PROJET DE CONSTRUCTION

 

D’UN

LYCEE D’ENSEIGNEMENT

TECHNOLOGIQUE ET

PROFFESSIONNEL INDUSTRIEL

ET DE DEUX

SALLES DE SPORT

 

A SAVERNE

 

 

 

  • MEMOIRE EXPLICATIF ET JUSTIFICATIF

    LE LIEU PARLE

    LE PARCOURS

    SALUT !

    Cœur insatiable, bienheureux !

    Satisfait par les choses médiocres, tu n'aurais pas le souffle suffisant pour atteindre les plus grandes.

    Pour la Ville, je suis devenu le lieu de la jeunesse, par chemin d'apprentissage, de zone de loisirs à lieu de communication.

    Je suis Lycée, Atelier, Internat, Demi-Pension, Salles et Terrain de Sport.

    Comme la vérité, je suis un et multiple.

    De ce temps et de cet espace, tu ne déménageras jamais, tu seras comme le poète; " Adolescent pour l'infini ".

    L'on ne peut devenir qu'en étant déjà !

    J'étais le lieu des "fils de la Terre" qui craignent l'exés de tension et recherchent l'apaisement par la satisfaction.

    J'ai voulu être le Haut Lieu des "fils du Ciel" qui recherchent la tension et refusent le palliatif; plaisir passager ou excuse qui pourraient l'amortir.

    Viens, tu peux passer.

    C'est un passage interne au Lycée, entre le système des passerelles d’accès des salles de classes et les ateliers.

    C'est un véritable chemin de traverse. Les personnes que tu dis handicapées peuvent l'emprunter pour accéder à des ascenseurs. J'admets le visiteur et le passant dés l'abord de la rue. Mes ateliers sont déjà un geste d'accueil, et

    je voudrai t'accueillir avec tous mes utilisateurs, mais c'est encore le temps des vacances.

    Je consens que le public me traverse dans un but pratique ou plus simplement de promenade, mais je préfère le sens de la convivialité...

    VIENS.- PENETRONS, JE T'ACCOMPAGNE !

    A ta droite, le rythme vertical de la structure des ateliers est en tension avec la superposition horizontale des passerelles de distribution des salles de cours. Vois comme chaque salle est une entité à part entière ayant sa propre entrée marquée par les piliers de béton qui comme les fûts des grands sapins de là-haut, s'élancent librement dans l'espace.

    Et derrière ce volume qui nous surplombe et s'avance vers nous comme une proue, la gaine de l'ascenseur te signale le Hall d'accueil en contrebas.

    Ici le passage s'élargit et articule la liaison des ateliers et du bâtiment de technologie avec, la salle de dessin d'art en lévitation.

    Maintenant le passage se rétrécit progressivement, puis devient curviligne et mystérieux. Voilà à ta gauche le Hall du lycée. Derrière ces parois de verre, tout un monde mouvant, où se déroule l'escalier avec ses trois paliers qui se décalent et se balancent: lévitation de la matière. La rampe de béton cyclopéen palpite sous l'ondoiement de la toiture et, se déploie par translation autour des locaux des élèves et des maîtres.

    Maintenant le chemin nous conduit sur la place de l'Internat et du C.D.I. De cette place tu as la vue sur le château du Haut-Barr ruiné.

    Et l'apprentissage de l'espace urbain n'est plus un vain mot. Et sur tout ce parcours tu peux être pris en charge par le bâtiment: par mauvais temps tu peux t'y abriter.

    AHA !

    Tu es ému par cette tension entre le jaillissement des volumes vibratiles et verticaux de l'Internat et le calme déploiement de la volute continue du C.D.I., véritable spirale spatiale. Le C.D.I, est œil solaire, comme le Haut-Barr

    "œil de l'Alsace". Et je te dirai qu'il intercepte pour une pour une transformation alchimique le soleil levant. Il regarde la plaine d'Alsace et le lieu de l'ancien arbre de la liberté sur les hauteurs de Singrist.

    Maintenant je te dévoile comment je suis devenu. C'est en partant du cœur du C.D.l. que je me développe sur une spirale qui génère ma partie Hall d'entrée, prodigieux et indicible espace mouvant, véritable alliance entre les différents lieux qui tangentent, cet espace d'accueil et de rencontre.

    Tu désires continuer et je t'emmène par une autre rampe, pendant de celle intérieure. Et nous traversons l'étroit défilé formé par les parois courbes du Hall du C.D.I. et le réfectoire et sa salle de permanence dans lesquels tu

    peux voir.

    Et nous accédons à l'origine de l'espace de détente .extérieur où convergent les escaliers descendants des divers niveaux du Hall du lycée.

    Et de la même manière convergent ici les toitures dont l'ample mouvement vibratoire te laisse saisir la vie multiple qui se déroule sous elles.

