de droit.
Les membres empêchés pourront se faire représenter par un autre membre de droit au moyen dun pouvoir écrit et signé par le membre absent. Une feuille de présence sera émargée et certifiée par les membres de la présidence de lassemblée. Si le quorum nest pas atteint, lassemblée sera convoquée à nouveau. Elle pourra, en seconde convocation valablement délibérer quel que soit le nombre de membres présents.
Article 15 : procès-verbaux
Les procès-verbaux des délibérations des assemblées générales et celles du conseil dadministration sont transcrits par le secrétaire sur le registre ordinaire et signés du président et dun membre du bureau.
Article 16 - Dissolution
La dissolution de lassociation ne peut être prononcée que par une assemblée générale extraordinaire.
Lassemblée désigne un ou plusieurs commissaires chargés de la liquidation des biens de lassociation, dont elle déterminera les pouvoirs.
Elle attribue lactif net à toute association déclarée ayant un objet similaire ou à tous établissements publics ou privés reconnus dutilité publique de son choix.
Article 17 - règlement intérieur
Le conseil dadministration pourra, sil le juge nécessaire, adopter un règlement intérieur qui déterminera les détails dexécution des présents statuts, chaque section pouvant compléter ce règlement par des précisions qui lui seront propres, avec laccord du conseil dadministration.
Article 18 - formalités
Le président ou le secrétaire, au nom du conseil dadministration, est chargé de remplir toutes les formalités de déclaration et de publication prescrites par la loi. Tous pouvoirs sont donnés au porteur des présentes à cet effet.
Deux exemplaires originaux des présents statuts sont destinés au dépôt légal.
Un exemplaire original est déposé au siège de lassociation.
La Présidente, Le Secrétaire,..... Le Trésorier
CHARTE DADHESION, règlement INTERIEUR
A la différence des statuts, qui donnent seulement lessentiel des buts et des moyens de lAssociation et du fonctionnement démocratique dun groupe, le règlement intérieur consigne des règles de fonctionnement précises qui vont, le cas échéant, permettre déviter les dérives et dysfonctionnements.
Le règlement intérieur ou la charte sont à signer par ladhérent au moment de son inscription avec la fiche dadhésion où il-elle écrit ses offres et ses demandes. Ils sagit dun ou de deux documents.
Si vous le désirez, vous pouvez vous inspirer des 2 propositions de règlement intérieur (SEL Lyon 01 et SEL Ile-de-France).
On réfléchira aux règles de base suivantes :
Le SEL est créé par un groupe local, de façon indépendante, pour permettre une réflexion sur la dimension humaine existant derrière tous les échanges et la promotion de solidarités dans le cadre dun développement local.
Le SEL est une association à but non lucratif, les coûts administratifs étant couverts par les cotisations.
Le SEL met en contact les demandeurs et les offrants, il gère un système de comptes personnels en unités de mesure interne, fournit un échange dinformations, enregistre les services (type "coups de main") négociés entre ses adhérents.
Lunité de mesure utilisée (le Grain, le Talent, le Piaf, le Caillou, etc...) nest pas convertible en francs, et vice versa.
Le SEL ne fournit aucune garantie quant à la qualité, les conditions, la valeur des services ou des produits négociés.
Chaque adhérent garde toute sa responsabilité et sentoure de toutes les garanties pour que son activité à lintérieur du SEL soit conforme aux réglementations en vigueur notamment en matière sociale et fiscale.
Le compte de chaque adhérent commence à zéro.
Il nexiste aucun intérêt pour les débits ou les crédits des comptes.
Il nexiste aucune notion de délai de paiement ni dindemnité de retard dans la gestion des comptes.
Ladhérent détenteur dun compte peut seul autoriser un transfert de crédit à partir de son compte.
Ladhérent détenteur dun compte a le droit de connaître le bilan et les mouvements (chiffre daffaires) de tous les autres comptes du système.
Ladhérent détenteur dun compte peut refuser, toute proposition déchange dont les conditions ne lui conviennent pas.
Dans certains SEL, la charte est un document annexe du Règlement Intérieur, court qui engage plus précisément ladhérent par exemple à ne pas dépasser un solde négatif de -2000, -3000 ou -5000 dans ses transactions (sauf accord clair du CA) et à ramener son compte à zéro avant de quitter lAssociation. Cette charte peut être alors annexée au Règlement Intérieur.
IMPORTANT : Dans certains SEL, la charte rappelle que tout prosélytisme à lintérieur dun SEL est interdit ainsi que toute utilisation du SEL pour satisfaire des intérêts et ambitions personnels, partisans, syndicaux ou commerciaux et/ou pour promouvoir une idéologie quelle quelle soit. (voir dautre part, en 3ème de couverture, la proposition de charte "LEsprit du SEL").
En résumé :
- La charte ou le règlement intérieur consigne les règles de fonctionnement du SEL.
- La charte dadhésion est beaucoup plus facile à modifier que des statuts déposés en préfecture. Des changements de fonctionnement seront plus faciles si les statuts sont moins précis, les précisions étant alors apportées dans la charte.
- Pour maintenir la confiance et un bon équilibre déchanges dans un groupe SEL, lenon dépassement du seuil négatif autorisé parait souhaitable.
SEL Lyon-Croix-Rousse - Charte dadhésion
Le SEL Lyon est une association à but non lucratif, loi 1901. Cest lensemble des adhérent-e-s qui assure son bon fonctionnement.
Le SEL Lyon édite un catalogue régulièrement mis à jour (au moins deux fois par an) des offres et des demandes des adhérent-e-s, afin que celles/ceux-ci puissent échanger biens et services. Le SEL Lyon tient la comptabilité des échanges, dans une unité appelée caillou. Le SEL Lyon organise réunions et événements afin de permettre aux adhérent-e-s de se rencontrer.
Chaque adhérent-e accepte que ses coordonnées (nom, adresse, numéro de téléphone) soient données aux autres adhérent-e-s, afin de permettre les échanges.
Chaque adhérent sengage à ne pas communiquer les coordonnées des autres adhérent-e-s en dehors du cadre du SEL Lyon.
Les échanges sont évalués et payés en cailloux, qui est lunité du système SEL Lyon. Un tarif horaire est proposé par lassemblée générale comme base de négociation entre les adhérents-e-s. Il est actuellement de 50 cailloux pour une heure de travail. On ne peut pas changer des francs en cailloux ni des cailloux en francs (les cailloux ne sont pas convertibles).
Le prix de chaque transaction résulte dune entente entre les deux adhérent-e-s concerné-e-s.
Un-e adhérent-e nest jamais obligé-e daccepter une transaction.
Le SEL Lyon ne fournit aucune garantie quant à la qualité, les conditions ou la valeur des échanges.
Chaque adhérent-e doit sassurer avant un échange que les assurances des deux adhérent-e-s impliqués dans léchange couvrent les risques qui y sont liés, tout particulièrement pour les travaux dangereux tels que travail en extérieur (toits, échafaudage, etc.), travail de mécanique sur un véhicule, etc.
Seul la/le titulaire dun compte peut autoriser le débit de son compte en faveur de celui dun-e autre adhérent-e.
