La péninsule de Sorrente entre mythes et réalités


Si vous venez visiter Naples et la péninsule de Sorrente, vous vous rendrez vite compte qu’ici la foi ce n’est pas seulement être croyant, ni même être pratiquant ; c’est appartenir à une grande famille et participer aux rituels qui rythment encore la vie quotidienne tout au long de l’année.
Aussi, quelque soit la période où vous visitez la péninsule, vous trouverez sûrement un événement marqué par des cérémonies religieuses et dans le pire des cas vous pourrez tomber sur un concert d’une des nombreuses chorales locales qui s’exhibent régulièrement dans les églises.



Un peu de Géographie :


La pointe des monts Lattari constitue la péninsule sorrentine; cet élément rocheux aux flancs couverts d’oliviers, d’orangers et de citronniers et aux falaises abruptes s’élance dans la mer pour s’approcher, à quelques kilomètres à vol de goélands, de l’île de Capri.
La partie nord de la péninsule se trouve sur la baie de Naples, face à la ville, et offre une vue parfaite sur l’imposant Vésuve. On y traverse, en arrivant de l’autoroute de Naples ou de l’aéroport de Capodichino, les villages de Vico Equense, Meta, Piano, Sant’Agnello, Sorrente et Massa Lubrense au travers d’une route principale très encombrée de voitures, vespa et autobus durant la saison touristique : Le « Corso Italia ».
La côte amalfitaine se trouve sur la partie sud de la péninsule et donne sur le golf de Salerne. En partant de Sorrente, on monte sur la montagne en passant par Sant’Agatha sur les deux golfs ; d’autres villages sont localisés sur la cime, ainsi les Colli di Fontanelle de Sant’Agnello ou le village de Sant'Agatha ou Moaino. De ces hauteurs, on admire autant la baie de Naples que le golf de Salerne. En redescendant sur Nerano, on trouve une des plus belles plages de la zone ; en poursuivant le long de la côte, on trouve le charmant village de Positano, et encore plus loin celui d’Amalfi. Attention la côte est découpée et la route est quasi de montagne, il faut compter deux heures pour arriver à Amalfi et parfois plus en été quand la route est surchargée de véhicules.


Plongeon dans l'histoire de Sorrente et environs:


Probablement fondée par les Grecs vers le VI siècle avant JC, comme l’atteste la présence du sanctuaire de la Pointe Campanelle consacré au culte d’Athéna , Sorrente fut conquise par les « Sanniti » au V siècle. Comme sa voisine Naples, en face de la baie, Sorrente subit aussi l’influence étrusque avant de devenir romaine. Au début de l’ère impériale, l’aristocratie romaine la choisit comme lieu de villégiature et de belles demeures y sont construites, comme la villa aux Bains de la Reine Jeanne. De la baie de Naples, la terrible éruption du Vésuve du 24 aout 79 après JC fut décrite par Pline le Jeune de sa barque, quand la nuée ardente recouvrit pour des siècles à venir la riche cité de Pompéi. Elle devint indépendante vers les années 500 mais fut souvent en lutte contre les autres duchés voisins d’Amalfi ou de Salerne mais aussi contre les barbaresques Lombards de Benevento ou contre les Sarrazins. C’est dans ce contexte que Sant’ Antonino, le Saint Patron de Sorrente fêté le 14 février, errant dans les campagnes arrive à Castellamare et devient ami de l’évêque Catello qui lui confie son diocèse. Les deux hommes attirés par la vie contemplative se retirèrent sur les montagnes où leur apparut l’ange Gabriel qui leur communiqua d’ériger une église sur le Mont Faito. La popularité de Sant’Antonino augmente avec les miracles accomplis et les sorrentins lui demandent de venir s’établir dans leur ville. Pendant des siècles l’Italie méridionale est sous domination byzantines, mais dès 850 les Sarrazins sont à Bari. Entre alliances, pactes et revers, la Campanie et la Calabre sont dévastées jusqu’à la victoire de Ludovic II qui chassa les Sarrazins. En revanche, ceux-ci s’établissent en Sicile à partir de laquelle ils mènent diverses incursions et saccages durant le IX et X siècle. Pour aviser de l’arrivée de navires pirates ou mauresques, des tours furent construites sur les côtes qui prirent le nom de Torre Saracena (Tour Sarrazine), on peut encore en voir certaines sur les flancs de la côte sorrentine à la Cala di Puolo. Entre périodes de combats, alliances, paix, insurrections qui durèrent pendant deux siècles, la cité réussit à maintenir une certaine indépendance jusqu’en 1137 quand elle fut intégré au règne des Normands. Plus tard, elle se déploya sous la domination Angevine et Aragonaise et exporta à partir du port de Naples ses produits locaux, comme l’huile d’olive, le vin, les agrumes, les fromages et s’enrichit. Mais le 13 juin 1558, Sorrente et Massa furent gravement affaiblies par le saccage des turcs ; après bien des difficultés ces derniers furent chassé du centre ville, mais demeurèrent encore pour un temps dans la zone basse de Sorrente, au niveau du port. Cinq cents ans après, cette attaque reste encore dans la mémoire collective et le massacre de la majorité des hommes de la ville. Cet épisode sanglant amena le poète Torquato Tasso né à Sorrente en 1544, à écrire l’épopée « La Jérusalem libérée » qui raconte les amours impossibles d’un chrétien et d’une musulmane. Une autre conséquence fut la construction de la muraille fortifiée de Sorrente, dont subsistent aujourd’hui quelques vestiges visibles et une porte proche du parc Ibsen.
Avec le temps Sorrente repris son activité économique et développa aussi sa marine, et inclus bientôt l’industrie touristique liée à la localisation et à la beauté du site, ainsi qu’à son artisanat local.


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