Déclarations

26 août 1789

 

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Une petite vignette écrite en l’honneur de l’anniversaire de notre cher André…Une date symbolique et historique aussi…

 

            « Ce soir je te dirai…

Je te déclarerai ce que tu sais déjà mais que tu ne peux te lasser t’entendre…

Qu’en cette aube ténébreuse où je me retrouvais seul au monde, l’éclat de tes yeux a rendu à ma vie la lumière, tandis que nos regards se croisaient pour la première fois. Dès cet instant où ma solitude fondait sous le rayonnement de ton jeune visage si sérieux, j’ai su que rien ne pourrait jamais pu glacer mon cœur du moment que je me trouvais dans ton ombre. Mille tourments pouvaient se déchaîner telles des sorcières en plein sabbat, toutes les souffrances du monde torturer mon cœur et mon corps, l’humanité entière hurler à mon esprit plein de toi qu’aucun sentiment si fort soit-il ne pouvait m’absoudre du pêché originel de mon obscure naissance, rien ni personne n’a pu jamais éteindre cette force de lumière qui m’a toujours porté et qui trouvait sa source en ton âme. Pas même toi. Pas même ton indifférence et ton aveuglement.

Aujourd’hui pourtant je suis plongé dans l’obscurité, sans être certain de revoir jamais la lumière du jour. Et pourtant, l’ombre que j’ai toujours été est enfin en pleine lumière. Les premières angoisses passées, j’ai appris ce que je savais déjà : je n’ai pas besoin de mes yeux pour voir ton âme. Ce matin encore, je veillais sur ton sommeil en éprouvant les mille nuances de tes rêves, en ressentant les frémissements les plus intimes de ton corps et de ton souffle sur ma peau, en devinant le lent éveil de tes paupières sur cette nouvelle journée qui s’annonçait. J’ai senti ton regard plein de douceur et d’amour se lever sur mon visage, tandis que tes lèvres qui désormais n’appartiennent qu’à moi murmuraient à mon oreille : « Joyeux anniversaire, mon amour… »

Tu es sortie faire quelques commissions pour la petite fête que tu as préparée pour moi et j’attends ton retour… Je t’attends mon amour, mais désormais cette attente ne me fait plus mal, mais au contraire remplit mon cœur de bonheur… »

 

 

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            « Ce soir je te dirai…

Je te déclarerai ce que tu sais déjà mais que tu ne peux te lasser t’entendre…

Qu’en cette aube ténébreuse où je me sentais seule au monde, la profondeur de tes yeux a dessiné avec netteté les contours de ma vie, tandis que nos regards se croisaient pour la première fois. Dès cet instant où ma solitude se diluait dans la générosité de ton sourire, j’ai su que plus jamais je ne chercherai qui j’étais du moment que ta présence était là pour me le rappeler. Mille doutes pouvaient transpercer mon cœur telle des flèches acérées, tous les coups et les cris du monde emprisonner mon cœur et mon corps, l’humanité entière hurler à mon esprit torturée qu’il n’y avait nulle place sur terre pour un être comme moi, rien ni personne n’a jamais pu me faire perdre le doux repère de la quiétude de tes yeux verts où toujours je me retrouvais. Moi, Oscar. Telle que j’étais et non telle que les autres me voulaient.

Aujourd’hui je suis une survivante, et après avoir si souvent pensé que la mort était plus douce que la vie, je me surprends à construire de radieux projets d’avenir. L’avenir m’a toujours semblé un sombre néant, mais ta silencieuse présence, ta tranquille force qui m’a toujours soutenue dans l’ombre de mon destin qui se devait d’être flamboyant et lumineux, m’ont révélée à moi-même de la même manière que le peintre Armand soulignait les ombres de mes yeux pour en révéler la clarté. Ce matin encore, je me réveillais entre tes bras, et je ressentais malgré tes yeux éteints ton âme veiller sur la mienne. Et encore une fois, j’ai pu ressentir cette subtile et ineffable harmonie se distiller en mon cœur, cet infini bonheur de me sentir enfin à ma place, lorsque tu as répondu à mes vœux d’anniversaire avec un tendre baiser : « Ta présence est le plus beau des cadeaux, mon amour… »

Je suis sortie faire quelques commissions pour la petite fête que j’ai préparée en ton honneur, et je cours vers notre maison, vers toi, retrouver tes bras et ton amoureuse présence, pour te dire ces mots qui panseront ces blessures secrètes que mon âme devine sans que tu ne m’en souffles mot, et que mon amour sans mesure pour toi ne parvient pas tout à fait à guérir… »

 

 

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Oscar arriva enfin à leur maison, légèrement essoufflée dans sa hâte à annoncer le plus vite possible la grande nouvelle à André. Il était là, assis dans son fauteuil devant la cheminée, à l’attendre.

« Eh, bien Oscar, tu ne peux donc pas te passer de moi au point de rentrer à la maison au pas de course ? », lança André en riant.

Reprenant son souffle, Oscar déplia lentement le précieux feuillet qu’elle tenait tant être la première à lui lire. Enlaçant son cou, elle se pencha à son oreille pour y susurrer ces mots qui abolissaient pour toujours la distance de leurs vies : « L'Assemblée nationale reconnaît et déclare, en présence et sous les auspices de l'Être Suprême, les droits suivants de l'Homme et du Citoyen. Article premier - Les Hommes naissent et demeurent libres et égaux en droits… »

 

pubblicazione sul sito Little Corner dell'ottobre 2006

 

mail to: lady_rose_grandier@yahoo.fr

 

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