Chaque adhérent-e commence avec un compte à zéro. Il ny a aucune pénalité lorsque le compte passe en négatif; cest même nécessaire à la bonne marche du système.
Lassemblée générale fixe une limite que chaque compte ne doit dépasser ni en positif ni en négatif, ceci afin de faciliter la confiance mutuelle. Cette limite est actuellement de 2000 cailloux. Le conseil dadministration peut autoriser un-e adhérent-e à dépasser cette limite jusquà une limite plus grande, de manière exceptionnelle et limitée dans le temps, et pour un but bien précis.
En cas de dépassement, le conseil dadministration demande des explications à ladhérent-e et lengage à ramener son compte dans les limites autorisées.
- Chaque adhérent-e sengage à ramener son compte à zéro (ou plus) avant de quitter le SEL Lyon.
Le prix dune transaction peut être en partie en francs et en partie en cailloux, mais seule la partie en cailloux est enregistrée par le SEL Lyon.
Chaque adhérent-e accepte que le solde et le mouvement de son compte soient publiés régulièrement, et soient communiqués à toute demande dun-e autre adhérent-e, ceci afin de faciliter la confiance mutuelle. En revanche toute autre information sur le compte, et notamment le détail de chaque transaction, est confidentielle, et laccès en est réservé aux personnes effectuant la gestion des comptes. Le SEL Lyon ne peut cependant garantir cette confidentialité.
Les frais de fonctionnement sont couverts par une cotisation annuelle. Elle est décidée en assemblée générale, et est actuellement fixée à :
40 francs pour les adhérent-e-s à faibles revenus;
100 francs pour les autres adhérent-e-s.
Les décisions courantes ou urgentes sont prises par le conseil dadministration, mais toute décision peut être contestée par un-e adhérent-e lors de la réunion suivante; elle est alors rediscutée en réunion. De plus les réunions du conseil dadministration sont ouvertes à tou-te-s les adhérent-e-s.
Les décisions essentielles sont prises en assemblée générale.
Les décisions sont réalisées au consensus, ou à la majorité des voix si le consensus nest pas possible, et ceci aussi bien dans le conseil dadministration que dans les réunions et assemblées générales.
Les adhérent-e-s sont responsables individuellement de la déclaration de leurs ressources en cailloux aux autorités sociales et fiscales, sil y a lieu. Dans ce cas, les adhérent-e-s effectuent la déclaration en considérant un caillou équivalent à un franc.
Le conseil dadministration peut refuser de publier une proposition de transaction, ou refuser denregistrer une transaction effectuée, si cette transaction est contraire à lesprit du SEL Lyon tel que défini dans la charte et les statuts, ou aux lois en vigueur. Cette décision est soumise à lassemblée générale suivante.
Le conseil dadministration a le droit de demander des explications à un-e adhérent-e dont le comportement semble en contradiction avec le bon fonctionnement du SEL Lyon, et en dernier recours de suspendre son compte, son exclusion étant du ressort de lassemblée générale.
De même, le conseil dadministration a le droit de refuser ladmission dune personne, dans des circonstances exceptionnelles.
Cette charte a été approuvée par lassemblée générale constitutive tenue le 4 décembre 1995, et modifiée par les assemblées générales des 24 février et 27 mars 1996.
Elle peut être modifiée et complétée par lassemblée générale.
Chaque adhérent-e accepte les conditions de la présente charte.
Charte de lINTERSEL Ile-de-France
1) Les SEL signataires de cette charte souhaitent promouvoir ensemble la solidarité humaine, la valorisation des compétences propres à chaque être humain par le développement du Système dEchange de savoirs, de services et de biens.
2) Il est établi que :
a) la valeur des échanges doit être négociée de gré à gré, et non pas imposée par les responsables du SEL.
b) lunité locale déchange ne peut en aucun cas être convertie en francs et réciproquement.
Chaque SEL local est dans ce cadre totalement autonome pour tout ce qui concerne son fonctionnement, son administration et ses activités internes.
3) Cependant, compte tenu de la menace que représente lidéologie dominatrice de certains mouvements et organisations politiques, religieux ou philosophiques pour le fonctionnement et lindépendance des SEL,
- pour garantir la neutralité, lindépendance et la souveraineté de chaque SEL, ainsi que le respect des droits de lHomme (liberté dopinion et dexpression) ,
- pour éviter toute tentative dexploitation humaine et de prosélytisme en matière politique, religieuse ou philosophique ,
il est décidé entre les signataires de la présente charte que :
Les personnes chargées de ladministration des SEL ne doivent en aucun cas,
- se prévaloir de leur éventuelle appartenance à lun des organismes susvisés pour promouvoir, à travers le SEL, une image personnelle ou collective étrangère aux objectifs et aux valeurs du Système dEchange Local,
- utiliser le SEL pour satisfaire des intérêts et ambitions personnels, partisans, syndicaux ou commerciaux, ni pour promouvoir une idéologie quelle quelle soit.
Tout membre dun SEL qui serait importuné par un autre adhérent à ce sujet pourra en informer le Conseil dadministration du SEL et lINTERSEL Ile-de-France.
Il appartiendra au SEL concerné de prendre toute mesure pour faire cesser cet état de fait, en examinant la situation avec toutes les garanties dusage pour les parties concernées (en toute confidentialité, et dans les meilleurs délais).
A défaut, le SEL pourrait, après avoir été reçu par le CA de lINTERSEL Ile-de-France, être radié du groupe.
En cas de litige ou de retard (plus de trois mois) ou de difficulté de règlement du problème, celui-ci sera de la compétence du CA de lINTERSEL Ile-de-France.
LUNITE DECHANGE
Lunité déchange permet de mesurer les échanges entre adhérent-es.
Nom
Il peut sagir du classique "grain" de SEL, ou bien dun nom évoquant une particularité régionale, etc. : la goutte de lait, le pétale, la noix, la claie, le caillou...
* Pour faciliter la lecture, nous choisissons lexemple dunité déchange : le grain.
Valeur
4Par rapport au franc
Le grain a dans lesprit des adhérent-e-s une valeur similaire au franc; de plus lorsque les échanges sont déclarés pour les impôts ou la TVA, ils sont déclarés en convertissant les sommes en unité de mesure en somme en francs. Mais il est clair que les grains et les francs ne sont pas du tout la même chose (voir chapitre I.1 "Mais, dis, pourquoi, comment?"). Alors il vaut mieux éviter décrire ou de dire "1 grain = 1 franc". La valeur, cest le service apporté.
4Par rapport au temps
Une autre référence pour cette unité déchange est le nombre de grains par heure de travail. Plusieurs SEL déclarent que une heure de travail vaut toujours une heure de travail, et donc lunité déchange est lheure ou la minute. Un grain = une minute. Cela présente lavantage de supprimer complètement les inégalités. De plus, on prend une référence stable, la minute ne risque pas de subir de linflation, alors que le franc oui! Par contre, pourquoi le même nombre de grains par heure pour une personne débutante et une professionnelle? pour un travail facile et un travail épuisant? Et comment évaluer en minutes ma guitare doccasion?