    Si les ateliers, le hall d'entrée, la demi-pension et les salles de sport possèdent des toitures en mouvement, cela découle d'un principe d'expression du rassemblement de la foule mouvante.

    Si nous continuons sur le chemin spiralique qui par des plages calmes te feront traverser les surfaces de la détente extérieure, amphithéâtre descendant telle une vallée haute surplombant le stade, vrai volume rouge, raidement taluté et muré à l'ouest, bordé par de hauts arbres à l'Est et prolongé au Sud par les salles de sport.

    Et là, je me développe encore une fois en un chemin de traverse. Et c'est par une autre faille que tu peux passer pour accéder de l'autre coté des salles de sport au plateau d'évolution. Cette faille est gardée par "l’œil sévère" logement du concierge qui peut surveiller toute la zone sportive. Mais à l'intérieur de la faille, je te laisse plonger du regard dans la salle d’entraînement.

    Ce que je t'offre et toujours identique: relier l'homme à l'homme.

    Mon leitmotiv, je te le chanterai inlassablement. Nous le chanterons ensemble si tu veux bien. C'est l'ouverture, l'ouverture du chemin, l'ouverture à la communication.

    Cette communication dont tes semblables ont fait le mythe de l'époque doit alors détruire et abolir définitivement les barrières et clôtures qui étaient nécessaires à d'autres époques et qui sont devenues anachroniques.

    Je prends possession du lieu et je fais le lieu, avec générosité consciente. J'aiderai l'homme à pratiquer à nouveau l'hospitalité. Je m'ouvre à la zone future.

    L'expression du bras de la spirale et son extrémité ouverte des salles de sport n'a pas d'autres signification que la cour de détente: le bras tendu, le geste d'accueil.

    LE GESTE ARCHITECTURAL

    Je suis un lieu d'accueil pour tous les élèves et professeurs. Et bien évidemment ce sera toujours le professeur qui fera autorité en matière d'éducation et d'apprentissage et non pas les instances politiques, économiques ou administratives.

    Mais à coté du professeur,, je suis le " MOMENT ARCHITECTURAL" et désire faire pleinement partie des exigences pédagogiques.

    Je veux être un lieu formateur. Et bien que je sois aussi un bâti utilitaire, situé dans un espace de loisirs, je ne peux être une fabrique plus ou moins transformable, plus ou moins provisoire. Mon caractère propre est destiné à l’accomplissement de la vocation à former l'être humain.

    L'esprit manifeste son caractère original par la faculté de transformer la matière, la substance extérieure.

    Et cela est bien ma spécificité de lieu servant à apprendre à agir sur la matière à travers la pédagogie. Et celle-ci transforme l'être humain.

    Une haute et saine conception de l'homme ne pouvait se satisfaire d'un Lycée dont les qualités sont celles de: " boite à bac...", de supermarché, de casernement.

    Il s'agissait de devenir des bâtiments utilitaires ayant forme artistique.

    En architecture comme ailleurs, la grandeur consiste à donner une direction. Lycée Technologique et industriel, je ne pouvais avoir que l'imagination créatrice comme unique support. Que serait la technologie et la production

    sans la création ?

    Le lieu que je suis est destiné à l'apprentissage du geste.

    Il ne s'agit pas de fabriquer des générations d'artistes ou de saltimbanques, mais des professionnels de la production.

    Pour cela il faut rechercher à développer chez l'adolescent que tu es des capacités et à lui apprendre à exprimer sa volonté dans le geste et les attitudes des membres.

    Si tu n'as plus l'instinct d’imitation de l'enfant, ton comportement est pourtant énormément influencé par l'environnement.

    La rue avec sa circulation, le matraquage des panneaux publicitaires, les volumes banalisés et imités, les clôtures séparatives, les formes feintes, parodiées, travesties, plagiées, les couleurs agressives, disharmoniques ou neutralisées, SONT DES GESTES.

    Tu peux mesurer le rôle pédagogique que peut ( et doit) jouer le "geste architectural" d'un bâtiment scolaire.

    Si la culture ne veut plus être simplement "optique" ou "rétinienne", alors ce qui est essentiel pour l'adolescent que tu es et dont je veux écouter le désir, c'est l'aspect global et authentique des choses et des lieux.

    Jeter le fonctionnalisme par-dessus bord, combiner avec beaucoup d'adresse et d'habileté les différentes formes de styles passées, comme les bâtiments et lieux post-modernes, implique que les adolescents et leurs professeurs vivront quotidiennement quelque chose qui n'est pas la réalité, qui escamote la réalité.

    L'artifice, le stratagème, la manigance, évitant les problèmes qui sont posés, ne peuvent conduire qu'au formalisme, à tous les formalismes et à pire encore.