Une solution intermédiaire consiste à recommander 50 ou 60 grains par heure, les adhérent-e-s restant libres de fixer la valeur quils veulent : ils demandent alors le nombre de grains quils veulent, suivant le plaisir ou la difficulté ou la pénibilité quils ont à faire cette tâche ("coefficient demmerdement"), leur expérience, et aussi (malheureusement?) suivant la valeur habituelle en francs.
On peut dans lAssociation SEL ne pas fixer de tarif horaire du tout, la valeur de léchange est alors fixée librement par les adhérent-e-s.
Lessentiel étant de bien se mettre daccord avant léchange, sur le nombre de "grains" que lon va demander et offrir.
Le Don
Certains disent que tout est trop comptabilisé, que le SEL risque dempêcher ceux qui avaient lhabitude de rendre un service gratuit de le faire. Pas du tout ! Rien ne vous empêche de continuer comme avant, une fois ou lautre, ou en partie.
Lexpérience prouve que le SEL provoque la rencontre et génère le don.
COTISATION en francs
Dabord, il faut couvrir les frais en francs : il sagit essentiellement du papier et des photocopies pour imprimer le catalogue, les feuilles déchange ou les feuilles de richesse ; des enveloppes et timbres pour lenvoyer, les locations de salle si nécessaire... Et peut-être aussi quelques investissements. Des avantages matériels permettent de diminuer les frais, et donc de diminuer voire de supprimer la cotisation en francs.
4 Avantages matériels,...
On a besoin de : un ordinateur (comptabilité en "grains" plus édition du catalogue), du papier pour les photocopies, des timbres et des enveloppes pour lenvoi du catalogue, et enfin une salle pour les rencontres et un local pour les réunions.
Lordinateur est en général facile à trouver : ordinateur personnel dun-e adhérent-e, dune autre association... Pour les photocopies, certain-e-s adhérent-e-s peuvent avoir la possibilité de faire des photocopies gratuites... Mais limpression dun catalogue peut représenter assez vite 5000 pages, et cela devient délicat. Par contre, on peut assez facilement obtenir une salle gratuite ou bon marché (chez un-e adhérent-e, auprès dautres associations ou auprès de la Mairie...)
...subventions,...
Distinguez subvention déquipement, par exemple pour acheter un ordinateur, et subvention de fonctionnement, qui est renouvelée tous les ans.
... et dépendance.
Des avantages matériels et des subventions de fonctionnement vous rendent fragiles et dépendants vis à vis du donneur : par exemple quelle pressions peut exercer sur vous une mairie dont vous utilisez les locaux et le photocopieur gratuitement?
4 Comment fixer la cotisation en francs?
On vient de voir que quelquefois les SEL évitent une partie des frais : photocopies gratuites (peu souvent pourtant), salles et locaux gratuits, catalogue distribué lors des rencontres pour économiser les timbres... On peut alors faire une cotisation assez basse, ou en nature : le SEL de La Chapelle Pallueau (85) demande comme cotisation 10 timbres à 3F, 10 enveloppes et 50 feuilles de papier A4 (soit environ 35 F). La cotisation que vous demandez dépend donc des avantages matériels dont vous disposez.
Le catalogue représente assez rapidement de grosses dépenses : selon la fréquence dédition (voir II.11 "Le catalogue des ressources"), selon le nombre dadhérents, selon lexpédition par la Poste ou non...
Un des intérêts du SEL est la lutte contre lexclusion, et la rencontre entre des couches sociales différentes. Cest pourquoi beaucoup de SEL ont un niveau de cotisation "faibles revenus" ou "solidarité" ou "chômeur-euse-s, étudiant-e-s".
En résumé :
- cotisations varient entre 35 F et 100 F avec souvent une cotisation "faible revenu"
- veillez à ce que cette cotisation soit suffisante pour couvrir les frais de fonctionnement en francs.
COTISATION en grains
On peut prévoir de rémunérer les personnes qui rendent des services à lAssociaion, telles que la comptabilité en grains de SEL, lédition du catalogue, le nettoyage à la fin des bourses déchange... En revanche il est clair quon ne rémunère pas les tâches des membres du C.A. dans lexercice de leurs fonctions.
Deux approches possibles:
Pas de rémunération : toutes les personnes qui soccupent du SEL sont bénévoles.
Rémunération par une cotisation en grains : tou-te-s les adhérent-e-s donnent 100 ou 150 grains par an ; et les adhérent-e-s qui rendent des services à lAssociation sont rémunéré-e-s soit à la moitié du tarif horaire conseillé (30 grains lheure dans le SEL Pyrénéen : semi-bénévolat pour toutes les tâches administratives), soit plus.
N.B. La cotisation annuelle de 100 ou 150 grains peut être prélevée soit à ladhésion, soit après 3 mois de vie dans lAssociation par exemple.
Ne prélevez pas de commissions en unité locale sur chaque échange. Ce ne serait plus une cotisation, le SEL est une association, non une banque !
Alors, pour ou contre
la rémunération?
4 Pour
Cest un travail comme un autre.
Ça permet à des personnes (qui ne le feraient pas autrement) de participer à la gestion du SEL. Ça soulage les autres personnes qui participent à lanimation du SEL.
Ça garantit lédition du catalogue et la gestion des comptes en grains en temps utile ; or la régularité et la qualité de ces deux fonctions sont essentielles pour que le SEL fonctionne bien.
4 Contre
Il est plus convivial de réaliser les tâches un peu pénibles à plusieurs, ou à tour de rôle, que de les confier à des personnes "rémunérées".
Confier des tâches administratives à des personnes qui se spécialisent peut nuire à lauto-gestion, à la participation facile de tou-te-s les adhérent-e-s à ladministration du SEL.
N.B. Quand il y a cotisation, celle-ci varie entre 10* et 150 grains par an (10 pour un catalogue).
A bien réfléchir aussi :
Quelques SEL ont pensé donner à leurs adhérents des grains créés à partir de rien. Ces grains seraient inscrits au débit du compte de lAssociation qui passerait dans le négatif à linfini. Or, le mouvement sur les comptes reflète les échanges au sein dun groupe donc, les richesses créées. Il apparaît difficile de créditer des comptes sans création de richesses !
Dautre part, lune des règles de base définie par les LETS Anglais (et nos systèmes dEchange Local), cest que la somme des "crédits" égale la somme des "débits". En faisant apparaître des unités locales créées à partir de rien, lensemble de léquilibre des comptes serait fausse.
En résumé :
- Les prélèvements en grains correspondent une cotisation annuelle.
- Dans le SEL, on ne crée pas de "grains", on échange des services, des savoirs et des biens
COMPTABILITE DES ECHANGES
Bons déchanges et feuilles de richesses
Cahier de comptes et ordinateur...
Bons déchanges :
Un bon déchange est rempli à chaque échange. Une première souche est gardée par le propriétaire du carnet, une deuxième souche est gardée par le bénéficiaire du service et le troisième volet est envoyé à la personne qui gère les échanges en grain. Le système est très fiable et pratique. Si lon ne renvoie pas son bon, le compte nest pas crédité.
Si vous navez pas de bon déchange, un papier libre suffit, si les deux adhérent-e-s le signent.
Les bons déchange nétant pas nominatifs, il est donc aussi facile de sen procurer auprès dautres adhérents.
De nombreux SEL donnent à leurs adhérent-e-s des feuilles déchange en plus des bons déchange, afin quelles-ils tiennent leur propre relevé de compte. Dans ce cas elles-ils ne renvoient pas leurs feuilles à la-au comptable, les bons seulement.
Feuille déchange ou feuille de richesse partagée
Une ligne est remplie à chaque échange. Il est nécessaire à chaque échange denregistrer sur les 2 feuilles de richesse : celle du débiteur et celle du créditeur. La feuille déchange doit ensuite être renvoyée à chaque fin de mois à la personne qui réalise la comptabilité en grains. Linconvénient majeur évident est quil y a toujours des adhérent-e-s qui ne renvoient pas leur feuille avec la régularité demandée et ceci est très difficle à gérer
Comptabilité centrale
Pour tenir les comptes en grains de SEL, plusieurs possibilités :
a) Le cahier de comptes
Prévoyez une double page par adhérent-e, puis vous tenez les comptes à la manière dune feuille déchange. Ce système fonctionne très bien pour un petit SEL, ou un SEL débutant. En revanche, pour un gros SEL (100 adhérent-e-s et plus), un ordinateur est plus pratique et plus rapide.
b) Lordinateur :
- Avec un tableur (Excel par ex.) : une feuille par adhérent-e, semblable à une feuille déchange. Prévoir une feuille avec le solde et le mouvement de tout-e les adhérent-e-s.
- Avec un logiciel maison : si vous avez un-e informaticien-ne dans le SEL et que le coeur lui en dit, elle-il peut créer un logiciel adapté à la gestion des comptes et/ou à lédition du catalogue. Lintérêt, cest quil est adapté à vos besoins spécifiques, et surtout sil est modifiable, vous pouvez le faire évoluer : si les adhérent-e-s demandent un relevé de compte tous les trois mois, vous pouvez modifier le logiciel afin quil le fasse automatiquement.
- Avec un logiciel existant : parmi les personnes ayant créé des logiciels maison, plusieurs proposent de les fournir, quasiment au prix coûtant.
Lavantage est que vous avez un logiciel "pro" : convivial (facile à utiliser), efficace, rôdé. En revanche, il sagit de versions compilées, et vous ne pouvez donc pas les modifier (Sauf le logiciel du SEL Pyrénéen 09600 Montbel sous Access).
N.B.Dans la partie ressources vous trouverez les caractéristiques des logiciels de gestion de SEL actuellement disponibles.
Attention :
Sauvez toujours sur disquette, ET faites une impression papier. Perdre ses fichiers, ça narrive pas quaux autres!
Le catalogue des ressources et le bulletin du SEL
Le catalogue des ressources propose les offres et demandes des adhérents et un relevé des transactions.
Le bulletin apporte information et réflexions dans le journal du SEL.
1.Le catalogue des ressources
A - Offres et demandes
a) Si le groupe est petit (-50 adhérents), on peut classer par n° dadhérent et faire apparaître la liste des adhérent-e-s avec toutes leurs offres et demande pour chacun-e et leurs coordonnées.
47 NICOLAS Marie
17 rue de la République
Tél. 01 00 00 0000Offres Pose détagères
Déménagements
Garde denfants
Demandes Cours de danse africaine
(cf. exemple ci-dessous)
b) Si le groupe est important, un classement par thèmes parait utilisable plus facilement (et moins onéreux en place).
Plusieurs possibilités alors :
1) N° + nom + prénom + code postal + ville + tél. + offre (ou demande)
Ex: en offre :
6 Thomas Maryse 69100 Villeurbanne 04 42 00 00 00 coup de main agricole
(cf. exemple ci-contre)
2) N° + code postal + offre (ou demande) - Une liste annexe donne les coordonnées des adhérents :
Ex : en offre :
6 69100 Coup de main agricole
Et dans la liste annexe : 6 Thomas Maryse 69100 Villeurbanne 04 42 00 00 00
NB : Noublions pas que le catalogue avec les coordonnées des adhérents est interne à lAssociation. Il ne peut être donné à lextérieur pour conserver la confidentialité des coordonnées des adhérent-e-s du SEL..
c) On peut compléter ce catalogue par la liste des adhérent-e-s trié-e-s par prénoms, par noms, par communes....
Relevé des transactions.
Un relevé des transactions accompagne chaque bulletin (mouvement et solde de tous les adhérents).
2. Le bulletin du SEL
Des informations sur la vie de lAssociation, les problèmes posés, les réflexions des adhérent-e-s, les rencontres de proximité, les dates des marchés tout en grains ou bourses déchanges sont essentielles pour avancer ensemble et dynamiser les échanges.
3. Fréquence
La plupart des SEL édite un catalogue et/ou un bulletin tous les mois ou deux mois.
Lorsque le nombre dadhérent-e-s augmente, cela devient vite lourd et coûteux. Il vaut mieux alors publier seulement une "mise à jour" à la place du catalogue complet.
Attention ! Il est important que les adhérent-e-s aient des nouvelles fraîches, ne diminuez pas trop la fréquence de parution du catalogue et/ou du bulletin et des mises à jour.
4.Pratiquement, comment faire ?
- A la main;
- ou à la machine à écrire;
- ou sur ordinateur, sur traitement de texte ou logiciel de PAO, ou base de données.
Le programme de comptabilité des grains de SEL peut éditer le catalogue, ou encore peut le préparer pour être repris dans un traitement de texte ou un logiciel de PAO.
Un logiciel peut être développé exprès pour lédition du catalogue...
Evidemment, une solution informatique bien choisie permet de gagner beaucoup de temps de saisie et dédition, ainsi que déconomiser du papier avec une mise en page condensée. Mais nattendez surtout pas cette solution informatique pour faire paraître le premier catalogue !
Rencontres / bourses déchanges
La vie sociale est essentielle pour avoir un SEL vivant, qui fonctionne bien.
La vie sociale, cest dabord des rencontres :
rencontres festives : goûters, pique-nique, méchouis, randonnées, etc...
rencontres déchanges : marchés tout en grains, ou "bourses déchanges", bourses aux vêtements, bourse aux jouets, etc... Toutes les possibilités sont ouvertes à linitiative du SEL (C.A.par exemple) ou dun-e adhérent-e, concernant le SEL entier ou seulement un secteur ou un quartier...
rencontres de travail : Assemblées générales ou réunions ou C.A. ouverts à tous.
naturellement, on peut associer lutile et lagréable : bourses déchanges suivie dun repas, assemblée générale suivie dun pot...
Précisions sur les bourses déchanges :
Afin que chacun-e dispose dun stand, il faut une salle suffisamment grande, et des tables.
Plutôt que dengager des grosses dépenses, essayez de trouver une salle gratuite ou bon marché, de trouver des musiciens ou une sono dans le SEL, demandez à chacun-e damener un plat et une boisson à partager, etc.
Il vaut mieux prendre une assurance qui couvre les réunions, manifestations de lassociation. Cette couverture vous est demandée si vous louez une salle.
Demandez lautorisation de la mairie si nécessaire.
Veillez à ce que les échanges aient lieu tout en grains et non pas en francs. Ainsi, légalement ce nest pas un marché.
Comment comptabiliser les échanges sur les bourses déchanges ?