    Je suis donc une architecture qui veut créer par son geste des liens identifiables, qui exprime l'espace et le monde non pas avec des artifices métaphoriques mais avec mes moyens propres, par le fait d'ouvrir et d'accueillir, de concentrer et d'expanser, d'être en mouvement et en plénitude.

    C'est en regardant que tu vois. Tes yeux rejoignent alors le cerveau qui te donne le savoir. Et pourtant tu es insatisfait car ton cœur désire et brûle pour la connaissance des choses, qui, n'est pas la science, qui est un état: l'état d'IDENTIFICATION. S'identifier à quelque chose, c'est s'unifier avec cette chose, se confondre avec elle,

    Cela est possible au travers du " choc émotif ".

    Pour ton désir de vie et de libération, je suis devenu lieu chantant. Mes formes, mes positions, matières, fonctions et vibrations et les possibilités, heurteront de la zone, la léthargie comateuse obsessionnellement fatale, clôturée immobile. "

    Notre chant multidirectionnel, polyvolumique répond à ton

    désir, crée le choc émotif.... C'est la rupture de ta NORME DE SOUFFRANCE, c'est l'ouverture du chemin, l'IDENTIFICATION.

    LA COMMUNICATION

    Tu sais maintenant que je n'ai pas voulu être seulement espace scolaire ou sportif, normalisé avec rigidité. Conscient de ma mission d'espace permanent

    devant participer avec les pédagogues à une éducation et un apprentissage issue de notre forme et de notre fonction, je collabore à une action qui sera déterminante dans la formation des nouvelles générations.

    Dans ce sens là, je ne pouvais plus m’accommoder du compartimentage des classes traditionnelles qui ont marquées d'autres générations, mondes mortifiés, consentement résigné aux critères de surveillance.

    Pour la vocation de lieu de communication, je me suis libéré de ces servitudes et ouvert à l'environnement immédiat, au paysage et au-delà à la ville entière. C'est par le caractère d'ouverture, de sérénité, de générosité, de rudesse authentique, mais aussi de tendresse que je veux t'inspirer la confiance spatiale et par là même induire l'autosurveillance, pour favoriser le climat pacifique et l'ambiance mouvante dans lesquelles l'élève pourra acquérir savoir et savoir faire.

    L'espace de circulation était passif, maintenant je te l'offre actif et majoré par l'animation des niveaux de sol, par les vues plongeantes et les surplombs, la transparence sur l'intérieur et sur l'extérieur. Par la prise en compte des nouvelles dimensions psychiques et psychologiques et de l'appartenance au cosmos, je veux m'élever, au delà de la contrainte orthogonale, pour m'ouvrir à l'image de l'évolution flexible.

    Je t'invite à la participation de la vie urbaine, afin que la vision de l'espace scolaire, sportif, ou de loisir ne reste plus seulement abstraite et confuse.

    Adolescent poète tu es sensible à toutes l'organisation de l'espace de vie et le professeur délivré de la présence du quadrillage traditionnel sera plus imaginatif et s'exprimera en créateur permanent.

    POST-SCRIPTUM

    Dans la vie sociale de la ville, ce noyau pallie à la faiblesse des équipements de ce quartier. C'est bien ce que préssentait sous forme de désir le programme: " le Lycée doit relier tous ces équipements".

    Par sa qualité (caractère) il veut traduire la force culturelle et vitale du secteur et sa faculté-volonté de communication.

    Ces espace, comme tout espace scolaire doit franchir ses murs, pour supprimer (anéantir) le barrage de la clôture traditionnelle.

    Le Maître de l'ouvrage doit être remercié pour avoir adjoint les locaux sportifs et le stade, éléments indispensables pour l'équilibre de la jeunesse. Nous nous réjouissons de la création de cette osmose pédagogique, sportive, conviviale.

    L’œuvre architecturale, profondément éducatrice doit dépasser le beaucoup l'image de "l'étude bien faite".

    Sans luxe, ni matière de très grand prix, l'espace se défini, s'écrit, s'inscrit et accueille élèves et professeurs, sportifs et spectateurs, et demain dans le cadre du "lycée polyvalent": les adultes.

    Cette antenne de formation continue quitte son " enceinte fortifiée", pour entrer ( comme la ruine du Haut-Barr ) dans la vie de la ville, sans horaires défini, en permanence.

    Le climat qui se dégage de cet espace ainsi créé, catalysera dans le subconscient de l'élève et du professeur et de tout utilisateur ou promeneur, une forme d'enseignement non négligeable pour la formation de la personnalité du citoyen.

    EQUIPE:

    HENRI DREYSSE

    GIOVANNI CITTADINI

    JEAN VENDELIN KRUMMENAKER

    PATRICK BOEHM

    GENEVIEVE WALGENWITZ

  • Indietro