Bons déchanges, feuille de richesse partagée (spéciale bourse déchanges ou non), enveloppes de bons ?
Lidéal, cest que les adhérent-e-s puissent facilement faire beaucoup de petits échanges (une part de gâteau, un coffret en bois, un kilo de pommes, etc...) tout en limitant le travail dorganisation, saisie informatique ou écrite, en évitant les erreurs ou les fraudes...
Il semble que les feuilles de richesse partagée spéciales et les enveloppes soient préférables. Dans tous les cas, on peut faire la première bourse déchanges avec le moyen habituel (bons déchanges ou feuille de richesse partagée).
1) Les enveloppes en pratique :
Pour les bourses déchanges ou marchés tout en grains, des enveloppes (avec nom de ladhérent et son numéro) peuvent être distribuées au début du marché. Celles-ci contiennent une valeur de 100 ou 200 grains en petits bons de 5, 10, 20 grains. Il est préférable de noter sur les bons le lieu et la date du marché (afin déviter que certaine-e-s adhérent-e-s indéliquat-e-s ne fassent des photocopies dun marché à lautre). A la fin du marché, chaque personne rend ses enveloppes avec le solde de ses "grains", le tout étant enregistré à lentrée et à la sortie du marché. Pour les échanges de plus de 50 grains les bons déchange (à 3 volets) peuvent être utilisés en annexe (SEL Ariège).
2) Lautre solution est de distribuer des bons déchanges multiples : une seule feuille A4 peut enregistrer plus de 10 transactions ; elle est reprise à la fin de la bourse ; cela revient un peu à faire une feuille déchanges spéciale bourse déchanges.
Les échanges
Les groupes anglais LETS (LOCAL EXCHANGE TRADING SYSTEM = SEL) qui sont plus anciens que nous, nous disent et nous redisent :
"RESTEZ BIEN LOCAL . INVESTISSEZ VOTRE ENERGIE DANS LE LOCAL,
les richesses à partager dans un groupe à taille humaine, les services àrendre et à
demander dans votre secteur.
Sil y a nécessité, une fois, de faire appel à un spécialiste (inexistant dans votre SEL), dun autre groupe, faîtes-le simplement mais de façon exceptionnelle. Rétribuez-le en unité locale sur le compte de lAssociation et attendez quau cours de lannée, un autre service en sens inverse vienne équilibrer ces 2 transactions. Cest simple, souple, mais cela reste exceptionnel."
a) Que veut dire : RESTEZ BIEN LOCAL ?
- cest vivre dans un secteur géographique de proximité
- pour pouvoir se rencontrer régulièrement ou non dans des rÉunions, au cours dun repas, dune fête...
- pour pouvoir se connaître et donc se faire confiance
ex : je le connais, donc, je peux lui demander de venir garder notre enfant ce soir
ex : je viens dapprendre quil savait tapisser. Peut-être pourra - t il maider à refaire cette pièce ?
- pour pouvoir mieux comprendre les besoins des uns et des autres:
ex : je ne men sors pas avec mes gamins le mercredi
ex : ma machine à laver est en panne depuis plusieurs jours.
- pour être présent à chacun collectivement :
ex : elle na pas la forme ces temps-ci, et ne sort plus ; Qui va la voir ?
ex : il a besoin de services constants depuis quil est allité.
Dans le SEL, peut-on avoir une solidarité permettant à des adhérents en difficulté de santé ou autre dêtres aidés ? et sous quelles formes ?
Une adhérente dun SEL disait : "lorsque mon enfant est né, il a ouvert un compte débiteur pour plusieurs années, mais je lui fais confiance!"
b) LES ECHANGES EQUILIBRES :
1) La règle implicite cest que :
chacun apporte autant de richesses quil en reçoit.
Japporte des richesses parce que quelquun en a besoin. Je regarde léquilibre de ce que je donne et de ce que je reçois.
Certains SEL insistent sur une limite négative à ne pas dépasser. Il est vrai que cest important de ne pas profiter démesurément des richesses dun groupe. On doit apporter et recevoir de façon raisonnable, équilibrée et cest important de mettre en place des règles à suivre par tous. Cependant,
2) Si un groupe enrichit sa vie locale et vit une réelle amitié et solidarité entre ses membres, il peut alors désirer un certain déséquilibre et accepter que certains qui ont plus de temps puissent le donner pour aider ceux qui en ont plus besoin.
NB : Philippe Lenoble (SEL 47, Villeneuve) propose dans un article "La commission de gestion : bilan dun an dactivités", une réflexion de tous sur les dépassements des soldes négatifs et le respect des règles de lAG.
Si vous êtes intéressé, prenez contact avec lui (Philippe Lenoble, Chemin du laurier, Pignol 47300 Villeneuve)
QUAND CA NA VA PAS BIEN...
Fonctionnement interne
Il nest pas rare de voir des problèmes humains dans un groupe SEL. Utilisez votre bon sens, relisez la partie organisation interne... Restez ouverts et démocratiques : tant quà être en crise, autant que tout le monde soit au courant. Rien nest pire que les ambiances de on-dit, de suspicion...
Dynamiser les échanges
De nombreux SEL se plaignent déchanges pas assez dynamiques.
Daprès des SEL plus anciens, et lexpérience britannique, les points à surveiller particulièrement sont :
- Un fonctionnement du groupe démocratique et ouvert
- Des occasions de rencontres, et des occasions déchanges directs : repas, fêtes, bourses déchanges.
- Des échanges bien locaux dans un groupe où lon se connait et où on se fait confiance
- Un catalogue bien fait, paraissant assez souvent et régulièrement.
- Une comptabilité en grains transparente
- Un certain encouragement pour ne pas craindre de passer dans le négatif...
Il faut aussi une bonne diversité, de services et de biens, dans le groupe.
Gérer les grands débits et les départs
Nous avons vu lintérêt de fixer des limites au débit et au crédit : il est particulièrement important que chacun-e soit à tour de rôle débiteur-trice et créditeur-trice, et non pas débiteur-trice chronique, ou créditeur-trice chronique.
Que faire quand un-e adhérent-e atteint la limite fixée au débit ou au crédit ?
Dans tous les cas, lui parler : comprendre comment elle-il est arrivé à cette situation, lencourager à proposer des biens ou des services, à mettre ses offres en valeur. Certains SEL font précéder dun astérisque "*" dans le catalogue les offres des personnes qui ont très envie déchanger ou qui voudraient rééquilibrer leurs comptes.
Par exemple, le SEL Pyrénéen (09600) a remarqué que les personnes qui dépassent le seuil négatif autorisé ont ensuite beaucoup de mal à faire remonter leur compte.
Alors pour éviter ces dépassements, lorsquun compte arrive au seuil fatal, des "bons" débiteurs ne sont pas enregistrés. Aussi chacun doit-il vérifier les comptes avant de procéder à léchange, ce qui responsabilise chaque adhérent.
Une personne qui quitte un SEL est censée ramener son compte à zéro (ou plus, il nest pas difficile de faire un don de service à un-e autre adhérent-e ou au compte SEL).
Parfois, ladhérent ne renouvelle pas son adhésion au SEL alors que son compte est négatif... Un autre déménage en laissant son compte négatif...
Techniquement, ces comportements ne sont pas gênants : les comptes restent en négatif, un point cest tout. Sur le plan des richesses, ce nest pas majeur non plus : les services ont bien eu lieu, et ont rempli leur fonction daide économique, morale, amicale...
En revanche, lattitude de ces personnes pose question. Pourquoi ? Une difficulté de gestion ? ou autre ? Les adhérent-e-s du SEL ont-ils-elles conscience dappartenir à un groupe ? Connaissent-ils-elles les autres adhérent-e-s ? Sont-ils-elles bien informé-e-s ?
Il faut bien y réfléchir en groupe à temps car si plusieurs adhérent-e-s ont ces comportements, ils-elles peuvent engendrer à terme un manque de confiance qui pourrait nuire à la qualité des échanges et à la réflexion de tous.
Pour la première réunion, tous les moyens de communiquer l'information sont bons : tracts (dans les lieux publics, les associations, les coop bio, les commerçants, etc ...), affiches (idem), des annonces dans les journaux, un stand sur le marché, le bouche à oreille (c'est le meilleur !).
Par la suite, pour continuer à trouver de nouveaux-elles adhérent-e-s : la même chose, plus des réunions d'information, des permanences d'information, des rencontres sur les évènements habituels du SEL (en particulier les bourses et marchés d'échange). On peut aussi donner le journal du SEL et les offres et les demandes du catalogue (Veillez à ne pas donner les adresses et numéros de téléphone pour respecter la loi informatique et liberté, et surtout pour éviter des uitilisations telles que : envoi de publicité, agression des adhérentes par des coups de fil érotiques, ...).
N.B. Veillez aussi à ne pas diffuser les annonces d'offres et demandes dans un journal, à la radio, etc ... car la publicité est un critère de travail clandestin.
Les médias locaux vont probablement vous proposer dès le début de faire des articles, des interviews, des reportages. Les médias sont souvent enthousiastes et positifs à propos des SEL, cela peut vous aider.
a) Si le groupe décide que l'interview et l'émission sont nécessaires, il vaut mieux bien s'y préparer : demander à l'avance qui est volontaire pour répondre aux journalistes, prévoir une fiche avec les chiffres et les idées qu'il vous paraît important de faire passer, etc.
b) Si ce n'est pas nécessaire, la discrétion peut avoir bien des avantages. Point n'est besoin de faire du bruit pour bien échanger dans un SEL et progresser dans une réflexion individuelle et collective : " small is beautiful ".
évitez absolument tout le vocabulaire économique et financier pour décrire le SEL : évitez les mots de " chèque " (utilisez " bon d'échange "), d' " argent fictif " (parlez d' " unités d'échange ") ; évitez aussi " vendre " et " acheter " (on " donne ", " échange " " propose ", " reçoit " ...) ; parlez d' " échange " plutôt que de " transaction ".Parlez de " service " que vous rendez à quelqu'un qui en à besoin, de " richesses " que j `apporte et que je reçois, etc ...
Introduction : Nous vous faisons part de tout ce que nous avons trouvé comme textes intéressants à connaître, en périphérie de la situation " SEL ". Mais aucun d'entre eux ne nous semble utilisable totalement. Nous ne relevons d'aucun d'entre eux précisément tout en relevant de tous en partie ...
Le Code du travail (art. L324, 9 à 14 et Circulaire du 8/10/87) pose l'interdiction du travail clandestin (caractérisé par la publicité, l'utilisation de matériel professionnel, etc ... Bien relire les articles). Sont toutefois autorisés les travaux bénévoles d'entraide et les activités ponctuelles exercées par des particuliers pour des particuliers (REAS page 6).
EN CONSEQUENCE : Etre très prudent et bien poursuivre recherches et réflexions avec les autres SEL et les personnes compétentes.
Dans l'état actuel de nos informations, semble échapper à la qualité de travail clandestin, toute activité dans le cadre des SEL qui est à la fois :
* ponctuelle, non répétitive et de courte durée,
* réalisée de particulier à particulier au titre de l'entraide.
N.B. les professionnels qui effectuent des échanges SEL dans le prolongement de leur activité professionnelle sont tenus de déclarer leurs transactions en SEL et seront soumis à TVA et à l'impôt sur le revenu comme pour toutes leurs activités professionnelles (voir B - Volet fiscal p.43).
(dossier DDTE Bénévolat et droit social page 110)
" Pour caractériser le contrat de travail, il est évidemment nécessaire de montrer l'existence d'un lien de subordination juridique. Mais lorsqu'il s'agit d'exclure le caractère gratuit d'une activité, l'existence d'un lien de subordination est insuffisante. Rien n'empêche, en effet, qu'une personne se mette gratuitement au service d'une autre et réalise sous son contrôle et sa direction un travail bénévole.
La cour de Cassationa reconnu une telle éventualité dans un arrêt du 20 mars 1980 (Bull. V, ndeg., page 217) : l'existence d'un lien de subordination a ainsi été considéré comme insuffisant pour assujettir aux assurances sociales un maçon qui aidait son voisin à édifier une clôture.
(document précité pages 113 et 114)
" La jurisprudence distingue l'entraide ponctuelle ou le coup de main amical de la relation de travail rémunéré en prenant en compte la permanence de la stabilité de la relation.
En effet, si la réciprocité des services rendus (...), leur caractère habituel, la fréquence de l'aide entre deux personnes (cf. Cass.Soc. 24 avril 1952, Bull . ndeg. 336, page 247) permet de requalifier une situationd'entraide apparente en travail rémunéré, il n'en est pas de même lorsqu'est relevé le caractère ponctuel de l'aide. Ainsi, l'aide apportée par le locataire d'un immeuble à l'entrepreneur chargé de réparer sa cheminée, de façon ponctuelle et pour une réalisation particulière constitue une aide bénévole (Cass. Soc. 10 janvier 1963, Bull. IV, ndeg. 52, page 42). De même, le fait qu'un jeune homme ait accepté de garder des enfants un soir en contrepartie de la possibilité d'effectuer des promenades à cheval gratuites ne suffit pas à transformer l'acte d'entraide en travail rémunéré, même si chaque service rendu était susceptible d'évaluation pécuniaire (Cass. Soc. 11 mars 1971, Bull. V, ndeg. 206, page 173).
La réciprocité ne semble donc constituer une rémunération que dans la mesure où elle ne se limite pas à un échange unique de services ou à une entraide épisodique entre amis.
Cela semble confirmé par un arrêt du 20 mars 1980 (Cass. Soc. Bull. V, ndeg. , page 217) qui reconnaît que ne donne pas lieu au paiement de cotisations de sécurité sociale le concours bénévole prêté par un maçon professionnel pour la réalisation d'un mur, en raison des liens d'amitié qui l'unissaient au propriétaire et en reconnaissance d'un important service que celui-ci avait rendu. La cour souligne à cette occasion que le concours bénévole était apporté pour un travail " simple et de courte durée ".
(document précité pages 115, 116, 117)
" Face aux difficultés rencontrées pour apprécier le caractère bénévole d'une activité, le droit positif a été amené à recourir à la méthode de la présomption. La jurisprudence consacre des présomptions d'activité désintéressée au travail effectué dans le cadre de la famille ou conformément à un engagement religieux. La loi en revanche, établit des présomptions de but lucratif visant non plus l'activité salariée mais l'activité indépendante, afin de lutter contre le travail clandestin. (...)
Une présomption légale de but lucratif
En ce qui concerne non plus l'activité salariée mais l'activité indépendante, la réglementation relative au travail clandestin consacre depuis la loi du 27 janvier 1987 des présomptions de but lucratif, dont fait état l'article L. 324-11 du code du travail, qui vise à rendre plus efficace le dispositif de lutte contre l'activité et l'emploi irréguliers.
Dans le cadre de cette loi, sont présumées accomplies à titre lucratif les activités de production, de transformation, de réparation ou de prestation de services ou l'accomplissement d'actes de commerce lorsque leur réalisation a lieu avec recours à la publicité sous une forme quelconque en vue de la recherche de la clientèle ou lorsque leur fréquence ou leur importance est établie ou, s'il s'agit d'activités artisanales lorsqu'elles sont effectuées avec un matériel ou un outillage présentant par sa nature ou son importance un caractère professionnel ou encore lorsque la facturation est absente ou frauduleuse. La présomption du caractère lucratif de l'activité constitue une présomption simple qui peut donc être valablement combattue par la preuve contraire.
Un arr^t de la chambre criminelle de la cour de Cassation relatif à l'exercice d'une activité de restauration s'est fondé sur l'article L. 324-11 pour caractériser le travail clandestin. En relevant qu'avait été constatée l'importance de la fréquence de l'activité et l'utilisation d'un matériel présentant un caractère professionnel, la Cour a conclu à l'existence d'une activité à but lucratif, alors que le restaurateur en cause prétendait servir des repas à prix coûtant à des adhérents de loges maçonniques (Cass. Crim. 25 juin 1991).
CONCLUSION : D'une façon générale, le droit positif semble laisser une place de plus en plus réduite à la reconnaissance de l'activité bénévole, en particulier lorsqu'il s'agit de protéger le travailleur ou d'éviter la fraude fiscale ou sociale. " (findes extraits de " Bénévolat et droit social " prêté par une DDTE).
Bénévolat n'est pas salariat.
" (...) Parce qu'il est constitué de trois éléments - une prestation de travail, rémunérée, sous la subordination d'autrui (...), le contrat de travail dont en l'absence de définition légale, doctrine et jurisprudence se sont accordées pour donner les caractéristiques, se distingue d'autres situations qui, pour offrir certains traits communs, sont néanmoins à part, faute de les présenter tous.
Effectivement, certains liens personnels unissant prétendus employeur et salarié seront parfois considérés comme inconciliables avec la notion de subordination : ainsi ceux dont procède l'entraide. Mais l'entraide est amicale, agricole, conjugale, familiale.
(G. Lyon-Caen et J. Pélissier, Dr. Trav. Ndeg. 171, D. 16deg. Ed., 1992).(...)
La notion de bénévolat est enfermée dans de strictes limites. C'est un concours apporté en raison de liens d'amitié, affectifs ou familiaux, en menus services, sous forme de " coups de main " volontairement donnés comme dans l'agriculture, généralement d'une manière occasionnelle et non habituelle, de façon variable, et pour le moins au bon gré du prestataire (Contrat de travail, Ed. F. Lefebvre 1990, et Doc. Soc. F. Lefebvre N i,f. 10 à 12, 1er décembre 1989 ; 1er novembre 1992 : ndeg. 4000 à 4330). C'est une aide spontanée, un échange d'avantages dans un esprit d'entraide (J. Cl. Trav. Fasc. 5-60, Salariés-Employés de maison, ndeg. 9, ß 2) qui vont de la complaisance à la charité en passant par le dévouement sur un fond d'altruisme.
Marque de solidarité, placée sous le signe de l `égalité et d'une éventuelle réciprocité, ou accomplissement d'un simple devoir d'amitié, l'entraide perd son originalité, notamment dans le cadre familial, conjugal, elle prend l'aspect de relations professionnelles sous une direction, contre une véritable rémunération (Camerlync et Moreau-Bouriès, Le contrat de travail, préc., ndeg. 52 à 54). Mais cela devient alors un contrat de travail. ".
Chacun doit savoir que l'UNEDIC accepte qu'un chômeur touche une rémunération pour un travail dès lors que sa rémunération financière ne dépasse pas 70% de son ancien salaire brut (d'après Le Particulier - oct. 1994, page 34).
Pour l'ANPE, il est interdit de travailler plus de 78 heures par mois sous peine de radiation, mais cette dérogation n'est pas automatique. Mieux vaut donc demander au préalable l'accord de votre agence locale et de vous la faire confirmer par écrit (d'après Le Particulier - oct. 1994, page 35).
Les personnes bénéficiant d'un revenu de remplacement doivent signaler que leur activité est un service bénévole occasionnel et de courte durée qui laisse tout loisir à une recherche d'emploi.
(Extrait de la lettre de M. Michel BON du 26/04/94 aux directeurs des ANPE à propos des activités bénévoles ) :
" Les activités bénévoles exercées au sein d'une association ou d'un organisme à but non lucratif sont d'un intérêt certain pour le demandeur d'emploi, dans sa recherche d'insertion ou de réinsertion professionnelle.
L'exercice d'une activité bénévole déclarée, au moment ou au cours de l'inscription est, a priori, compatible avec un classement de la demande en première, deuxième ou troisième catégorie.
Toutefois, il convient avant de confirmer l'inscription dans l'une de ces catégories, de s'assurer que :
1. L'exercice de l'activité bénévole n'empêche pas le demandeur d'emploi d'accomplir, " de manière permanente " toutes les d émarches en son pouvoir en vue de retrouver un emploi : en d'autres termes, que cette activité ne le gêne pas dans sa démarche active de recherche d'emploi (art. R 311 - 3 - 4 C. trav.). Une activité bénévole menée à temps plein est incompatible avec une inscription dans une catégorie de demandeurs d'emploi immédiatement disponibles.
2. L'exercice d'une telle activité n'est pas un obstacle à la condition d'une disponibilité immédiate, tant pour occuper un emploi que pour répondre à toute convocation de l'Agence (art. L. 311 - 5).
3. L'activité bénévole ne se substitue pas à une activité qui pourrait être exercée dans le cadre d'un contrat de travail.
A ce titre, une fonction occupée dans une entreprise ou un organisme à caractère lucratif n'est jamais considérée comme une activité bénévole.
Enfin n'est pas considérée comme bénévole une fonction exercée par l `ancien salarié d'un organisme, même si celui-ci est à but non lucratif et même si la fonction exercée n'est pas rémunérée ".
" chaque adhérent-e doit s'assurer avant un échange que les assurances des deux adhérent-e-s impliqués dans l'échange couvrent les risques qui y sont liés, tout particulièrement pour les travaux dangereux tels que travail en extérieur (toits, échafaudages, etc ... " (extrait charte de SEL Lyon-Croix-Rousse).
Il est impossible d'examiner icichaque transaction susceptible d'être effectuée dans le cadre des SEL et de voir les incidences en matière de T.V.A. et d'imposition sur les revenus. La multiplicité des cas d'exonération et l'existence de différents régimes font qu'il est hors de question d'établir une liste des transactions.
Par contre, il convient de rappeler une règle générale : les opérations imposables à la T.V.A. peuvent être classées en trois catégories :
1. Opérations relevant d'une activité économique, effectuées par un assujetti à titre onéreux (principalement les activités de nature industrielle, commerciale, agricole et libérale).
2. Opérations expressément désignées par la loi (opérations immobilières, opérations des coopératives agricoles).
3. Opérations imposables sur option (opérations très spécifiques).
Les transactions SEL rentreraient dans la première catégorie dans la mesure où les opérations réalisées auraient un caractère habituel, un but lucratif et seraient exercées au propre compte de l'intéressé (les trois critères devant être simultanément réunis).
En effet, si l'activité d'une personne est répétitive, alors on rentre dans le cadre industriel, commercial, artisanal, agricole ou libéral et des déclarations spécifiques doivent être déposées (Chambre de Commerce, Centre des Impôts, etc ...). renseignez vous auprès de la Chambre de Commerce, des Métiers, des Impôts, etc ... Contactez aussi éventuellement un membre du C.A. du SEL.
D'autre part, les adhérents du SEL qui effectuent une transaction dans le prolongement de leur activité professionnelle (agriculteur offrant des légumes ou artisan indépendant confectionnant de la poterie pour un adhérent SEL - ce qu'il a usage de vendre - médecin ou avocat offrant une consultation) auront l'obligation de déclarer leur chiffre d'affaires SEL et seront soumis à la T.V.A. et à l'impôt sur le revenu comme pour toutes les activités professionnelles : en l'occurrence, ils auront même obligation d'établir un justificatif de chiffre d'affaires SEL (c'est à dire une facture en complément de la reconnaissance de dette SEL, et d'y indiquer la T.V.A. afférente). Par exemple, si l'artisan vend sa poterie pour 1000 grains de SEL, en plus de la reconnaissance de dette de 1000 grains que doit établir l'adhérent, l'artisan devra établir une facture de vente pour un montant de :
1000 = 843,17 + 156,83 puisque T.V.A. = 18,6% et 843,17 x 18,6/100 = 156,83 ou encore 1000 = 843,17 x 1,186.
Un particulier ne délivre pas de facture car son activité n'est pas répétitive. Elle est de faible importance et de courte durée et est donc généralement exonérée de T.V.A. et d'impôt sur le revenu (bien se renseigner cependant).
Ventes d'occasion : exonérées de T.V.A. mais l'activité ne doit pas être répétitive.
En agriculture : l'entraide est admise en vertu de l'article 261 - 2.3. du Code des Impôts et est exonérée de T.V.A.
En effet, si je suis adhérent du SEL trifouillis, je peux échanger avec tou-te-s les adhérent-e-s de ce SEL. Mais j'aimerai bien m'offrir une veste en laine tricotée par Madame Dupont, qui est adhérente du SEL voisin Mimoulins.
J'aimerai aussi aller en vacances à Pétaouchnock chez une adhérente de ce SEL, en échange de mes grains de SEL trifouillis.
Mais, il y a un mais, et même plusieurs.
Tout d'abord, SEL signifie système d'échange LOCAL.
C'est cet aspect local, avec un petit nombre d'adhérents qui permet la confiance et la convivialité.
Or, s'il y avait un inter-SEL national, ou même régional, c'est avec des milliers de personnes que j'aurai la possibilité d'échanger, avec des gens que je ne connais pas, qui habitent à des centaines de kilomètres ... Que deviendraient les avantages du SEL ? Quelle convivialité resterait-il ? Quels scrupules à tricher, ou à partir avec un compte négatif, face à un réseau aussi grand, aussi anonyme ?
De plus, créer un SEL national ne reviendrait-il pas à créer une monnaie nationale ? Or il est clair que l'Etat à confié à la Banque de France l'émission de notre monnaie.
Face à ces inconvénients évidents, peut-on suggérer de créer un réseau national limité à l'hébergement ? la route des SEL par exemple. Cette question est à l'étude.
L'hébergement mis à part, on peut donc suggérer :
* de rappeler que la monnaie qui permet de comptabiliser les échanges nationaux, c'est le franc ... Et que ça n'a rien à voir avec le SEL ;
* de proposer éventuellement aux personnes intéressées d'adhérer séparément aux différents SEL auxquels elles veulent participer ;
* de se limiter dans certains secteurs à un inter-SEL local (soit un SEL urbain + un SEL rural, complémentarité ville-campagne), soit 2 ou 3 SEL d'une même agglomération, d'un même terroir (unité géographique).
Les astrophysiciens de lInstitut Californien de Technologie
viennent de photographier 140 galaxies parmi les plus lointaines jamais détectées dans le "Hubble deep field".
Elles sont à environ 6 milliards dannées lumière.
Lannée lumière est difficile à visualiser (300 000 km/s pendant une année) donc 6 milliards de ces années est totalement inimaginable, mais nous donne une petite idée de la dimension de notre univers.
Ainsi, quand nous redescendons sur notre petite planète bleue, nous pouvons peut-être nous rendre compte à la fois de linsignifiance et de limportance de notre place sur cette terre.
Nous nous apercevons que nous employons une mesure de nos ressources qui est devenue une ressource en elle-même et que, de ce fait, nous en sommes devenus dépendants et même esclaves.
Cette mesure que nous avons nommée argent est devenue un maître exigeant et injuste régnant grâce à lexclusion et à lécrasement des plus faibles.
L O.N.U. nous dit que les richesses des 350 habitants les plus riches de la terre est égale à la "richesse" (ou la misère ?) des deux milliards trois cent millions des habitants les plus pauvres.
Ainsi, ce système monétaire archaïque et périmé continue à régner en faisant des ravages dans lhumanité et nos télescopes sont tellement puissants que nous ne pourrons plus voir ce qui se passe ici, chez nous.
Alors, nous formons des économistes qui nous disent quil faut de la croissance pour sortir du tunnel.
Nous formons des chefs dentreprise qui licencient afin de sauver le profit et qui sautodétruisent en supprimant leurs propres consommateurs.
Nous formons des hommes politiques qui sont satisfaits de nous faire croire quils y croient.
Et que dire des consommateurs que nous sommes parfois et qui entretiennent inconsciemment le mouvement ?
Pendant ce temps là, le monde senfonce dans lexclusion et la misère et il ny a pas de solution en vue.
Dans ce petit livre du " SEL Mode demploi ", vous trouverez une idée originale qui vous proposera de vivre des moments différents, de réaliser une expérience qui vous passionnera, loin des spéculations, en vous demandant dapporter ce que vous avez à offrir et de recevoir ce que chacun vous proposera.
Vous verrez poindre une nouvelle forme de société où la seule exclusion sera celle de lenrichissement monétaire pour tendre vers lenrichissement de tous par les ressources de chacun.
La rencontre de lautre vaut tout lor du monde.
Chaque SEL est une source de développement des valeurs individuelles libérant des forces nouvelles qui prépareront une société plus juste, plus fraternelle où chacun retrouvera sa place.
François TERRIS